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Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »

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8.4. Tambow

Prisonniers alsaciens « Malgré nous » au camp de Tambov (U.R.S.S.) : distribution de soupe. Les nombreux Alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht sont envoyés, pour une grande partie, sur le front russe. Ceux qui sont faits prisonniers par l
Prisonniers alsaciens « Malgré nous » au camp de Tambov (U.R.S.S.) : distribution de soupe. Les nombreux Alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht sont envoyés, pour une grande partie, sur le front russe. Ceux qui sont faits prisonniers par l'Armée Rouge sont regroupés pour la plupart dans le camp de Tambov (U.R.S.S.). Ce dessin d'un ancien montre la distribution de la soupe aux prisonniers abrités dans les baraques souterraines.
Le camp le plus célèbre est celui de Tambow, aussi connu comme le camp N° 188, situé à 430 km au sud est de Moscou. Au début, les prisonniers Français, comme les Allemands sont envoyés dans une centaine de camps répartis en Biélorussie, en Sibérie, en Prusse de l'Est et autres camps d'Asie Centrale. Ultérieurement s’opère un regroupement sur Tambow après intervention de la France Libre auprès des Soviétiques. Tambow devient alors un camp ou sont regroupés des prisonniers Français, Polonais, Tchèques, Belges, Luxembourgeois, Italiens, Roumains, Hongrois…

Le camp ressemble à tous les autres camps des dictatures, avec ses 4 rangées de barbelés, ses 5 miradors, ses baraques surpeuplées, destinées chacune à recevoir en principe 120 prisonniers, mais en comptant jusqu’à 350…

Prisonniers de guerre alsaciens au camp de Tambov.
Prisonniers de guerre alsaciens au camp de Tambov.
Travaux exténuants, conditions sanitaires effroyables, nourriture insuffisante, désespoir devant l’injustice absolue de la situation, sensation de trahison, propagande communiste, tel est le lot quotidien des prisonniers dans ce camp ou cohabitent les « Malgré nous », les soldats de la Wehrmacht, les volontaires du LVF… Plus de 18.000 incorporés de force disparaîtront derrière le rideau de fer, sans doute tous morts dans les camps soviétiques…

La guerre finie, débute la lente et difficile procédure de rapatriement. Malgré l'accord franco-soviétique signé en 1945 et l'envoi d'une mission française à Moscou, les blocages se multiplient, qu'ils soient liés à la complexité du dossier pour les Soviétiques (comment trier les Alsaciens-Lorrains des Allemands, les « Malgré-Nous » des collaborateurs ?), à la rétention d'informations, aux réticences à se séparer d'une utile main d'oeuvre quasi gratuite, ou aux enjeux diplomatiques. Moscou exige en effet le rapatriement réciproque des citoyens soviétiques (mais bien souvent émigrés « blancs » ou originaires de territoires récemment annexés par l'URSS, baltes et polonais notamment) qui se trouvent en France ou dans la zone française d'Occupation en Allemagne et en Autriche, et qui, s'appuyant sur une résolution de l'ONU, refusent ce retour forcé. D’autre part, à la Libération, le Général de Gaulle n’intervient que mollement en leur faveur, ne voulant mécontenter ni les communistes français très puissants, ni Staline avec qui il envisage certaines alliances politiques.

Le camp de Tambov.
Le camp de Tambov.
Le rapatriement s’opère donc lentement : le premier convoi part d’Odessa le 31 mai 1945, et 6 autres suivent de septembre à octobre de la même année. D’autres suivront en 1946 et en 1947. Le dernier prisonnier ne rentrera que le 16 avril 1955.

Des « malgré nous » ont également été faits prisonniers par les Américains, Anglais et Français des Forces Françaises Libres. Certains ont été prisonniers au camp de La Flèche dans la Sarthe, dans des conditions difficiles mais qui n'avaient rien à voir avec les camps Soviétiques.

Ceux qui ont survécu aux camps et sont rentrés en France  subirent, en plus, une terrible humiliation, étant assimilés par certains aux volontaires de la LVF, donc à des traîtres,  et surtout diffamés par le parti communiste qui ne tolérait pas qu'ils puissent dénoncer les souffrances subies dans les camps soviétiques !

Il faut enfin signaler les 3.000 jeunes filles alsaciennes, elles aussi incorporées de force comme auxiliaires dans les formations allemandes de la DCA. Près de 1.000 d’entre elles, enrôlées comme opératrices radio dans les villes allemandes soumises aux bombardements alliés, ne sont pas revenues.



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