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Daniele de Volterra : portrait de Michel Ange. Vers 1541. Dessin à la pierre noire, 29,3 x 20,9cm. Haarlem, Teylers museum |
Michelangelo Buonarroti voit le jour le 6 mars 1475 au château de Caprese, dans le diocèse d'Arezzo, province du Casentin en Toscane. Il est le fils de Lodovico di Leonardo Buonarroti Simoni et de Francesca Ruccellai. Leonardo (1444-1534) est alors podestat, haut magistrat en charge d'administrer la justice et de maintenir l'ordre public dans les villes de Caprese et Chiusi.
Sa charge accomplie, le père revient avec sa famille dans sa cité natale de Settignano, près de Florence. Sa mère meurt tôt, en 1481, et le jeune Michel Ange est mis en nourrice dans une famille de tailleurs de pierres durant environ quatre années.
De retour dans la maison paternelle, il montre un goût précoce et un grand talent pour le dessin. Mais son père et ses oncles le destinent, a une carrière administrative, ne voyant dans l'art que métier d'artisan indigne d'eux. Alors que ses frères sont placés dans le commerce des soieries, Michel Ange est envoyé à Florence étudier auprès du grammairien Francesco da Urbino.
En avril 1488, grâce à son ami Francesco Granacci (1469-1543) il entre dans l’atelier de David et Demenico Ghirlandaio : il étudie les fresques de San Spirito et de Santa Maria del Carmine de Florence où il copie les œuvres de Masaccio : il travaille sur une œuvre de Schongauer, la « Tentation de Saint Antoine », étudie Donatello et Jacopo della Quercia. Son talent, et sans doute son caractère déjà bien trempé lui attirent de nombreuses jalousies, ainsi qu’un coup de poing au visage du sculpteur Pietro Torrigiani, au demeurant son ami, qui lui laissera au nez une cassure qui devait la marquer pour la vie.
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Domenico Ghirlandaio : vieillard et son petit fils. Vers 1490. Tempera sur bois, 62 x 46cm. Paris, musée du Louvre |
Impressionné par son talent et sa capacité de travail, les Ghirlandaio le recommande avec Granacci au maître de Florence, Laurent « le Magnifique » de Médicis, qui vient de fonder dans son palais une école de sculpture. De 1490 à 1492, Michel Ange est l’élève de Bertoldo, le maître sculpteur, lui-même ancien élève du grand Donatello.
Il travaille sur les superbes collections de statues grecques antiques collectionnées par les Médicis, et, ébloui, décide qu’il sera sculpteur : il réalise ainsi un Masque de Faune : convaincu par le résultat, Laurent lui alloue 5 ducats par mois. Influencé par le grand humaniste et poète Ange Politien (1454-1494), ami de Laurent, il sculpte vers 1492 le bas relief du combat des Centaures et des Lapithes et, toujours en bas relief, une Madone (Casa Buonarroti, Florence), où transparaît son admiration pour Donatello.
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Madone à l’escalier. 1490-1492. Marbre, 55,5 x 40 cm. Maison Buonarroti, Florence |
A la Mort de Laurent en 1492, Michel Ange retourne chez son père, car le nouveau chef de la famille Médicis, Pierre II, lui refuse le mécénat tout en lui proposant du travail. Il étudie alors le corps humain à l'hôpital San Spirito de Florence avec l’autorisation du prieur de l’hospice qu'il remercie en lui sculptant un Crucifix en bois aujourd’hui disparu. Les idées de Savonarole gagnant du terrain, Michel Ange prend ses distances avec l’agitation de la ville et en 1494, lorsque les troupes du roi de France Charles VIII entrent en Toscane, il part pour Venise qu’il quitte rapidement pour s’installer à Bologne pour trois ans. Protégé de Francesco Aldobrandi, il achève la châsse de saint Dominique commencée par Nicolas de Pise (statues de San Petronius, de San Proculus et d'un Ange tenant un candélabre). De Bologne il revient régulièrement à Florence où il travaille pour Lorenzo di Pier Francesco Médicis et le cardinal de San Giorgio al Velabro, Raffaele Riario, qui lui demande de venir à Rome.
 | Bataille (combat des Lapithes et des centaures). Vers 1492. Marbre, 84,5 x 90,5 cm. Maison Buonarroti, Florence |
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 | Saint Petronius.1494. Marbre, 64 cm avec base. San Domenico, Bologn |
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 | Saint Proculus. 1494. Marbre, 58,5 cm avec base. San Domenico, Bologne |
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