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Auschwitz, camp de concentration nazi

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4.2. Les détenus

Arrestation et internement
Transport
RĂ©ception et immatriculation
Les triangles
Nationalités
La quarantaine

4.2.1. Arrestation et internement

Dans le système totalitaire, toute personne est un suspect en puissance, une victime probable, un condamné en sursis, un détenu potentiel. Chacun est coupable, à des degrés de gravités divers. Pour donner à la terreur, aux arrestations massives et à l'internement dans les camps de concentration une apparence de sanction juridique, les nazis légalisent le système de « l'arrestation protectrice » (« Schutzhaft ») par l'ordonnance du 28 février 1933 sur la « protection de la nation et de l'Etat » : « l'arrestation provisoire est un moyen de contrainte aux mains de la Police secrète de l'Etat pour protéger la nation et l'État contre toute intention hostile à leur encontre »… Elle concerne les personnes « qui par leur comportement, menacent la propriété et la sécurité de la nation et de l'État ». (Circulaire du 25/1/38)

Par la suite le « Schutzhaft » est amendé, simplifié et étendu, dès la guerre, aux habitants des pays conquis : ainsi l’ordonnance du RSHA du 27 août 1941 suspend toute libération des camps et recommande « que tous les calotins - fomentateurs Tchèques et Polonais ennemis de l'Allemagne, de même que les communistes et la racaille du même genre soient enfermés dans un camp, en principe pour une longue période ».

Un « ordre d'emprisonnement préventif » (« Schutzhaftbefehl »), délivré par le IVe ou le Ve Bureau de l’office de Berlin du « Reichssicherheitshauptamt » (RSHA), c'est-à-dire l'Office Central de Sécurité du Reich, constitue la base formelle du « Schutzhaft » et de l'internement dans le KZ.

Le « Schutzhaft » s’applique à différentes catégories de personnes en fonction des compétences des Bureaux IV ou V du RSHA :

  1. Les compétences du IVè bureau s’étendent aux :
    • prisonniers politiques,
    • homosexuels,
    • TĂ©moins de Jehovah,
    • personnes devant ĂŞtre corrigĂ©es et Ă©duquĂ©es (Besserungshätflinge),
    • prisonniers pouvant ĂŞtre livrĂ©s Ă  un autre Etat en raison de leur citoyenneté…
  2. Les compétences du Ve Bureau s’appliquent aux
    • prisonniers de droit commun,
    • Tziganes,
    • prisonniers dits « asociaux »,
    • prisonniers dĂ©jĂ  arrĂŞtĂ©s sous « arrestation prĂ©ventive » (« Sicherungsverwahrte ») et jugĂ©s.

L'internement massif des prisonniers de guerre soviétiques au KL Auschwitz est réalisé en vertu d’un mandat particulier délivré par le commandement de la Wehrmacht et par ordonnance du RSHA. « Il ne faut procéder aux exécutions que dans les camps de concentration les plus proches. Des instructions appropriées seront adressées aux commandants. Il convient de se procurer un local sûr pour les prisonniers de guerre soviétiques qui doivent être exterminés et d'organiser le transport d'une façon qui exclut toute possibilité d'évasion ».

Autre catégorie faisant l’objet d’un « Schutzhaft » dans des les « camps de travail éducatif » (« Arbeitserziehungslager » - AEL), les milliers d'ouvriers obligés de travailler pour les besoins de l'économie de guerre allemande. « Ne peuvent être envoyées dans les camps de travail éducatif que les personnes qui se dérobent au travail, qui violent les contrats ainsi que les éléments peu empressés au travail dont le comportement équivaut à un sabotage ou porte atteinte aux moralités générales du travail et qui, pour cette raison, doivent être arrêtés par la police » (ordonnance du 12/12/41). Ces prisonniers sont envoyés dans les camps par le Gestapo en principe pour un « séjour éducatif » ne devant pas dépasser 56 jours, au terme desquels ils sont en principe libérés. (Mais plus de 10% de ces internés pour un séjour « éducatif » à Auschwitz meurent dans le camp…)

Le 7 décembre 1941 l’OKW (Oberkommando der Wehrmacht) émet le célèbre ordre de Keitel, le « Nacht und Nebel Erlass » et qui ordonne la déportation en Allemagne, dans « la nuit et le brouillard », les résistants arrêtés que les Cours Martiales allemandes n'ont pas condamnés à mort. Apparaît donc une nouvelle catégorie de prisonniers, les fameux « NN », quasiment condamnés à mort… ainsi les 1 170 prisonniers français déportés sous ce cryptonyme au KL Auschwitz le 8 juillet 1942.

Le « Schutzhaft » est enfin appliqué aux Juifs, mais uniquement dans la période précédant l’extermination massive.



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