Alsace : la maison alsacienne
3.2. Les matériaux
3.2.1. Le bois
Strasbourg Petite France : belle demeure patricienne. (La maison alsacienne) |
L’emploi du bois est largement prédominant dans la plaine d'Alsace pour diverses raisons : proximité et abondance des forêts (Hardt, forêt du Rhin, forêt de Haguenau, forêts vosgiennes), facilité relative de préparation, de transport et de mise en œuvre du bois de construction, existence d'une main d'oeuvre qualifiée, possibilité de prélever dans la forêt seigneuriale ou épiscopale certaines poutres maîtresses en nombre limité et le menu bois pour le remplissage, habitudes et traditions des constructeurs, bonne adaptation et bon coefficient d'isolation aux climats continentaux souvent extrêmes, et enfin coût moindre par rapport à l’utilisation et au travail de la pierre.
Les essences de bois les plus fréquemment utilisées sont les conifères dans la plaine agricole où les zones boisées sont plus rares et le chêne à proximité des forêts où cette essence abonde (Forêt de Haguenau, Ried, Sundgau). Le choix de l’essence est aussi fonction de la richesse du propriétaire, le chêne étant beaucoup plus coûteux que le sapin. Il est d'ailleurs fréquent d’utiliser sur une même maison, du poutrage en chêne sur le pignon et la façade sur cour, visibles depuis la rue et du poutrage en sapin, épicéa ou pin sur l’arrière.
Obernai : maison place de l’Etoile. (La maison alsacienne) |
Les planchers se composent de solives portant le plancher proprement dit, formé de larges lames de sapin ou de pin, assemblées à rainures et languettes, que les ménagères s'efforcent de tenir aussi propre et blanc que possible à l'aide de sable fin et, plus tard, d'encaustique.
Les plafonds en plâtre sur lattis léger sont généralement accrochés en entrevous (partie de plancher entre deux solives), en laissant apparente la partie inférieure des solives.L'espace entre lattis du plafond et plancher est souvent rempli d'une couche de scories et de plâtras, assurant une bonne isolation thermique et phonique.
Dans la « Stub », les murs sont fréquemment lambrissés (« Getafelt ») sur toute la hauteur, en sapin ou en essences plus « nobles » (ébène, châtaigner, noyer, merisier ou fruitiers). Les plafonds sont souvent traités en caissons. Le lambrissage, d'inspiration Régence, Louis XV ou Louis XVI, est teinté au brou de noix (« Nussebeitz ») mais peut également être marqueté, décoré de peintures polychromes ou de peintures à la suie au pochoir (« Schwarzmohlerei »), notamment la cloison d'alcôve. Dans les autres pièces les murs sont plâtrés et blanchis à la chaux (« Gewisselt »), quelque fois additionnée de colorants, comme le crépi. Vers la fin du XIXè apparaissent les papiers peints, mais on pallie souvent leur prix élevé en demandant au peintre d'appliquer sur les murs, à l'aide de rouleaux spéciaux, de faux papiers peints en trompe l'oeil ou du faux bois appliqué au peigne.
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