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L’art en France entre 1800 et 1850
2. Histoire et culture française Histoire : 18001850 Culture Architecture Sculpture Peinture Arts de la couleur Gravure et photographie Objets d’art Mobilier et décor
2.2. Culture2.2.1. Les lettresLe classicisme officiel est exposé par Quatremère de Quincy dans son « Essai sur l'idéal ». Ni l'abbé Delille, ni Fontanes, grand maître de l'Université de Napoléon, ni Ducis, ni N. Lemercier, ni les idéologues, froids condillaciens, ne représentent la pensée française, mais deux méconnus, psychologues très en avance sur leur temps, Benjamin Constant (1767-1830) et le philosophe de la volonté Maine de Biran (1766-1824). Mme de Staël, ennemie de Napoléon, fait connaître la culture allemande (« De l'Allemagne », 1810) en même temps que les émigrés introduisent la pensée germanique (bibliothèque germanique, cours de littérature dramatique de Schlegel traduit en 1813) ou anglaise (Chateaubriand). Le « Génie du christianisme » avec « Atala » (1801) libère le romantisme, et « René » (1804) déchaîne le mal du siècle, la même année que l'« Obermann » d’Etienne Pivert de Senancour (1770-1846). La Restauration propose un retour vers l'idéal du Moyen Âge chrétien (sacre de Charles X à Reims en 1825, dernière exaltation du sentiment monarchique). L'éclectisme spiritualiste de Victor Cousin se veut parallèle au mouvement de restauration en politique et déclare que « l'âme de l'humanité est une âme poétique ».
| Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy 1755-1849 par Bonneville |
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| Benjamin Constant de Rebecque |
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| Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, « Madame de Staël » par François Gérard |
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| Victor Cousin (1792-1867). Gravure de Charpentier A. Aubert, d’après un portrait de François Séraphin Delpech. Vers 1820 |
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Le romantisme est le triomphe de la poésie : V. Hugo (1802-1885), le chef de l'école, « écho sonore » de l'époque, est le plus grand lyrique de la poésie française avec Lamartine, Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Gérard de Nerval. La même exaltation de la forme et de l'imagination se retrouve dans le théâtre. Le drame tente tous les grands écrivains : Hugo, Vigny sont hantés par Shakespeare et la bataille d'Hernani (1830) est un véritable symbole. Le mélodrame populaire comme le roman d'imagination (A. Dupas et le roman historique, Eugène Sue et le succès du feuilleton) sont la démocratisation de la tragédie et du roman.
| Victor Hugo et son fils |
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| Victor Hugo et son fils |
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| Alfred de Vigny âgé de 17 ans, en uniforme de la Maison du Roi, par F.J. Kinston |
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| Alfred de Musset par Charles Landelle |
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| Eugène Sue par François G.G. Lepaule. Paris, musée Carnavalet |
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Le roman, domaine du rêve et de l'expression des passions, triomphe avec deux génies : Stendhal (1783-1842) et Honoré de Balzac (1799-1850). L'histoire, élan du sentiment national, consolation des revers militaires, voire refuge de l'imagination, triomphe. Mais en même temps, elle se forge une méthode qui deviendra scientifique, une fois finis les égarements romantiques, notamment avec la fondation de l'Ecole des chartes en 1827. François Guizot (1787-1874), Augustin Thierry (1795-1856) équilibrent érudition et imagination, ce que ne fait pas Michelet (1798-1874), disciple de Vico, lyrique emporté par des passions (Histoire de France). Alexis de Tocqueville (1805-1859) est doué d'un sens politique génial. L'utopique Saint-Simon veut édifier une religion de l'humanité dont les savants seraient les prêtres. Le rêve de phalanstère de Charles Fourier touchera George Sand et Zola ; Louis Blanc et surtout Pierre Joseph Proudhon (1809-1865) prônent le socialisme.
| Honoré de Balzac |
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| Honoré de Balzac |
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| François Guizot |
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| Jules Michelet |
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| Alexis de Tocqueville par Théodore Chassériau (1850) |
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| Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825) |
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| Charles Fourier |
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| Pierre Joseph Proudhon (1809-1865 |
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2.2.2. Les sciencesL'enthousiasme du XVIIIè siècle s'accentue au XIXè pour les spéculations mathématiques (Lagrange, Monge, Lazare Carnot, Laplace), la physique (Arago découvre la théorie des couleurs complémentaires en1811, Ampère, Fresnel, Gay-Lussac), la chimie (Lavoisier, Ampère, Berthollet, Sainte Claire Deville), la zoologie, la géologie et la botanique (Lamarck, Cuvier, créateur de la paléontologie, Geoffroy Saint-Hilaire).
| Lazare Carnot. Mathématicien et grand révolutionnaire. Collection école polytechnique |
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| Joseph Louis Lagrange. (1736-1813) |
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| Gaspar Monge. Collection école polytechnique |
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| Georges Léopold Chrétien Frédéric Dagobert, baron Cuvier (1769-1832). Portrait par Mathieu Ignace van Brée, 1798 |
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| Etienne Geoffroy Saint Hilaire (1772 - 1844 |
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| Claude Berthollet. Collection école polytechnique |
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2.2.3. La musiqueL'opéra traditionnel se maintient jusqu'à la Restauration avec l'Italien Cherubini (1760-1842), Méhul, Spontini, Boieldieu. Rossini aura, en 1823, la direction du Théâtre italien. Paris, après la Révolution, reprend vite son prestige de ville musicale, et le milieu romantique littéraire et mondain attire Chopin (1810-1849) et Liszt (1811-1886), qui, avec Berlioz (1803-1869), seront les musiciens d'avant-garde ; mais les Français inclinent vers la mélodie italienne et le ballet (Gisèle d'A. Adam). Giacomo Meyerbeer, Allemand italianisé, crée à Paris en 1831, un opéra romantique, « Robert le Diable ». Halévy est son disciple.
| Jean-Auguste-Dominique Ingres : Luigi Cherubini et la Muse de la poésie lyrique. 1842. Huile sur toile. Louvre, Paris, France |
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| François Adrien Boieldieu (1775-1834) |
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| Frédéric Chopin : portrait (photo) en 1848 |
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| Franz Liszt : Portait par Wilhelm von Kaulbac |
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| Giacomo Meyerbeer |
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2.2.4. L’histoire artistiqueLa coupure entre les artistes et la doctrine officielle de l'art académique, qui influencera la majeure partie d'un public retardataire (Berlioz et Delacroix souffrent toute leur vie de l'incompréhension du « bourgeois »), s'accentue au long du siècle. Le drame de l'artiste seul en face de la société qui le rejette se noue vers 1830.
Le Français reste, par un goût de ne pas être dupe de soi (Musset), et par celui de la lucidité qu'il abdique rarement (Berlioz, Balzac, Delacroix), un romantique de mode ; Chateaubriand jeune, Victor Hugo et Michelet sont les seuls romantiques de passion. Dès 1850, d'ailleurs, la réaction est générale.
Les musées ont une grande importance, avec la création de 22 musées départementaux par le Premier consul. Capitale est l'importance du Louvre où, jusqu'en 1815, s'accumulent les trésors pris par Napoléon dans ses conquêtes. Les oeuvres rendues après le congrès de Vienne, le musée s'enrichit des collections espagnoles de Louis-Philippe, que le roi reprendra en 1848. En 1818, le Luxembourg devient le musée moderne. Versailles est dévolu par Louis-Philippe aux gloires de la France. A. Lenoir, dans le musée des Monuments français (1796-1816), malgré des erreurs d'époque, sauve tout ce qui n'avait pas été détruit par le vandalisme révolutionnaire.
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