Les Cathares – La croisade contre les Albigeois
4.1. Introduction
Le terme « albigeois » a servi, dès le milieu du XIIè siècle, à désigner les hérétiques du Languedoc, bien que l'Albigeois ne paraisse pas, aux yeux des historiens modernes, avoir été le principal foyer de l'hérésie. Dès 1146, Geoffroy d'Auxerre signale que le « populus civitatis albigensis » est infesté par l'hérésie. Le concile de Tours en 1163 parle des hérétiques albigeois et en 1183, Geoffroy de Vigeois nomme « Albigeois » les hérétiques combattus en 1181 par le légat Henri d'Albans avant le siège de Laveur. Pierre des Vaux-de-Cernay nomme le récit de la croisade à laquelle il a participé « Historia albigensis ». Et dans le prologue de sa chronique écrite entre 1250 et 1275, Guillaume de Puylaurens dit que son oeuvre est « l'histoire de l'affaire vulgairement appelée albigeoise par les Français, car elle a pour théâtre la Narbonnaise et les diocèses de Narbonne, Albi, Rhodez, Cahors et Agen ».
Certains contemporains ont fondé sur un jeu de mots philologique (Albigense = Albananse : Albigeois = Albanais) un rapprochement soulignant l'influence des hérétiques balkaniques (Bogomiles) sur les hérétiques languedociens.
La croisade contre les albigeois est prêchée par le pape Innocent III (1198-1216) contre les hérétiques cathares et vaudois du Languedoc et contre les seigneurs des villes qui les soutenaient. Elle dure de 1209 à 1229. Elle est menée d'abord par des seigneurs de la France du Nord avec des armées internationales, puis par le roi de France Louis VIII en 1226 et se termine officiellement au traité de Meaux - Paris (1229) signé entre le roi de France (Saint Louis enfant sous la Régence de Blanche de Castille) et le comte de Toulouse Raimond VII.
Son importance tient d'abord du fait qu'elle est la première extension de la croisade en une lutte armé entre des hérétiques à l’intérieur de la chrétienté. Outre cette signification religieuse et idéologique, elle a eu une grande portée pour l'histoire de l'unité française : elle a entraîné le rattachement effectif de la France du Midi à la France du Nord et elle a créé ou consacré, au sein de cette unification, des disparités économiques, sociales, politiques, culturelles, psychologique, dont le retentissement est encore sensible aujourd'hui.
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