Art roman : les racines profondes : de la Rome païenne à la Rome paléochrétienne
2. Architecture paléochrétienne
Le culte des martyrs
Hiérarchisation de l’espace
Les techniques de construction
Orient et Occident
Après l'avènement de Constantin, le plan basilical est le choix décisif de l’architecture monumentale chrétienne (nef immense souvent à cinq vaisseaux séparés par des colonnades, transept, arc triomphal et abside...) Nef, abside et transept définissent la forme générale de l'église d'Occident. Mais la distribution interne de l'édifice est soumise à d'autres règles, théologiques celles-ci : L'église bâtiment se veut à l'image de l'Église, universelle (en grec « katholikos ») et très fortement hiérarchisée. Ces règles obéissent à deux principes fondamentaux : le choix du lieu de construction et la séparation de l’espace en fonction de la hiérarchie établie dans le corps des chrétiens.
Rome : la basilique de Maxence et Constantin. Début du IVè siècle. Nef latérale nord |
2.4. Orient et Occident
Une distinction fondamentale s'établit dès le VIè siècle entre les églises d'Orient et d'Occident. Dans l'empire byzantin, la maîtrise du voûtement en coupole (technique connue depuis des millénaires en Mésopotamie et transmise notamment par la Perse) conduit à privilégier un plan centré, dit « en croix grecque », déjà esquissé dans le plan des mausolées et des thermes impériaux. Les particularités de ce plan sont liées aux caractéristiques mêmes de la coupole et à la stabilité implicite d'un plan centré : la coupole centrale est contrebutée par quatre voûtes en berceau (ce sont elles qui donnent à l'église sa forme de croix), qui annulent sans grande difficulté les poussées exercées par la voûte et ouvrent d'autre part un vaste espace intérieur que ne diminuent pas des files de colonnes. Les architectures carolingienne et romane réintroduiront en Occident le principe de construction de la coupole.
L’abbaye de Fontevrault : la nef de l’abbatiale : voûtes de coupoles |
Mais au VIè siècle, l'absence d'une telle tradition et, bientôt, les manques de moyens liés à l'effondrement de l'Empire romain d’occident favorisent la pérennisation du plan basilical dans cette région, moins difficile à construire - et moins coûteux - parce que couvert de charpente et non de pierre ; de son côté, l’empire d’Orient, beaucoup plus épargné par les invasions, continue dans une relative prospérité ses traditions architecturales et reste résolument à la solution du plan centré sur coupole.
Chapitre Précédent | Chapitre suivant >>> |
La Grèce avant la Grèce : préhistoire, Crète, Cyclades, Mycènes
L'art perse
Le premier art chrétien
L’art roman en France
Les apports « Barbares » et l’art préroman
Art roman : l’aspect technique : l’équilibre roman
L’art précolombien
L’art indou
Art - Le Quattrocento
Art : le Cinquecento – XVIè siècle
L’art de l’Islam