Auschwitz, camp de concentration nazi
4.3. Le quotidien
Le système de contrôle et de gestion humaine
Conditions d’habitation, hygiène et santé
Vêtements
Nourriture
Organisation de la journée
Contacts avec l’extérieur
Le Revier
4.3.6. Contacts avec l’extérieur
Officiellement, la seule possibilité d'être en contact avec ses proches est la correspondance. En principe, un prisonnier peut recevoir et envoyer deux lettres par mois. Les lettres envoyées et le courrier reçu sont soumis à la censure des employés au bureau « Postzenstelle » qui dépend de la Kommandantur.
La correspondance des prisonniers est obligatoirement rédigée en allemand. Les lettres envoyées sont écrites sur des formulaires spéciaux, munis d'une inscription portant le nom du camp et les règlements généraux concernant la correspondance avec les prisonniers et ne doit pas dépasser 15 lignes. Formule obligatoire : « Je suis en bonne santé et je me porte bien » (« Ich bin gesund und fühle mich gut »). A la censure, les phrases suspectes sont barrées ou des paragraphes entiers sont découpés.
Les « Nuit et brouillard » (NN) ne peuvent entretenir de correspondance, pas plus que les prisonniers de guerre soviétiques, les déportés juifs envoyés au camp par familles entières et ceux dont les familles habitent sur les territoires libérés de l'occupation allemande.
Les prisonniers juifs maintenus en vie ne peuvent correspondre que par l'intermédiaire de l'Association Allemande des Juifs (« Reichsvereinigteng der Juden in Deutschland ») de Berlin, et une fois tous les deux mois. Pour les autorités SS, il s'agit de rassurer la population juive se trouvant dans les ghettos.
Autres contacts avec l’extérieur, les visites d’officiels (autres que SS) dans le camp : les SS ne montrent aux visiteurs que les blocks d'habitation et les baraques de l'hôpital, spécialement préparés à cette fin, et à l'occasion on distribue aux prisonniers un meilleur déjeuner. Mais pas question de leur faire visiter les maisons de tolérance du camp et les fours crématoires, ni même d'en parler. Les prisonniers n’ont pas la possibilité de faire part de leurs remarques ni de se prononcer librement au sujet des conditions régnant au camp. Il n'est donc pas surprenant que le représentant du Comité International de la Croix-Rouge qui visite Auschwitz en automne 1944 n'ait pu parler avec des déportés qu'en présence des SS. Il n'apprendra l'existence au KL Auschwitz d'installations d'extermination massive que par les prisonniers de guerre anglais du Stalag (camp de prisonniers de guerre) de Cieszyn.