Art roman : les racines profondes : de la Rome païenne à la Rome paléochrétienne
2. Architecture paléochrétienne
Le culte des martyrs
Hiérarchisation de l’espace
Les techniques de construction
Orient et Occident
Après l'avènement de Constantin, le plan basilical est le choix décisif de l’architecture monumentale chrétienne (nef immense souvent à cinq vaisseaux séparés par des colonnades, transept, arc triomphal et abside...) Nef, abside et transept définissent la forme générale de l'église d'Occident. Mais la distribution interne de l'édifice est soumise à d'autres règles, théologiques celles-ci : L'église bâtiment se veut à l'image de l'Église, universelle (en grec « katholikos ») et très fortement hiérarchisée. Ces règles obéissent à deux principes fondamentaux : le choix du lieu de construction et la séparation de l’espace en fonction de la hiérarchie établie dans le corps des chrétiens.
Rome : la basilique de Maxence et Constantin. Début du IVè siècle. Nef latérale nord |
2.2. Hiérarchisation de l’espace
2.2.1. Sanctuaire et chœur liturgique
Officiellement reconnue dès le IVè siècle, l’église se donne une structure de gouvernement calqué sur le cadre administratif impérial. Rapidement, elle est dominée par l’« episcopus », le « surveillant », l’évêque, qui domine, protège et surveille la communauté, aussi bien dans la ville que dans la juridiction plus vaste qu’est le diocèse, qui depuis la fin du IIIe siècle, est une circonscription civile de l’empire administrée par un Vicaire. Cet évêque possède dans l’abside de son église son siège réservé, la « cathèdre » (d’où le terme de cathédrale, église de l’évêque) et devient une figure centrale de la vie religieuse mais aussi civile et donc politique de la cité, particulièrement lorsque les structures de l’empire vont s’écrouler sous les invasions « barbares »… Cet évêque est souvent aussi appelé « Hiérarque », terme qui désignait le magistrat chargé du culte impérial et qui donnera le mot même de « hiérarchie ».
Rome. Basilique sainte Sabine. 420-430 |
L’évêque s’entoure rapidement d’un conseil d’anciens, les « presbytes », qui l’entourent lors du culte et occupent des gradins semi-circulaires, dans l'abside. Ainsi, très rapidement, l’abside délimite le « sanctuaire », l’ancien « Naos » des temples, partie de l'église au-dessus de la crypte marquée par quelques marches et réservée aux magistrats du culte.
Devant ce sanctuaire apparaît un autre espace réservé, celui des clercs, soumis à l'autorité de l'évêque, qui chantent et prient durant l'office : c'est le choeur liturgique.
Ainsi l'église est nettement séparée en deux parties : d'une part le sanctuaire et le choeur liturgique (la « tête » et la « parole » de l'Eglise), réservés au clergé, et d'autre part la nef, où sont cantonnés les fidèles. La séparation entre les deux parties se matérialise par un chancel (du latin cancellus, « barreau ») au devant duquel se situent les ambons (du grec ambôn, « bordure »), sortes de chaires servant aux lectures liturgiques.
2.2.2. Le déambulatoire
Cette opposition tranchée demeure jusqu'au IXe siècle. Mais le désir de plus en plus fort d'une population d'approcher et de toucher les reliques va faire éclater ce simple agencement : à la fin de l'époque carolingienne se crée un nouvel espace qui va devenir fondamental dans la distribution interne de l'église : le déambulatoire, couloir semi-circulaire qui contourne l'abside et se voit lui-même doté de petites absides, les absidioles, chapelles annexes qui contiennent les reliques de saints, souvent de plusieurs saints, les temps troubles du Xè ayant poussé au regroupement de plusieurs reliques en un seul endroit… Ainsi le déambulatoire permet l’accès à la foule à plusieurs saints à la fois, tout en préservant aux magistrats du culte un espace cloisonné, véritable « église dans l’église » comprenant le sanctuaire et le chœur liturgique, rapidement entouré d’une clôture. Autre conséquence : la crypte perd de son importance au profit du déambulatoire à absidioles pour disparaître complètement à l’époque gothique.
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2.2.3. L’église dans l’église
Ainsi, le plan d'une église est profondément déterminé par la volonté d'une hiérarchie qui définit elle-même sa position entre Dieu, les reliques et les hommes. Pour comprendre le plan d'une église, il faut envisager ce profond cloisonnement de l'édifice et cette partie centrale (abside et sanctuaire, croisée et choeur liturgique) qui explique seule l'existence du déambulatoire, des chapelles rayonnantes, et peut-être même l'importance donnée au transept : autant de portes, autant d'entrées et de sorties séparées.
Trèves : la basilique construite sous l'empereur Constantin pour servir de salle de justice et de bourse. Vue générale |
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