L’art en France au XVIIIè siècle
2.1. Les théories
Les discussions sur l'architecture sont les corollaires de la « querelle des Anciens et des Modernes », entre Perrault, soutenant que la beauté a son fondement dans l'habitude et se déclarant pour le progrès technique, et Blondel, féru de beauté platonicienne.
Jusqu'en 1750 l'Académie préserve les règles des proportions de Blondel et donne une place secondaire à l’ornement. Elégance et fantaisie remplacent le goût du noble et du solennel : le décor ne doit plus frapper, mais amuser et plaire (fleurs, rocailles, bergeries, chinoiseries, singeries, grammaires décoratives)...
La seconde moitié du siècle se détourne du « rocaille » et revient à l’Antique et aux ordres classiques, au nom de la raison et de la nature : grandes sont les influences de Soufflot et de l'Académie de France à Rome qui s'entiche de Paestum, Herculanum ou Pompéi. On assiste à une floraison de péristyles, frontons, colonnes doriques...
Cette longue opposition entre architectes et ornementalistes fervents du goût rocaille, les efforts de Cochin, Lalive de Jully et Caylus qui exigent un modèle de simplicité et de pureté aboutissent à l’élaboration du « style Louis XVI », triomphe de la proportion, de l'équilibre et du confort intérieur, et qui évite la froideur du néo-classicisme. L'anglomanie introduit le « Palladianisme » et accentue la tendance antiquisante.
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