Le camp de concentration de Moringen
2.3. Le camp des Jeunes
A partir de 1940 les SS ouvrent un « Jugendschutzlager », un camp de concentration pour les jeunes délinquants (jeunes hommes entre 12 et 22 ans), sur une idée de Heydrich. Les premiers arrivent en août 1940 : les jeunes sont triés et mis dans des blocks spécifiques en fonction de leur caractère, mais aussi de leur « appartenance » biologique : B-Block « Beobachtungsblock » (Block d’observation), U-Block « Block der Untauglichen » des inaptes, S-Block « Block der Störer » des fauteurs de troubles, G-Block « Block der Gelegenheitsversager » des délinquants légers, D-Block « Block der Dauerversager » des délinquants lourds, F-Block « Block der fraglich Erziehungsfähigen » des rééducables potentiels douteux, E-Block « Block der Erziehungsfähigen » des rééducables potentiels certains, ST-Block ou « Stapo-Block » des opposants politiques…
Les motifs d’internement sont très divers : refus d’entrer dans la HJ (« Hitlerjugend ») ou la BDM (« Bund deutscher Mädchen »), exclusion de la SA, refus de travailler, « criminalité et délinquance », homosexualité, handicap physique ou mental, convictions religieuses (Témoins de Jéhovah), race (juifs, tziganes), délinquance sexuelle, opposition ou résistance…
Les jeunes détenus sont soumis à une rééducation draconienne et à des conditions de vie très dures, avec brimades journalières, particulièrement les interminables stations debout ou le sport forcé sur le « Blutacker », le « champ du sang »… Ils sont épuisés au travail dans divers ateliers à l’intérieur du camp ou dans les ateliers de la firme Piller à Osterode (mécanique). Quelques-uns meurent de faim en été 1942.
A partir de 1941, le camp sert de lieu d’observation au Docteur Robert Ritter, pour l’étude « scientifique » des fondements de la biologie et de la politique raciales… et la justification de la politique de la purification raciale, de l’élimination des races inférieures et de la mise en esclavage de population entières à l’Est…
Entre 1940 et 1945, environ 1 500 jeunes ont été internés à Moringen. Environ une centaine d’entre eux mourront sur place. D’autres seront déportés vers d’autres camps, comme « asociaux » ; certains seront stérilisés…
Moringen est libéré le 9 avril 1945. Trois jours auparavant, les prisonniers valides avaient été évacués dans le Harz. Seuls les malades restèrent dans le camp.
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