Giotto di Bondone
3.2. Fesques de la chapelle Bardi
Fesques de la vie de Saint François (mur gauche)
Fesques de la vie de Saint François (mur droit)
Giotto : Giotto : Plan des fresques de la chapelle Bardi dans l’église Santa Croce de Florence |
Les Bardi son une riche et puissante famille de banquiers et de commerçants de Florence. Les constructeurs et donateurs de la chapelle, Ridolfo et son frère Iacopo tiennent à rester en bonnes relations avec le le pouvoir en place à Florence, avec le pape, avec la Maison d’Anjou régnant sur Naples, et avec le parti guelfe, très influent. Cette politique d’équilibre, mélange très efficace entre le monde le la religion, de la politique et de l'argent, va fonctionner pendant près de trois décennies, jusqu’à la faillite de la maison Bardi en 1340.
La chapelle de la famille Bardi se trouve à la droite du chœur ; c’est la première chapelle du bras sud du transept. Voisine de la chapelle Peruzzi, elle est dédiée à saint François. Comme celles de la chapelle Peruzzi, ses fresques ont été recouvertes de peinture au XVIIIè, redécouvertes et restaurées au XIXè. Beaucoup mieux restaurées et conservées que celles de la chapelle Peruzzi, elles laissent cependant quelques zones vides car trop abîmées. La raison de leur bon état de conservation est que Giotto avait utilisé ici un nouveau type d’enduit, bien plus résistant que celui de la chapelle voisine.
Giotto : Sainte Claire, détail. 1325. Fresque, 230 x 70 cm. Florence, Santa Croce, chapelle Bardi |
Sur le mur de la chapelle portant la fenêtre sont peint des saints de l’ordre franciscain, debout sous des arcades peintes. Les portraits de Sainte Claire, Sainte Elisabeth de Thuringe et de Saint Louis de Toulouse sont encore bien conservés, alors que celui d’un quatrième saint a été détruit.
Sainte Claire est représentée ici de manière traditionnelle ; la qualité artistique de ce portrait est remarquable.
3.2.1. Fesques de la vie de Saint François (mur gauche)
Comme dans la chapelle Peruzzi, chacun des trois murs est décoré de fresques encadrées de bandes décoratives. Mais contrairement à sa voisine, elles sont dédiées à un seul saint, saint François. Dans les lunettes du haut, les scènes du renoncement aux biens terrestres et la confirmation de la règle de l’ordre. Dans le registre médian, l'apparition à Arles et le jugement du feu devant le Sultan. Au registre inférieur, la mort de saint François et son enterrement, la bénédiction des moines du couvent d’Assise et l’apparition à Arles. Au-dessus de l'entrée de la chapelle, est représentée la stigmatisation, comme un résumé de la vie du saint. Le séraphin dont François reçoit les stigmates apparaît ici - contrairement à Assise ou dans le panneau du Musée du Louvre - comme le Christ crucifié.
Alors que le Saint-François, dans les fresques de l’église supérieure d’Assise Eglise porte une barbe, Giotto le dépeint ici imberbe, comme dans les fresques de l’église inférieure.
Contrairement à la Chapelle Peruzzi, la construction architecturale décrite dans les fresques répond à une certaine unité et une cohérence logique, vue depuis le milieu de la chapelle. Ainsi le registre le plus élevé est plus grand, ce qui renforce l'impression de fluidité entre le réel et l'espace peint.
François reçoit les stigmates.
Giotto : Scènes de la vie de Saint François : saint François reçoit les stigmates. 1325. Fresque, 390 x 370 cm. Florence, Santa Croce, chapelle Bardi |
Cette scène apparaît au-dessus de l'entrée de la chapelle.
La stigmatisation est un moment fort de la vie du saint. Elle démarque le saint des autres croyants pour que tous puissent la voir comme l'un des successeurs du Christ. Le séraphin dont François reçoit les stigmates apparaît ici - contrairement à Assise ou dans le panneau du Musée du Louvre - comme le Christ crucifié. Des rayons dorés émanent des plaies du Christ et vont marquer saint François. Dans cette représentation, le saint apparaît presque surpris, tourné aussi bien vers les fidèles que vers le Christ.
François renonce aux biens terrestres.
Giotto : Scènes de la vie de Saint François : saint François renonce aux biens terrestres. 1325. Fresque, 280 x 450 cm. Florence, Santa Croce, chapelle Bardi |
Cette scène se situe dans la lunette du mur gauche à l'entrée de la chapelle. Le palais bien articulé se situe obliquement dans le champ de la lunette, disposition créant une grande tension, adaptée à la confrontation entre François et son père furieux. Giotto utilise aussi les réactions des personnages pour démontrer l’outrcuidance publique décision du saint à renoncer à tous ses biens terrestres.
Giotto : Scènes de la vie de Saint François : saint François renonce aux biens terrestres, détail. 1325. Fresque. Florence, Santa Croce, chapelle Bardi |
Enfants criant, citadins curieux et ecclésiastiques choqués observent saint François décidant de se détourner de son père terrestre pour Dieu. En comparaison avec le travail de la Chapelle Peruzzi, Giotto a changé la représentation de la foule : leurs mouvements sont souples et agiles, leurs cous plus allongés, leurs vêtements plus amples : tout semble correspondre à la mode de l'époque et démontre une certaine tendance à l’élégance de la peinture gothique.
L’apparition à Arles.
Giotto : Scènes de la vie de Saint François : apparition à Arles. 1325. Fresque, 280 x 450 cm. Florence, Santa Croce, chapelle Bardi |
Cette scène se situe au milieu du mur de gauche à l'entrée de la chapelle. Au cours d'un sermon prononcé par le frère franciscain Augustin, saint François apparaît pour confirmer ses paroles. Il bénit les moines et les renforce dans leur foi. L'architecture est complètement libérée de la décoration gothique, ce qui rend l'éclat des visages d'autant plus expressif.
Mort et ascension de saint François.
Cette scène se situe à hauteur d'œil sur le mur de gauche à l'entrée de la chapelle. Dans un espace extrêmement compressé, les disciples de saint François disciples se sont réunis pour ses funérailles. L'un d'eux remarque que l’âme du saint est transportée au ciel par des anges. Tandis qu'un moine baiser les stigmates, un noble incrédule examine la plaie au côté de Saint-François.
La remarquable expression du frère baisant baiser la main de François est très proche de celle du soldat endormi dans la résurrection du Christ peinte par Giotto dans l’église supérieure d’Assise.
|
|
| ||||||
|