Les apports « Barbares » et l’art préroman
2. L’art carolingien
Histoire
Architecture
Sculpture
Peinture
Objets d’art
L’effondrement du rêve de Charlemagne
L'art carolingien représente une synthèse des diverses cultures de l'Europe occidentale et un essai de renaissance de l'antiquité romaine.
2.1. Histoire
2.1.1. Les précurseurs
Au VIIè siècle, les Arabes s'emparent de Jérusalem, de la Syrie, de l'Egypte et des lieux saints, berceau de la religion chrétienne. De là , ils gagnent l'Afrique du Nord, la Sicile, l'Espagne, le Midi de la France, ajoutant une menace supplémentaire au lent processus de désintégration qui ronge la dynastie mérovingienne, embarquée dans de terribles luttes fratricides…
Heureusement surgit une nouvelle famille, celle des pépinides, qui avec Pépin d'Herstal (687-714) s’adjuge le véritable pouvoir, celui du maire du palais. Son fils Charles Martel (714-741) stoppe l’expansion arabe près de Poitiers en 732, après une série de combats qui les oblige à reculer au delà des Pyrénées et fait évangéliser la Germanie (Saint Boniface) ; Pépin le Bref (741-768) ceint en 754 la couronne royale, achève la conquête de la Gaule, défend le pape contre les Lombards et le dote d'un territoire pontifical en 756, réalisant une entente durable entre l'état franc et l'Église.
2.1.2. Charlemagne (768-814)
Fils de Pépin, Charlemagne règne seul à partir de 768 après avoir éliminé son frère Carloman et tente de créer une civilisation européenne unie, du Holstein à Bénévent : même loi, même religion, même culture, malgré de sérieuses résistances. Sous son impulsion, un magnifique mouvement artistique accompagne le réveil de la civilisation dans l’Empire et se prolonge sous ses successeurs immédiats, Louis le Pieux et Charles le Chauve.
Monnaie d’or de Charlemagne |
Sur un fond gallo-romain et mérovingien, dans l'ombre des basiliques chrétiennes primitives, l'art carolingien s'enrichit des traditions séculaires de l'Orient. Des rapports étroits, commerciaux et religieux, existent entre le Levant méditerranéen et l'Occident : afflux des marchands syriens, des ermites et des moines de Syrie et d'Egypte, pèlerinages à Rome, à Jérusalem et aux Lieux saints, relations terrestres et maritimes.
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Byzance et le Proche Orient enrichissent l'Occident de tout ce qu'ils ont de plus somptueux et de plus noble. La liturgie romaine, chargée de traditions grecques et orientales, remplace la liturgie mérovingienne. L'orient est à la mode et fournit maints motifs à la construction et à la décoration. Un des principaux conseillers de Charlemagne, Théodulphe, grand collectionneur d'objets orientaux, se fait construire à Germigny-des-Prés une chapelle de type oriental. Les coupoles sassanides, les arcs tréflés et polylobés, les modillons à copeaux venus de Cordoue et de Kairouan, les monstres de Chaldée, d'autres détails encore, témoignent de la pénétration de l'Orient en Occident.
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Mais les traditions de l'art chrétien primitif ne sont pas pour autant rejetées : aux basiliques à nef et collatéraux terminés par un hémicycle, les Carolingiens ajoutent un transept et une travée droite de choeur, ainsi qu'un massif occidental comprenant un narthex surmonté d'une tribune entre deux tours d'escalier. D'aspect parfois sévère à l'extérieur, elles brillent à l'intérieur d'un riche décor, inspiré en partie par Byzance : mosaïques et peintures, sculptures, marbres, et stucs, courtines et voiles de tissus précieux, soies brochées d'or et ornées de perles, châsses, vases sacrés, lampes, pièces d'orfèvrerie rehaussées de cloisonnés.
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L'art perse
Le premier art chrétien
L’art roman en France
Art roman : les racines profondes : de la Rome païenne à la Rome paléochrétienne
Art roman : l’aspect technique : l’équilibre roman
L’art précolombien
L’art indou
Art - Le Quattrocento
Art : le Cinquecento – XVIè siècle
L’art de l’Islam