L’Alsace au XVIIème siècle
2.6. La prise de Strasbourg : 1681
Sans Strasbourg, l'Alsace est incomplète. Sa prise, sans perdre un seul homme, marque l'apogée politique des « réunions ».
Cela commence par la prise de possession par l'intendant de La Grange des baillages de Wasselonne, Barr et Dorlisheim. Strasbourg, abandonnée par l'Empereur, ne peut que protester.
En été 1681 on amène aux environs de la ville 30 000 hommes commandés par Louvois et Montclar. Le 28 septembre, le pont du Rhin est occupé. Le 29 la ville est encerclée. Montclar déclare au Magistrat que la ville doit se rendre sans faire de difficultés… A Illkirch, Louvois reçoit une délégation du Magistrat et lui ordonne de se rendre avant le 30 à sept heures du matin, faute de quoi la ville sera bombardée. Après de longues délibérations, le Magistrat décide de se rendre. La reddition, signée à Illkirch le même jour stipule les clauses suivantes :
- Strasbourg devient ville française.
- Strasbourg garde ses droits, libertés et coutumes, peut lever des impôts et conserve sa municipalité.
- Les institutions religieuses et sociales, ainsi que l'université protestante sont maintenues.
- La cathédrale est rendue au culte catholique.
- L'arsenal est livré au roi et la ville est occupée par une garnison française.
Le 4 octobre la Ville prête serment à Montclar et au gouverneur militaire, le Marquis de Chantilly. Le 14 octobre une délégation du magistrat rend hommage au Roi à Sélestat. Le 20 Egon de Fürstenberg, prince - évêque partisan de la cause française prend possession de la cathédrale. Le 23 octobre Louis XIV entre dans la ville dont Vauban venait de commencer les fortifications. Un Te Deum à la cathédrale scelle l’événement.
Ainsi, sauf Mulhouse, toute l'Alsace est française et rapidement elle est protégée sur le Rhin par la « Ligne Vauban » : Sarrelouis, Landau, Fort Louis du Rhin, Haguenau, Phalsbourg, Strasbourg, Neuf Brisach, Sélestat, Huningue, Belfort.
Dans le Saint Empire, l'indignation grandit. Mais l'Empire est trop faible, d'autant que Léopold I doit faire face aux Turcs. Aussi le 15 août 1685 l'armistice de Ratisbonne stipule que l'Alsace et Kehl devaient rester à la France.
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