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L’Alsace gothique

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3. Art gothique en France

Le rôle de la France
Architecture religieuse
Architecture civile et militaire
Sculpture
Peinture
Objets d’art

3.4. Sculpture

3.4.1. Les premiers édifices gothiques

Chartres: cathédrale Notre Dame : le Portail royal. Tympan central du Christ en gloire
Chartres: cathédrale Notre Dame : le Portail royal. Tympan central du Christ en gloire

Les premières sculptures relèvent de l'art roman. Le portail de Saint Denis et ses statues-colonnes est l'épanouissement de l'art roman mais révèle aussi l'idée qui dominera toute l'iconographie du gothique, la concordance entre l'Ancien et le Nouveau Testament.

Le plus beau de ces premiers portails est le « portail Royal » de Chartres (1145-1150), oeuvre du même atelier que Saint Denis, avec un évident apport languedocien (Moissac) : tympan de L'Apocalypse au portail central, Ascension au portail Nord, Enfance du Christ au portail Sud, 24 vieillards. Chartres influence Bourges, Le Mans, Angers, Provins, Saint Loup de Naud, Notre Dame de Paris, et divers édifices dans toute l'Europe.

Chartres: cathédrale Notre Dame : le Portail royal. Portail central du Christ en gloire
Chartres: cathédrale Notre Dame : le Portail royal. Portail central du Christ en gloire
Angers : portail de la cathédrale saint Maurice, détail
Angers : portail de la cathédrale saint Maurice, détail
Eglise saint Loup de Naud : le portail de transition roman-gothique. Piédroit
Eglise saint Loup de Naud : le portail de transition roman-gothique. Piédroit
Provins, église saint Ayoul : le portail
Provins, église saint Ayoul : le portail

3.4.2. De la fin du XIIè au milieu du XIIIè

Laon : la cathédrale Notre Dame : tympan du portail nord
Laon : la cathédrale Notre Dame : tympan du portail nord

Fin XIIè, l'iconographie change dans le sens de l'humanisation. Au XIIIè, elle est sentimentale, voire tendre (Vierge et saints). Une nouvelle étape est marquée par le portail de la Vierge à Senlis qui réalise le passage à la grande sculpture classique : Laon (Deux portails de la vierge, portail du jugement), Chartres (façade et transepts), Paris (façade principale qui atteint la perfection dans le Portail de la Vierge), Amiens, qui produit des chefs d'oeuvre comme saint Firmin, la Vierge, et surtout le célèbre « Beau Dieu ».

Chartres: cathédrale Notre Dame : portail central du transept nord, le tympan de la Vierge.1194-1220
Chartres: cathédrale Notre Dame : portail central du transept nord, le tympan de la Vierge.1194-1220
Paris, Notre Dame : Portail de la vierge
Paris, Notre Dame : Portail de la vierge
Paris, Notre Dame : tympan du transept sud dit tympan de sainte Anne
Paris, Notre Dame : tympan du transept sud dit tympan de sainte Anne
Amiens, la cathédrale. Le célèbre « Beau Dieu » du portail occidental
Amiens, la cathédrale. Le célèbre « Beau Dieu » du portail occidental

3.4.3. Au-milieu du-XIIIè

Reims : la cathédrale saint Remy. Piédroits et voussures du portail de la façade occidentale
Reims : la cathédrale saint Remy. Piédroits et voussures du portail de la façade occidentale

L'exubérance décorative prolifère, la statuaire accentue le naturalisme, cherchant dans chaque oeuvre l'expression individuelle. Les feuillages décoratifs deviennent réalistes. La sculpture champenoise est typique de cet art rayonnant : Reims (l'Ange du sourire, Vertus et Vices, Grand portail ouest). Strasbourg surtout, influencé par Reims, produit quelques chefs d'œuvre : Portail des vertus et des vices, portail des vierges sages et folles, l'Église et la Synagogue, et surtout le célèbre Pilier des Anges.

La statuaire d'intérieur prend de plus en plus d'importance, (clôture du choeur de N.D. de Paris par Jean Ravy). La sculpture tend à devenir grave, d'un réalisme tourmenté, annonçant Sluter et le pathétique du XVè.

Reims : la cathédrale saint Remy. Groupe de la visitation du portail central. « L’ange du sourire 
Reims : la cathédrale saint Remy. Groupe de la visitation du portail central. « L’ange du sourire 
Reims : portail du Jugement. Transept nord
Reims : portail du Jugement. Transept nord

3.4.4. La statuaire funéraire

Gisants de Robert le Pieux et Constance d’Arles. Abbaye de Saint Denis, 1263
Gisants de Robert le Pieux et Constance d’Arles. Abbaye de Saint Denis, 1263

Elle marque l'évolution vers le portrait et cherche même à mouler les visages défunts. Il y a les magnifiques portraits des tombes royales à Saint Denis (certaines détruites par la Révolution) : le premier est celui de Philippe le Hardi par Jean d'Arras. Jean Pépin de Huy fait les portraits des tombes de Robert II d'Artois, d'Othon IV de Bourgogne, le gisant de Marguerite d'Artois. Ses aides sculptent le monument des entrailles de Charles IV (1372), le Charles V et la Jeanne de Bourgogne pour le Louvre (1390), les tombes de Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre, à Westminster (1366-1367) ; Les grands artistes sont Beaudouin de Merre, Guillaume Alou et Jean de Liège, Jean de Launay, Jean de St Romain.

Jacques de Chartres et Guy de Dammartin travaillent pour le Louvre. André Beauneveu (1330-1403 ?) oeuvre à Amiens et Saint Denis pour de duc de Berry, ainsi que Jean de Cambrai ( 1438) qui fait le tombeau du duc à Bourges.

Les sculpteurs du Duc de Bourgogne fondent l'atelier franco-allemand de Dijon, avec Jean de Marville ( 1389, tombeau de Philippe le Hardi à la chartreuse de Champmol, 1380) et surtout Claus Sluter ( 1406) dont l'art est la parfaite expression du XIVè, réaliste et tourmenté. Né en Flandre, à Haarlem, il est le grand initiateur du réalisme puissant des portraits et l'inventeur de cet expressionnisme des drapés caractéristiques de l'art bourguignon. Ses œuvres majeures sont pour l'église de Champmol : portrait de l'Église, calvaire du grand cloître, tombeau du duc et le célèbre puits de Moïse.

Jean de Liège (actif entre 1361 et 1381) : tombeau de Charles IV le Bel et de Jeanne d’Evreux. Paris, Louvre
Jean de Liège (actif entre 1361 et 1381) : tombeau de Charles IV le Bel et de Jeanne d’Evreux. Paris, Louvre
André Beauneveu (v. 1330-v. 1410) : gisant de Charles V
André Beauneveu (v. 1330-v. 1410) : gisant de Charles V
Jean de Cambrai : tombeau du duc Jean de Berry (1340-1416), duc du Poitou. Marbre, 1416-1438. Bourges
Jean de Cambrai : tombeau du duc Jean de Berry (1340-1416), duc du Poitou. Marbre, 1416-1438. Bourges
Jean de Marville (mort en 1389), Claus Sluter et Claus de Werve : Tombeau de Philippe le Hardi. Dijon, Musée des Beaux Arts
Jean de Marville (mort en 1389), Claus Sluter et Claus de Werve : Tombeau de Philippe le Hardi. Dijon, Musée des Beaux Arts
Pierre Antoine Le Moiturier (1425-1497) et Juan de la Huerta : Tombeau de Jean sans Peur. Antoine le Moiturier, d’origine avignonnaise, s’emploie, de 1466 à 1469, à parfaire, polir et achever les pleurants, ainsi que les architectures d’albâtre. Dijon, musée des Beaux Arts
Pierre Antoine Le Moiturier (1425-1497) et Juan de la Huerta : Tombeau de Jean sans Peur. Antoine le Moiturier, d'origine avignonnaise, s'emploie, de 1466 à 1469, à parfaire, polir et achever les pleurants, ainsi que les architectures d'albâtre. Dijon, musée des Beaux Arts
Claus Sluter (1350-1406). Le puits de Moïse. Moïse et Isaïe. (1395ss) Symbole de la source de vie, le Puits de Moïse était le socle d’un calvaire placé au milieu du bassin du grand cloître de la chartreuse de Champmol, près de Dijon.. Six grandes statues de Moïse et des prophètes y sont représentées. Chacun des prophètes adopte une attitude exprimant son affliction devant la Passion du Christ. Chartreuse de Champmol
Claus Sluter (1350-1406). Le puits de Moïse. Moïse et Isaïe. (1395ss) Symbole de la source de vie, le Puits de Moïse était le socle d'un calvaire placé au milieu du bassin du grand cloître de la chartreuse de Champmol, près de Dijon.. Six grandes statues de Moïse et des prophètes y sont représentées. Chacun des prophètes adopte une attitude exprimant son affliction devant la Passion du Christ. Chartreuse de Champmol
Claus Sluter (1350-1406). Buste du Crucifié. Musée Archéologique de la Ville de Dijon
Claus Sluter (1350-1406). Buste du Crucifié. Musée Archéologique de la Ville de Dijon

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