Auschwitz, camp de concentration nazi
6.2. IG Farben
IG Farben est un consortium de plusieurs entreprises chimiques, dont AGFA, BASF, Bayer et Hoechst, qui s’enreichissent considérablement durant le seconde guerre. Elle produit, outre le caoutchouc synthétique (BUNA), de l’essence synthétique et du Zyklon B, et fait tester par les médecins SS divers « préparations » chimiques sur les détenus. Dans ses diverses entreprises disséminées dans tout le Reich, IG Farben emploie durant la guerre plus de 350.000 détenus, parmi lesquels des milliers trouveront la mort, condamnés au travail forcé dans des conditions inhumaines.
IG Farben possède également la maison « Degesh » qui produit le Zyklon B, employé pour le gazage des déportés. La firme a reçu pour la vente de ce gaz environ 300.000 marks. A Auschwitz seul furent utilisés environ 20 tonnes de Zyklon B.
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Himmler Ă Monowitz, le 17 juillet 1942 |
Le consortium verse à la caisse du camp 4 marks pour une journée de spécialiste et 3 marks pour une journée de manoeuvre. Ainsi, pour 7 mois de travail des hommes et 9 mois de travail des femmes, l’administration du camp gagne plus de 12 millions de marks.
D’emblée la coopération entre IG-Farben et la SS est totale à Auschwitz. La compagnie fait siennes, dans son usine, les méthodes et la mentalité de la SS. Un jour de 1944, un groupe important de nouveaux détenus est accueilli par un discours où on leur dit qu’ils viennent d’arriver au camp de concentration de l’IG-Farben Industrie. Ils ne sont pas là pour vivre mais pour « périr dans le béton ». Ce discours de bienvenue fait référence, selon un survivant, à une pratique d’IG Farben consistant à jeter les cadavres des détenus dans des tranchées creusées pour les câbles et à les couler dans le ciment.
Auschwitz-Monowitz : les Buna-Werke de l'IG Farben |
IG Farben est responsable du logement des prisonniers et de leur nourriture. Mais l’entreprise ne les traite pas mieux que les SS : dans un block logent 400 détenus au lieu de 162 ; la nourriture est très largement insuffisante, les soins inexistants. Dans l’entreprise, les détenus sont « tués » à la tâche, maltraités par les chefs d’équipe et les encadrants, certains même assassinés.
Environ 35.000 détenus passèrent par Buna ; 25.000 au moins y ont péri.