La sculpture subit dans les premières années du siècle l'influence de Canova, malgré son refus de prendre la direction des Beaux-arts que lui offrait Napoléon pour le fixer à Paris. Mais la sculpture classique préserve, surtout dans le portrait, un frémissement réaliste, un sens de la vie, une honnêteté sans effets, (lignes de la bonne tradition du XVIIIè siècle des Houdon et des Caffieri. Ainsi « Bonaparte, Premier consul » de Charles Louis Corbet (1758-1808), « Madame Récamier » de Chinard (musé de Lyon), « Vergniaud » de Pierre Cartellier (musée de Versailles) ou le portrait de « la marquise de La Carié », fille du très canovien Baron François Joseph Bosio (1768-1845), sont des chefs-d'oeuvre sauvés de l'imitation antique ou du Beau idéal. Mais ces idées triomphent dans la sculpture monumentale officielle.
| Charles Louis Corbet : buste de Bonaparte, premier consul. 1799. Plâtre. Paris, Musée Carnavalet |
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| Joseph Chinard : madame de Récamier. Vers 1802. Lyon, musée des beaux Arts |
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Les thèmes lyriques d'esprit néo-hellénique ne sont pas plus fastes aux sculpteurs de l'Empire et de la Restauration, qui tombent dans la fadeur, tel Pradier. Créateurs typiques de ce style Empire : J. Chinard (1756-1813), formé à Rome, qui sait dans ses bustes garder un sens psychologique ; Pierre Cartellier (1757-1831) échappe au moule romain académique, garde une vigueur dont témoigne sa statue funéraire de Joséphine à Rueil. Il continue sous la Restauration son rôle officiel (Louis XIV de la cour de Versailles). Antoine Denis Chaudet (1763-1810), peintre et dessinateur (Racine, édité par Didot), célèbre pour son Bélisaire (1791) en bronze, est, par le lyrisme de ses sujets inspirés de Bernardin de Saint-Pierre ou de la fable antique, le contemporain de Chénier, Prud'hon et Girodet. La même élégance anacréontique se retrouve chez l'élève de Canova Ch. Callamard et chez le Monégasque F. B. Bosio (1769-1845), élève de Pajou, très influencé par Canova (Salmacis sortant du bain, Louvre, Indienne du musée d'Avignon) qui fut le sculpteur d'élection de Napoléon, de Louis XVIII (Henri IV enfant, 1824 à Versailles), de Charles X et de Louis-Phillippe (Louis XIV de la place des Victoires, Louis XVI de la Chapelle expiatoire, quadrige de l'arc de triomphe du Carrousel).
| Joseph Chinard : Madame de Verninac en Diane chasseresse. 1800-1808. Marbre, 85 cm. Paris, Musée du louvre |
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| Joseph Chinard : buste d’une inconnue. Terre cuite, 64 cm datée de Messidor, an X (juin-juillet 1802). Paris, Musée du Louvre |
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| Joseph Chinard : la République. 1780-1810. Esquisse en terre cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| Joseph Chinard : monument au général Desaix. 1800-1805. Terre non cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| Joseph Chinard : jeune harpiste. 1790-1810. Terre non cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| Pierre Cartellier : tombeau de Joséphine de Beauharnais à l'église Saint Pierre Saint Paul de Rueil-Malmaison |
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| Pierre Cartellier – Antoine Denis Chaudet : l’Amour prenant un papillon. 1817. Marbre blanc, 64 x 90 cm. Cimetière du Père Lachaise |
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| Antoine Denis Chaudet : la paix. 1800-1810. Argent doré ; bronze. Paris, Musée du Louvre |
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| Antoine Denis Chaudet : Phorbas, Œdipe (esquisse). 1799. Bronze. Paris, Musée du Louvre |
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| Charles Antoine Callamard : Minerve. Esquisse. 1784. Terre cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : Hercule combattant Acheloüs transformé en serpent, 1824. Bronze, 2m60. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : Aristée, dieu des jardins, 1817. Marbre, 2m16. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : Buste de la duchesse d’Angoulême. 1825. Biscuit de porcelaine dure. Manufacture de Sèvres. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : la nymphe Salmacis. 1826. Marbre blanc. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : statue équestre de Louis XIV Place des Victoires. 1828. Bronze |
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