Les Cathares – La croisade contre les Albigeois
4.6. Monségur, Qéribus
Après l’assassinat des deux inquisiteurs d’Avignonet en 1242, l’enquête désigne les coupables : il s’agit d’une soixantaine d'hommes de la garnison de Montségur, château dressé sur un piton dans le comté de Foix. Le sénéchal de Carcassonne Hugues d’Arcis et l'archevêque de Narbonne Pierre Amiel sont chargés d'assiéger la forteresse sur l'ordre de Blanche de Castille. Le 13 mai 1243 environ 6.000 croisés cernent Montségur où un millier de cathares se sont réfugiés, bientôt réduits à 200 irréductibles, hommes et femmes, les autres ayant pu partir. Le château résiste jusqu’à noël 1243 : la tour de guet est alors prise et armée d’un trébuchet qui bombarde sans relâche la position des assiégés. Un mois plus tard, peut-être suite à une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants. Un dernier assaut lancé en février : il est repoussé mais laisse les assiégés très affaiblis.
Le 1er mars 1244, le chef des défenseurs, le chevalier « faydit » Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Malgré les promesses des assiégeants les cathares qui n'avaient pas abjuré leur foi périssent le 16 mars sur le bûcher qui engloutit plus de 200 suppliciés. Cet épisode militaire local marque traditionnellement la fin de la résistance armée des cathares. Une auréole légendaire continue d'entourer cet épilogue héroïque et tragique de 1a croisade contre les albigeois.
La dernière forteresse des Cathares, Quéribus, tombe en 1255 : ce château des Fenouillèdes est tenu par le chevalier Chabert de Barbaira, farouche opposant aux croisés, qui y accueille les religieux cathares, dont Benoît de Termes, diacre puis évêque cathare du Razès, mort en 1233. Le château est sous la protection du seigneur de Roussillon Nuno Sanç, seigneur du Roussillon et vassal du roi d’Aragon, et jouit d’une relative protection de la part de ce dernier. Mais à sa mort en 1241, son héritier, le roi Jacques I d’Aragon abandonne sa politique de protection du Fenouillèdes, dont la possession est tacitement reconnue au roi de France. Le roi louis IX ordonne alors au sénéchal de Carcassonne, Pierre d'Auteuil, de s'emparer du château. La conduite des opérations est confiée à Olivier de Termes qui connaît les lieux et leur défenseur. Après un siège assez court, Chabert de Barbaira se rend à Olivier et échange sa liberté contre la reddition du château, en mai 1255. Le château devient alors une forteresse royale pourvu d'une garnison.