L’art roman en France
2.4. Normandie
Caractéristiques générales
Les édifices
Carte de la Normandie romane |
2.4.1. Caractéristiques générales
Puissant et hardi, l'art roman de Normandie se signale du milieu du XIè siècle jusqu'au milieu du XIè, par des édifices considérables, tant dans leurs dimensions que par l'habileté de leur construction. Cet art est sui puissant qu’il rayonne en Ile-de-France, en Vexin, en Picardie et dans le nord de la France, mais aussi en Grande-Bretagne, en Sicile et dans le sud de l'Italie, terres normandes conquises par les Guillaume ou Roger...
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La Normandie adopte d’une manière générale le plan basilical à collatéraux, un large transept débordant, et au fond des croisillons des tribunes découvertes portées par une colonne centrale (Jumièges, Saint-Georges de Boscherville, Saint Nicolas et Saint Etienne de Caen). Le chœur, profond, couvert d'arêtes ou en berceau, peut être flanqué de collatéraux de profondeur décroissante communiquant entre eux et avec le chœur, suivant le plan bénédictin le plus fréquent. Le déambulatoire est présent à la cathédrale de Rouen, Jumièges, Saint Wandrille, Saint-Martin de Verneuil, Fécamp, Broglie, Vernon, cathédrale d'Avranches, Bonport et dans un grand nombre d'abbatiales et de cathédrales anglaises. Les églises rurales sont souvent terminées par un chevet plat.
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La nef, large, bien éclairée, n'est pas voûtée. La voûte d'arêtes est réservée aux collatéraux, parfois aux tribunes et aux travées droites du chœur.
De très bonne heure, les Normands sauront utiliser la voûte d'ogives, d'un type assez rudimentaire, mais qui permet, dès le premier quart du XIIè siècle peut-être, de couvrir les nefs et les grands vaisseaux qu'ils n'avaient jamais osé voûter d'arêtes ou de berceaux, les églises à chœur voûté et nef plafonnée étant de règle avant la croisée d'ogives. Au carré du transept se dresse une tour lanterne suivant une tradition déjà centenaire à Jumièges et dont les architectes gothiques tireront un magnifique parti.
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Deux tours flanquent la façade. Le massif central abrite le narthex et sa tribune et les tours renferment les escaliers montant aux clochers ainsi que des salles. L'évolution est achevée à la façade de Saint Etienne de Caen où le massif central est complètement intégré dans la construction, tandis que les tourelles d'escalier carolingiennes, devenues deux fortes tours, complètent l'admirable composition dont elles renforcent les angles.
Les clochers de façade sont généralement carrés, percés à leur étage supérieur de deux baies élancées sur chaque face, surmontés, à partir du XIIè siècle, de flèches de pierre et, dès le début du XIIIè siècle, de flèches à huit pans, hautes et fines, montées sur un étage octogone ; un toit en pavillon coiffe la tour centrale.
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Au XIIè siècle, la façade s'orne parfois d'une arcature en plein cintre dont les arceaux se recoupent, dessinant des sortes d'arcs brisés, motif de décoration spécifiquement normand que l'on peut noter à Graville Sainte Honorine, Lillers (Pas-de-Calais), Bristol, Lincoln, Durham en Angleterre, et dans le réfectoire de Saint Wandrille.
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Le tympan du portail, lorsqu'il existe, est généralement nu, ou simplement décoré de dessins géométriques gravés au trait. Les voussures sont décorées de bâtons brisés, frettes crénelées, dents de scie et autres motifs de l'art abstrait des Celtes. La décoration est pauvre, tant sur les façades que sur les chapiteaux. L'esprit géométrique des peuples du Nord et de l'Est domine.
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