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Giotto di Bondone
2. Les Fresques de l'Ă©glise San Francesco Ă Assise Fresques de l'Ă©glise infĂ©rieure Fresques de lâĂ©glise supĂ©rieure
Giotto a commencĂ© son apprentissage auprĂšs Cimabue entre dix et quatorze ans. Un voyage Ă Rome a probablement complĂ©tĂ© la formation du jeune peintre, aprĂšs quoi il a suivi son maĂźtre sur le plus grand « chantier » en Italie de lâĂ©poque, l'Ă©glise Saint François Ă Assise.
| Giotto : Vue de lâĂ©glise Saint François realisĂ©e en 1228. Assise, couvent Saint François |
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Cimabue est en charge de la dĂ©coration de lâĂ©glise supĂ©rieure, nouvellement Ă©rigĂ©e. Lorsquâil quitte Assise pour s'acquitter d'autres obligations, plusieurs de ses assistants et journaliers, dont Giotto, restent sur le chantier. Au mĂȘme moment arrivent des peintres romains, dirigĂ©e par Jacopo Torriti : ainsi plusieurs groupes travaillent les uns Ă cĂŽtĂ© des autres. Rapidement la personnalitĂ© de Giotto et la qualitĂ© de son travail se dĂ©gagent et il devient indĂ©pendant. Les Franciscains lui demandent rapidement de devenir le maĂźtre dâoeuvre du chantier de dĂ©coration.
| Giotto : Eglise infĂ©rieure Saint François dâAssise : vue depuis lâouest sur le chĆur |
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Le sanctuaire Saint François Ă Assise se compose de deux Ă©glises superposĂ©es, lâĂ©glise infĂ©rieure et lâĂ©glise supĂ©rieure. La premiĂšre pierre de lâĂ©glise infĂ©rieure est posĂ©e par le pape GrĂ©goire IX, au lendemain de la canonisation de saint François, le 17 juillet 1228. Deux ans plus tard, le corps du saint, dĂ©posĂ© provisoirement dans l'Ă©glise San Giorgio est inhumĂ© dans la basilique en secret, par crainte des pillages et des profanateurs de tombes, lâĂ©glise Ă©tant. La date du dĂ©but des travaux de lâĂ©glise supĂ©rieure nâest pas connue mais le chantier a probablement dĂ©butĂ© aprĂšs la retraite en 1239du supĂ©rieur de lâordre et successeur de saint François, FrĂšre Elia, qui avait jusque-lĂ rĂ©alisĂ© des travaux de la basilique romane infĂ©rieure. Les deux Ă©glises sont consacrĂ©es par le pape Innocent IV en 1253.
| Giotto : Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François : vue de lâintĂ©rieur |
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2.2. Fresques de lâĂ©glise supĂ©rieurePeu de temps aprĂšs l'achĂšvement de la partie supĂ©rieure des murs et de la voĂ»te de llâĂ©glise supĂ©rieure Saint François dâAssise, dĂ©butent les travaux de dĂ©coration de la partie infĂ©rieure des murs. Les Franciscains veulent quelque chose de grandiose, qui nâavait jamais Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© nulle part jusquâici : retracer l'histoire du grand saint et fondateur de l'ordre, dont les anciens habitants se souvenaient encore. Lâobjectif est de dĂ©velopper une version picturale de l'histoire de la vie du saint, qui deviendrait alors le modĂšle de toutes les autres reprĂ©sentations.
Les Franciscains demandent Ă Giotto de raliser lâĆuvre : ils pensent quâil est le mieux placĂ© pour cela. Des gĂ©nĂ©rations d'historiens de l'art se sont penchĂ©es sur lâattribution de lâĆuvre Ă Giotto ou Ă son Ă©cole. La question de la datation reste particuliĂšrement controversĂ©e.
| Giotto : Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François : vue de lâintĂ©rieur vers lâautel : fresques du mur nord, Ă droite de lâentrĂ©e |
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LâĂ©glise supĂ©rieure, avec sa nef unique et ses hautes fenĂȘtres gothiques, dĂ©gage une atmosphĂšre lumineuse et festive. Le dĂ©cor Ă freque des voĂ»tes dâogives et des murs de la nef sâest Ă©tendu sur plusieurs dĂ©cennies. Lâensemble du programme dĂ©coratif est une vĂ©ritable bible picturale.
| Giotto : Fresques de la quatriÚme baie de la nef. 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
Les murs de la nef sont divisĂ©s horizontalement sur trois registres.Seul le registre infĂ©rieur raconte le cycle de saint François. Les registres mĂ©dian et supĂ©rieur ne sont pas de Giotto. Ici, la quatriĂšme travĂ©e nord en partant du chĆur. En haut, la crĂ©ation du monde la gauche et la crĂ©ation d'Adam de Jacopo Torriti. En dessous, la construction de lâarche par NoĂ© et l'embarquement par un disciple de Cimabue. Sur le registre infĂ©rieur les trois premiĂšres scĂšnes de la vie de saint François dans un cadre peint formĂ© de colonnes torsadĂ©es soutenant une riche frise de consoles que surmonte un planfond Ă caissons.
| Giotto : Fresques de la seconde baie de la nef. 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
La seconde baie de la façade sud (Ă la gauche de l'entrĂ©e) prĂ©sente au registre supĂ©rieur des scĂšnes de l'enfance du Christ, au registre mĂ©dian des scĂšnes de la Passion et au registre infĂ©rieur trois autres scĂšnes de la vie de François : la mort et lâascension du saint, son apparition Ă lâĂ©vĂȘque dâArezzo, et la vĂ©rification des stignates. Seul ce registre infĂ©rieur est de lâatelier de Giotto.
| Giotto : Saint François et Sainte Claire. 1279-1300. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
La fresque reprĂ©sente saint François et sainte Claire sur le soffite de lâarche dâentrĂ©e. 2.2.1. La lĂ©gende de saint FrançoisSaint Bonaventure (1221-1274) a Ă©crit la vie de saint François dans un grand ouvrage thĂ©ologique destinĂ© Ă lâĂ©dification des fidĂšles. Il a divisĂ© la vie du saint en 87 sept Ă©pisodes : 28 dâentre eux ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour la narration picturale, chacune Ă©tant identifiĂ©e par une inscription. Le cycle dĂ©bute dans la quatriĂšme baie de la paroi nord, directement attenante Ă la croisĂ©Ă©e, avec la scĂšne de lâhommage d'un homme simple, et se termine par la libĂ©ration de Pierre lâhĂ©rĂ©tique, qui nâest pas de Giotto, et qui raconte un miracle attribuĂ© Ă Saint Francois aprĂšs sa mort.
La rĂ©alisation du cycle est postĂ©rieure Ă 1296. Vasari pense en effet que le cycle fut commandĂ© par Giovanni da Murro, devenu gĂ©nĂ©ral des Franciscains en 1296. Toutefois, selon certains experts, le cycle aurait Ă©tĂ© peint plus tĂŽt. La succession des scĂšnes du cycle sâeffectue ainsi :
- Hommage d'un simple homme.
- Saint François donne son manteau à un pauvre.
- Le rĂȘve du Palais.
- Le miracle du Crucifix.
- Le renoncement aux biens terrestres.
- Le songe dâInnocent III.
- La confirmation de la rĂšgle.
- La vision du Chariot de Feu.
- La vision des trĂŽnes.
- LâExorcisme des dĂ©mons Ă Arezzo.
- Saint François devant le sultan.
- Lâextase de saint François.
- Lâinstitution de la crĂšche de Greccio.
- Le miracle de la source.
- Le sermon aux Oiseaux.
- Le décÚs du chevalier de Celano.
- Saint François prĂȘche devant Honorius III.
- Lâapparition Ă Arles.
- La stigmatisation de saint François.
- La mort et lâascension et de de saint François.
- Lâapparition Ă Fra Agostino et Ă l'EvĂȘque Guido d'Arezzo.
- La vérification de la Stigmates.
- Saint François pleuré par Sainte Claire.
- La Canonisation de saint François.
- Le songe de saint Grégoire.
| Giotto : Schéma et situation du cycle de la légende de Saint François. Assise, église supérieure Saint François |
Les trois derniĂšres scĂšnes du cycle (la femme rĂ©ssuscitĂ©e, la guĂ©rison dâun disciple, la libĂ©ration de lâhĂ©rĂ©tique repentant) sont gĂ©nĂ©ralement attribuĂ©es au « MaĂźtre de Sainte-CĂ©cile ».
| Giotto : Légende de Saint François : ScÚnes 1 à 3. 1297-1299. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
La largeur de chaque baie est occupée par trois scÚnes, plus ou moins carrées. Elles sont insérées dans un cadre peint formé de colonnes torsadées soutenant une riche frise de consoles que surmonte un planfond à caissons.
| Giotto : Légende de Saint François : ScÚnes 4 à 6. 1297-1299. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
ScĂšnes de la troisiĂšme travĂ©e du mur sud : le miracle du Crucifix, le renoncement aux biens terrestres et le songe dâInnocent III. 2.2.1.1. La lĂ©gende de Saint François, scĂšne 1 Ă 8ScĂšne 1 : lâhommage dâun siple homme.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : homage dâun simple homme. 1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
C'est la premiÚre des vingt-huit scÚnes (vingt-cinq d'entre elles ont été peintes par Giotto) de la Légende de Saint-François, mais cette derniÚre a été peinte probablement en dernier lieu.
Un simple homme Ă©tend son manteau devant le gentilhomme François. Lui seul reconnaĂźt que François mĂ©rite un tel honneur. Alors quâil accueille l'hommage dâun geste laconique, la rĂ©action des autres passants trahit lâincomprĂ©hension. Lâenvironnement de l'action est clairement Ă©tabli pa le temple, qui marque la distance entre les principaux protagonistes : câest le temple de Minerve Ă Assise, encore visible aujourd'hui.
ScÚne 2 : François donne son manteau.
| Giotto : Légende de saint François : François donne son manteau à un pauvre. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Il s'agit de la seconde des vingt-huit scÚnes de la Légende de Saint-François, réalisée en premier lieu, alors que la scÚne précédente a été réalisée en dernier lieu : de ce fait, il y a une nette différence de style entre ces deux premiÚres scÚnes.
François donne sa prĂ©cieuse cape d'or Ă un pauvre citoyen. La scĂšne se dĂ©roule devant deux collines rocheuses, au sommet desquelles lâartiste a reprĂ©sentĂ© le monde de la ville Ă gauche et le monde du monastĂšre Ă gauche, les mettant symboliquement en opposition : il s'agit de la premiĂšre indication de la volontĂ© du saint de mener une vie de pauvretĂ© dans lâisolement.
ScĂšne 3Â : le songe du palais.
| Giotto : Légende de saint François : le songe du Palais. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Le jour aprĂšs lâĂ©pisode du manteau, François voit en songe le Christ lui montrant un palais rempli dâarmes marquĂ©es du signe de la croix. Songe lâinvitant Ă suivre et Ă combattre avec « ses » soldats pour lâEgliseâŠ
ScĂšne 4Â : le miracle de la croix.
| Giotto : Légende de saint François : le miracle de la croix. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Il s'agit de la quatriĂšme scĂšne du cycle : selon la lĂ©gende, alors qu'il est en priĂšre devant le crucifix de la chapelle Saint-Damien, Francesco entend une voix lui demandant de « rĂ©parer son Ăglise en ruine ». Prenant l'ordre au pied de la lettre, il vend Ă Foligno des marchandises du commerce de son pĂšre pour pouvoir restaurer la vieille chapelle dĂ©labrĂ©e. La mise en perspective de la structure architecturale de la chapelle rend la scĂšne particuliĂšrement vivante et aisĂ©ment intelligible.
ScÚne 5 : François renonce aux biens terrestres.
| Giotto : Légende de saint François : François renonce aux biens terrestres. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Légende de saint François : François renonce aux biens terrestres, détail. 1297-1299. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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ScĂšne 6 : le songe dâInnocent III.
Le Pape voit en rĂȘve un saint qui soutient la basilique Saint Jean de Latran avec l'aspect que lui avait donnĂ© la restauration effectuĂ©e par Nicolas IV en 1290.
La composition de cette scĂšne est similaire Ă celle du rĂȘve du Palais.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : le songe dâInnocent III. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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| Giotto : LĂ©gende de saint François : le songe dâInnocent III, dĂ©tail. 1297-1299. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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| Giotto : LĂ©gende de saint François : le songe dâInnocent III, dĂ©tail. 1297-1299. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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ScÚne 7 : le Pape confirme la rÚgle franciscaine.
| Giotto : Légende de saint François : le pape confirme la rÚgle des franciscains. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Suite à sa vision, le Pape Innocent III confirme la rÚgle de la nouvelle communauté franciscaine. Dans un magnifique intérieur, construit en perspective, le pape bénit le fondateur de l'ordre et sa rÚgle. Les compagnons de François et les dignitaires de l'Eglise suivent l'action avec des expressions de concentration.
ScÚne 8 : la vision du chariot de feu.
| Giotto : Légende de saint François : la vision du Chariot de Feu. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Plusieurs frĂšres de l'ordre dorment dans un refuge alors d'autres, debout, gesticulent excitĂ©s par la curieuse manifestation qui se passe dans le ciel : Francis, entourĂ© d'une mandorle de rayons dorĂ©s, passe sur char romain Ă travers le ciel. Le saint apparaĂźt Ă ses compagnons comme le guide et le nouveau chef de la chrĂ©tientĂ©. Giotto distingue trĂšs clairement les domaines du ciel et de la terre Ă travers lâutilisation de la couleur. De maniĂšre impressionnante, il met en Ă©vidence le caractĂšre visionnaire de la scĂšne. 2.2.1.2. La lĂ©gende de Saint François, scĂšne 9 Ă 17ScĂšne 9 : la vision des trĂŽnes.
| Giotto : Légende de saint François : la vision des trÎnes. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Les cinq scĂšnes allant de de la « Vision du chariot de feu » Ă lâ « extase de saint François » (N°8 Ă 12) se caractĂ©risent par un travail de moindre qualitĂ©, en particulier dans les personnages.
LâĂ©pisode des trĂŽnes raconte quâun des frĂšres, compagnon de François, voit en songe cinq trĂŽnes, dont celui du milieu est le le plus grand et le plus beau. Au frĂšre qui demande Ă qui est destinĂ© ce trĂŽne, lâange rĂ©pond en montrant François en priĂšres : « Ce siĂšge a appartenu Ă un des princes chassĂ©s du ciel ; maintenant il est destinĂ© Ă lâhumble François. »
ScĂšne 10 : les dĂ©mons chassĂ©s dâArezzo.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : lâexorcisme des dĂ©mons Ă Arezzo. 1297-1299. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
Au cours de la guerre civile Ă Arezzo, Saint François aperçoit les dĂ©mons au dessus de la ville. Il appelle un frĂšre de son ordre, Sylvestre, pour les chasser. Lâimage est dominĂ©e par l'architecture de la ville, sĂ©parĂ©e du reste du monde par une fissure dans la terre, et par l'Ă©glise. Giotto peint le saint Ă genoux et en profonde mĂ©ditation. Sa force semble passer au frĂšre Sylvestre, qui dâun geste autoritaire en direction de la ville fait fuir les dĂ©mons, et les citoyens peuvent retourner Ă leurs affaires en paix ; on les aperçoit dĂ©jĂ aux portes de la ville.
ScÚne 11 : François devant le Sultan.
| Giotto : Légende de saint François : saint François devant le sultan (le jugement du Feu). 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Pour convertir le sultan Ă la foi chrĂ©tienne, Francis est prĂȘt Ă subir lâĂ©preuve du feu. Le saint se trouve au centre de l'image, pointe le brasier du doigt et se tourne vers le sultan. Ce dernier semble surpris et agacĂ© que ses « imams » soient en train de fuir. Giotto peint les imams anxieux et lâimpuissance du sultan avec beaucoup de vivacitĂ©.
Cette scÚne a été exécutée en partie par les assistants du peintre.
ScĂšne 12 : lâextase de saint François.
Cette scÚne a été exécutée en partie par les assistants de Giotto.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : lâextase de Saint François. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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| Giotto : LĂ©gende de saint François : lâextase de Saint François, dĂ©tail. 1297-1300. Fresque. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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ScĂšne 13 : lâinstitution de la crĂšche Ă Greccio.
Francis a construit une crĂšche pour les fĂȘtes de NoĂ«l. Lors de la grandâmesse, Ă laquelle il participe en tant que diacre, il prend lâenfant de la crĂšche et le rĂ©veille. La reprĂ©sentation de l'espace est particuliĂšrement impressionnante dans cette fresque. Giotto dĂ©peint la cloture du choeur au fond, avec la croix de bois vue de dos.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : lâinstitution de la CrĂšche Ă Greccio. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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| Giotto : LĂ©gende de saint François : lâinstitution de la CrĂšche Ă Greccio, dĂ©tail. 1297-1300. Fresque. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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ScÚne 14 : le miracle de la source.
Les deux scĂšnes sur le mur d'entrĂ©e sont le Miracle de la source et le Sermon aux oiseaux, compositions qui sont sans doute de la main mĂȘme de Giotto.
L'agriculteur, Ă qui Francis prĂȘtĂ© sa mule comme monture, est tourmentĂ© par la soif. L'eau jaillit du rocher, en rĂ©ponse Ă la priĂšre du saint. Giotto montre Francis priant avec ferveur. L'agriculteur, presque en train de mourir de soif, s'effondre presque dans la source. Comme souvent dans les reprĂ©sentations de Giotto, les personnages - ici les deux Franciscains - commentent la scĂšne et anticipent ainsi la rĂ©action du spectateur. Il est intĂ©ressant d'observer l'Ă©tonnante prĂ©cision avec laquelle la selle de l'Ăąne a Ă©tĂ© rendue.
Le tremblement de terre de l'automne 1997 a gravement endommagé le mur d'entrée, sur laquelle est située cette fresque.
| Giotto : Légende de saint François : le miracle de la source. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Légende de saint François : le miracle de la source, détail. 1297-1300. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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ScÚne 15 : le sermon aux oiseaux.
| Giotto : Légende de saint François : le sermon aux oiseaux. 1297-1299. Fresque, 270 x 200 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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Saint François rencontre une volĂ©e d'oiseaux qui ne s'envolent pas Ă son approche. Il leur fait alors un sermon puis les bĂ©nit avant quâils ne sâenvolent. Comme souvent, Giotto relate le caractĂšre extraordinaire des Ă©vĂ©nements devant un tĂ©moin de la scĂšne, le frĂšre franciscain dont le visage et le geste expriment la plus vive surprise.
ScÚne 16 : la mort du chevalier de Celano.
| Giotto : Légende de saint François : la mort du chevalier de Celano. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
ScĂšne 17 : François prĂȘche devant le pape Honorius III.
DâaprĂšs la lĂ©gende, François voulait surprendre la pape Honorius III avec un sermon bien prĂ©parĂ©, mais il perd le fil de son discours et doit improviser. Son adresse captive lâauditoire, mais il explique que l'esprit de Dieu qui parle Ă travers lui. Giotto exprime la scĂšne Ă travers les diffĂ©rentes rĂ©actions du public, qui se traduit notamment par la vivacitĂ© des expressions des visages.
Dans cette fresque, Giotto montre sa maĂźtrise Ă dominer lâespace. Ainsi le cadre architectural est remarquablement dĂ©peint en trois dimensions. Cet espace est savamment organisĂ© par la disposition des Ă©lĂ©ments architecturaux et des personnages. Cela donne du volume aux personnages et la magnifique salle gothique met en relief la dignitĂ© du pape et articule le rythme du groupe des participants.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : François prĂȘche devant le pape Honorius III. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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| Giotto : LĂ©gende de saint François : françois prĂȘche devant le pape Honorius III, dĂ©tail. 1297-1300. Fresque. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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2.2.1.3. La lĂ©gende de Saint François, scĂšne 18 Ă 25ScĂšne 18 : lâapparition Ă Arles.
Au cours d'une rĂ©union de l'ordre, saint Antoine de Padoue prĂȘche dans le cloĂźtre Ă Arles, une salle gothique aux proportions gĂ©nĂ©reuses. Soudain, François apparait. Giotto reprĂ©sente le saint avec ses bras en forme de croix, allusion au Christ source de vie. Seuls Saint Antoine, qui vient de parler de JĂ©sus, et un autre frĂšre voient l'apparition. Giotto montre tous les autres frĂšres, Ă©couter Antoine avec attention. Les personnages, vus de l'arriĂšre, sont particuliĂšrement impressionnants de rĂ©alisme.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : lâapparition Ă Arles. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
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| Giotto : Légende de saint François : apparition à Arles, détail. 1297-1300. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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ScÚne 19 : François reçoit les stigmates.
| Giotto : Légende de saint François : la stigmatisation de saint François. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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Giotto situe l'Ă©vĂ©nement loin monde, dans l'isolement des montagnes et hors dâaperçu du moine lisant. La stigmatisation est le point culminant de la vie du saint, le marquant dans sa chair comme un imitateur du Christ. Le Fils de Dieu lui apparaĂźt, littĂ©ralement enroulĂ© autour d'ailes dâanges. De ses plaies Ă©manent de beaux rayons dorĂ©s qui vont marquer le saint dans sa chair.
ScÚne 20 : la mort de François.
| Giotto : Légende de saint François : mort et ascension de Saint François. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Quand François sent sa mort proche, il se rend dans une Ă©glise voisine. Il y meurt en prĂ©sence de ses frĂšres. La mort du saint et lâascension de son Ăąme sont ici liĂ©es Ă la messe de requiem, afin de crĂ©er une reprĂ©sentation solennelle peuplĂ©e de nombreuses personnes. Cette fresque est suivie de huit autres scĂšnes oĂč une foule nombreuses est toujours prĂ©sente. Lâensemble de ces scĂšnes est souvent datĂ© de quelques annĂ©es postĂ©rieures aux autres scĂšnes.
ScĂšne 21 : apparition Ă Fra Agostino et Ă lâĂ©vĂȘque Guido dâArezzo.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : apparition Ă Fra Agostino et Ă lâĂ©vĂȘque Guido dâArezzo. 1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
La paternité de Giotto de certaines scÚnes de cette série du cycle est souvent remise en question. Cette scÚne, assez endommagée, a sans doute été exécutée par des assistants du maßtre.
ScÚne 22 : la vérification des stigmates.
Cette scÚne a sans doute été exécutée par des assistants du maßtre.
| Giotto : Légende de saint François : la vérification des stigmates. 1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Légende de saint François : vérification des stigmates, détail. 1300. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Légende de saint François : vérification des stigmates, détail. 1300. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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ScÚne 23 : François pleuré par sainte Claire.
| Giotto : Légende de saint François : François pleuré par sainte Claire. 1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Cette scÚne a sans doute été exécutée par des assistants du maßtre.
ScÚne 24 : canonisation de saint François.
| Giotto : Légende de saint François : canonisation de saint François. 1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François |
Cette scÚne a sans doute été exécutée par des assistants du maßtre.
ScĂšne 25 : le rĂȘve de saint GrĂ©goire.
| Giotto : LĂ©gende de saint François : le rĂȘve de saint GrĂ©goire. 1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, Ă©glise supĂ©rieure Saint François |
Cette scÚne a sans doute été exécutée par des assistants du maßtre. 2.2.1.4. ScÚnes du Nouveau TestamentSur le mur sud de la nef et le mur d'entrée, sont peints des épisodes du Nouveau Testament au-dessus de la légende de saint François qui occupe la partie inférieure de la paroi. Certaines de ces scÚnes sont attribuées à Giotto. Cependant, cette attribution est rejetée par de nombreux critiques.
| Giotto : Fresques sur le mur intérieur de la façade. 1290s. Fresques. Assise, église supérieure Saint François |
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Les fresques du mur dâentrĂ©e illustrent la complexitĂ© du programme de dĂ©coration rĂ©alisĂ© dans la nef de lâĂ©glise supĂ©rieure. Au dessus des deux scĂšnes de la lĂ©gende de saint François, le miracle de la source et le sermon aux oiseaux, sont reprĂ©sentĂ©es la PentecĂŽte et l'Ascension du Christ, cette derniĂšre fortement endommagĂ©e.
Un médaillon représentant saint Paul se situe au-dessus la fresque de l'Ascension du Christ.Un second, représentant saint Pierre se trouve au-dessus la fresque de la PentecÎte.
| Giotto : ScÚnes du Nouveau Testament : la PentecÎte. 1290s. Fresque, 500 x 400 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Ascension du Christ. Vers 1300. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Saint Paul. Vers 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : Saint Pierre. Vers 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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Le mur sud de lâĂ©glise supĂ©rieure est dĂ©corĂ© de scĂšnes fragmentaires du Nouveau Testament : le Christ au milieu des docteurs, le baptĂȘme du Christ, la Lamentation sur le corps du Christ et la RĂ©surrection.
| Giotto : ScÚnes du Nouveau Testament : lamentation du Christ mort. 1290s. Fresque, 300 x 300 cm. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : ScÚnes du Nouveau Testament : la lamentation du Christ mort, détail. 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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| Giotto : ScÚnes du Nouveau Testament : lamentation du Christ mort, détail. 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
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Deux femmes Ă©mergent de derriĂšre le rocher et sâapprochent de celles qui se sont rassemblĂ©es autour du corps du Christ pour le pleurer. Les femmes se regardent l'une l'autre, encore Ă©branlĂ©es. Par contraste avec les peintres de l'Ă©cole de Cimabue, le jeune Giotto utilise ses personnages afin dâexprimer leur ressenti et de dĂ©gager une « ambiance » Ă chaque scĂšne, ambiance encore amplifiĂ©e par les vĂȘtements quâils portent ou par lâenvironnement architectural ou naturel des scĂšnesâŠ
| Giotto : ScÚnes du Nouveau Testament : la Résurrection, détail. 1290s. Fresque. Assise, église supérieure Saint François |
La remarquable expression du soldat endormi est trĂšs proche de celle du frĂšre baisant baiser la main de François dans la fresque de la mort de Saint François peinte par Giotto dans la chapelle Bardi de Santa Croce Ă Florence. 2.2.2. Les fresques de la chapelle Scrovegni (Chapelle de lâArena) Ă PadoueEnrico Scrovegni de Padoue est lâambitieux fils du riche banquier Reginaldo, que Dante Alighieri avait expĂ©diĂ© en enfer comme usurier dans sa « Divine ComĂ©die ». Lui-mĂȘme riche banquier, il projette de se construire un palais et une chapelle privĂ©e, cette derniĂšre pour la rĂ©demption de son Ăąme et sans doute pour celle de son pĂšreâŠ. Ă cette fin, il achĂšte en 1300 un terrain situe autour de lâancien l'amphithĂ©Ăątre romain, l'Arena. L'Ă©glise est consacrĂ©e le 16 mars 1305 Ă Sainte-Marie de la CharitĂ©. De ces bĂątiments, seule reste aujourdâhui la nef de l'Ă©glise, un bĂątiment trĂšs simple : la chapelle de lâArena ou chapelle Scrovegni. Mais Ă lâintĂ©rieur, quelle merveille !
| Giotto : Vue extĂ©rieure de la chapelle Scrovegni ou de lâArena Ă Padoue |
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Les fresques de Giotto se trouvent sur la voute en berceau et sur les murs de la chapelle. Sur les voĂ»tes, câest un ciel bleu Ă©toilĂ© avec en son centre deux mĂ©daillons, lâun du Christ, lâautre de la Vierge, eux-mĂȘmes entourĂ©s chacun de quatre mĂ©daillons plus petits. Le mur ouest est dĂ©corĂ© du Jugement dernier, ou Scrovegni figure en bonne place, le mur est (arc triomphal) de scĂšnes de lâannonciation surmontĂ©e de lâenvoi de lâange par Dieu le PĂšre. Entre les deux, sur les murs de la nef, inspirĂ©s de la « LĂ©gende dorĂ©e » (1264) de Jacques de Voragine, sont reprĂ©sentĂ©s les cycles de Joachim, de la Vierge Marie et de lâhistoire de la jeunesse et de la passion du Christ. En dessous du niveau infĂ©rieur, Giotto a dessinĂ© une bande en imitation de marbre dans laquelle sâinsĂšrent, de chaque cotĂ©, sept figures allĂ©goriques peintes en grisaille. Il sâagit des 7 vertus (Ă droite) et des 7 pĂȘchĂ©s (Ă gauche)...
| Giotto : Padoue: la chapelle Scrovegni ou Arena. 1303-1306. Vue depuis lâentrĂ©e |
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Cet ensemble reprĂ©sente un sommet et un tournant de lâart pictural : celui dâune nouvelle impulsion donnĂ©e par un artiste de gĂ©nie : Giotto di Bondone.
Giotto et ses assistants peignent de haut en bas, « a fresco » : le plĂątre humide devait ĂȘtre appliquĂ© uniquement sur une surface pouvant ĂȘtre dĂ©corĂ©e en une seule journĂ©e. Il faut supposer que les dessins prĂ©liminaires des scĂšnes principales ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par Giotto, scĂšne par scĂšne, alors que lâexĂ©cution des figures secondaires et du cadre dĂ©coratif a Ă©tĂ© laissĂ© aux membres de son atelier. Sans ses assistants et ses spĂ©cialistes, Giotto nâaurait pu rĂ©aliser un si vaste programme de dĂ©coration dans un laps de temps aussi court, soit deux Ă trois ans. MĂȘme si les historiens de l'art pensent identifier les assistants sur la base de caractĂ©ristiques stylistiques typiques, Ă la fois Ă Padoue, aux derniĂšres fresques de lâĂ©glise infĂ©rieure dâAssise et Ă Santa Croce de Florence, chaque scĂšne sâinsĂšre nĂ©anmoins trĂšs harmonieusement dans un tout unifiĂ©, dans lequel il est aisĂ© de reconnaĂźtre la main crĂ©atrice du maĂźtre.
Les fresques de la Chapelle Arena ont toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme le premier chef-d'Ćuvre de la maturitĂ© de Giotto, et en mĂȘme temps comme un jalon incontournable du dĂ©veloppement de la peinture occidentale.
| Giotto : Padoue: la chapelle Scrovegni ou Arena. 1303-1306. Vue des fresques de la voĂ»te. Partie de la voĂ»te situĂ©e Ă lâouest, du cĂŽtĂ© de lâentrĂ©e de la chapelle. La Vierge Marie portant lâenfant le Christ dans le mĂ©daillon central est entourĂ©e de quatre mĂ©daillons oĂč figurent des prophĂštes |
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Pour Giotto, la prĂ©cĂ©dente expĂ©rience dâAssise ne fut quâen partie utile pour la rĂ©alisation de ce cycle dont les caractĂ©ristiques sont la grande complexitĂ© iconographique et les vastes dimensions. Les structures des compositions scandent les Ă©pisodes de la narration et se basent sur une perspective plus raffinĂ©e par rapport Ă celle dâAssise. Sur le premier registre en haut, les architectures nâoccupent quâen partie le fond alors que sur le deuxiĂšme registre, lâĂ©pisode remplit la « boĂźte cubique » oĂč il se dĂ©roule.
| Giotto : Padoue: la chapelle Scrovegni ou Arena. 1303-1306. Vue depuis le chĆur. La façade de lâentrĂ©e de la chapelle sâorne de la fresque du Jugement Dernier |
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Le cycle de lâArena est considĂ©rĂ© comme Ă©tant la meilleure oeuvre du maĂźtre. Nombreux sont les nouveaux schĂ©mas qui seront repris jusquâĂ la fin du XVĂš siĂšcle par toute la peinture de la pĂ©ninsule. LâadhĂ©sion au gothique, visible dans lâattention Ă la rĂ©alitĂ©, dans le sens plastique adouci par la linĂ©aritĂ© des figures et dans le soin des dĂ©tails dĂ©coratifs, pose ainsi les bases du dĂ©veloppement de la peinture dans lâItalie du Nord. Les objets et les animaux sont saisis avec leurs caractĂ©ristiques physiques et chaque personnage est reprĂ©sentĂ© avec des traits personnels.
| Giotto : Padoue: la chapelle Scrovegni ou Arena. 1303-1306 |
La vue sur le choeur montre l'arc de triomphe du mur avec ses chapelles en trompe lâĆil, les scĂšnes de la trahison de Judas et de la Visitation, celles de lâannonciation et tout en haut Dieu le PĂšre envoyant lâange Ă la Vierge. Giotto utilise de larges bandes horizontales dĂ©coratives pours Ă©parer les scĂšnes, harnomisant ainsi les fresques avec l'architecture existante rythmĂ©e par les fenĂȘtres de la chapelle.
| Giotto : Padoue: la chapelle Scrovegni ou Arena. 1303-1306. Disposition des fresques Ă partir de lâentrĂ©e |
Fresques de la Chapelle Arena :
- ScĂšnes de la vie de Joachim
o - Expulsion de Joachim du temple
o - Joachim parmi les bergers
o - Annonciation Ă sainte Anne.
o - L'offrande sacrificielle de Joachim.
o - Le songe de Joachim.
o - La rencontre Ă la Porte d'Or.
- ScĂšnes de la Vie de la Vierge.
o - La naissance de la Vierge.
o - Présentation de la Vierge au Temple.
o - LâĂ©preuve des baguettes au Temple.
o - La PriÚre des prétendants.
o - Le mariage de la Vierge.
o - La procession de mariage.
o - Dieu envoie Gabriel Ă la Vierge.
o - LâAnnonciation : l'Ange Gabriel est envoyĂ© par Dieu.
o - LâAnnonciation : la Vierge reçoit le message.
o - La Visitation.
- ScĂšnes de la vie du Christ
o - La Nativité.
o - LâAdoration des Mages.
o - La présentation au Temple.
o - La fuite en Ăgypte.
o - Le massacre des Innocents.
o - Christ parmi les Docteurs
o - Le baptĂȘme du Christ.
o - Les noces de Cana.
o - La résurrection de Lazare.
o - LâentrĂ©e Ă JĂ©rusalem.
o - JĂ©sus chasse les changeurs du temple.
o - Judas reçoit les trente deniers pour sa trahison.
o - La derniĂšre CĂšne.
o - Le lavement des Pieds.
o - Le baiser de Judas.
o - Le Christ devant CaĂŻphe.
o - La flagellation.
o - La montée au Calvaire.
o - La Crucifixion.
o - La lamentation sur le Christ.
o - La Résurrection (« Noli me tangere »)
o - LâAscension.
o - La PentecĂŽte.
- Les sept vertus
o - La prudence.
o - La force.
o - La tempérance.
o - La justice
o - La foi.
o - La charité.
o - LâespĂ©rance.
- Les sept vices
o - Lâorgueil.
o - Lâenvie.
o - LâinfidĂ©litĂ©.
o - Lâinjustice.
o - La colĂšre.
o - Lâinconstance.
o - La sottise.
2.2.2.1. ScĂšnes de la vie de JoachimLes diffĂ©rentes scĂšnes sont composĂ©es de maniĂšre telle que chacune constitue un tableau Ă part entiĂšre ; et pourtant, chacun contient un Ă©lan de vie qui invite le specteteur Ă passer Ă lâhistoire suivante. Le cycle commence en haut Ă gauche de la façade sud avec la premiĂšre scĂšne de la vie de Joachim : le rejet du Sacrifice de Joachim.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : rejet du sacrifice de Joachim. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Le vieux Joachim se voit refuser l'entrĂ©e au temple, car il est restĂ© sans enfant. L'architecture renforce le geste de rejet du prĂȘtre, Ă laquelle le saint rĂ©pond dâun regard attristĂ©. Le mouton, animal sacrificiel devenu superflu, produit un effet particuliĂšrement Ă©mouvant.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : Joachim parmi les bergers. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Triste et renfermé, Joachim arrive parmi les bergers. Giotto joue sur le contraste entre Joachime et l'animation des moutons et du chien qui le salue, ainsi que les regards interrogatifs des bergers.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : lâannonce Ă sainte Anne. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La rencontre miraculeuse se dĂ©roule dans un volume architectural dĂ©peint obliquement, ce qui donne du volume Ă lâensemble. Lâange apparaĂźt dans lâembrasure de la fenĂȘtre et annonce la naissance d'une fille Ă Anne Ă la priĂšre. Giotto illustre l'intimitĂ© de la scĂšne en utilisant les objets domestiques, et notamment le contraste entre l'intĂ©rieur et l'extĂ©rieur ou une servante file au dehors devant la porte.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : lâannonce Ă sainte Anne, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 89,5 cm de large. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : le sacrifice offert par Joachim. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Dans un paysage largement ouvert, Joachim est prosternĂ© au sol et comprend le geste de l'ange, ce qui pour lui signifie que son sacrifice a Ă©tĂ© agrĂ©Ă©. Lâutilisation de la couleur unie bleue Ă©tablit un lien entre ces deux personnages, illustrant la nature miraculeuse de lâĂ©vĂ©nement. Comme souvent, Giotto utilise une personnage-tĂ©moin qui commente l'action, ici le berger en priĂšre, plus proche dans le coloris de la roche et des animaux. Lui aussi reconnaĂźt la main de Dieu dans le ciel.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : le rĂȘve de Joachim. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Joachim est assoupi à l'abri de la cabane et du rocher. Les bergers veillent sur lui et son troupeau. L'un d'eux semble remarquer le phénomÚne céleste, un ange apportant à Joachim la nouvelle de sa paternité prochaine. La tension créée par la diagonale entre l'ange et Joachim, permet de comprendre ce qui se passe.
Le calme qui se dĂ©gage de la scĂšne est uniquement rompu par la vivacitĂ© de la brebis. Ici Giotto a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© inspirĂ© par sa propre expĂ©rience de jeune pasteur toscan.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : rencontre Ă la Porte dâOr. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Dans la derniĂšre fresque du cycle de Joachim, la composition se concentre sur la rencontre entre Anne et Joachim : ce dernier est accompagnĂ© d'un pasteur, en partie coupĂ© par le bord de la fresque. Giotto utilise cet effet complĂštement nouveau dans la peinture pour crĂ©er l'impression que la succession de scĂšnes se dĂ©roulent sous les yeux en un dĂ©filĂ© continu malgrĂ© le cadre. D'autre part, couper un personnage ajoute Ă la dynamique de lâimage et ramĂšne Ă lâaction centrale.
Les verticales de l'architecture et de l'arche dorĂ©e de la porte de la ville amplifient les personnages du couple se penchant lâun vers l'autre. Les deux hĂ©ros se rencontrent sur un pont, Ă la frontiĂšre entre le monde extĂ©rieur et la sĂ©curitĂ© de la ville. Ils sâembrassent avec beaucoup de tendresse.
Ainsi lâhistoire des parents de Marie commence par un rejet douloureux mais se conclut par cette intense rencontre. Joaquim se penche et enserre du bras Anne qui rapproche la tĂȘte de celle de son Ă©poux pour lui murmurer un secret Ă l'oreille. Connaissant dĂ©jĂ la nouvelle, les servantes se rĂ©jouissent et la calomniatrice se voile la tĂȘte de noir. La scĂšne de leur rĂ©union contient dĂ©jĂ le germe du cycle suivant, qui dĂ©bute avec la naissance de la Vierge Marie et mĂšne Ă la jeunesse du Christ par la procession nuptiale de la Vierge.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : rencontre Ă la Porte dâOr, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 76,5 cm de large. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : rencontre Ă la Porte dâOr, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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2.2.2.2. ScÚnes de la vie de la ViergeLes six scÚnes sur le mur opposé à celui du cycle de Joachim racontent la jeunesse de la Vierge Marie : la Nativité de la Vierge, la Présentation de la Vierge au Temple, les rameaux portés au Temple, la priÚre des prétendants, le mariage de la Vierge et la procession de la mariée.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : la naissance de la Vierge. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La naissance de la Vierge, a lieu dans la mĂȘme maison que celle de l'Annonciation Ă Anne. Dans la petite salle, un peu trop Ă©troite pour les personnes prĂ©sentes, Anne est assise dans son lit et remet le bĂ©bĂ© dans ses langes Ă une servante. L'enfant apparaĂźt une deuxiĂšme fois dans une scĂšne idyllique, au pied du lit avec deux servantes. Comme dans l'Annonciation, Giotto montre aussi la construction de l'extĂ©rieur. Il ne divise pas l'intĂ©rieur et l'extĂ©rieur, mais les relie Ă l'aide de deux femmes.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : prĂ©sentation de la Vierge au temple. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La prĂ©sentation de la Vierge se dĂ©roule dans le mĂȘme bĂątiment que celui de la scĂšne de l'expulsion de Joachim du Temple, mais vue de l'autre cĂŽtĂ©.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : offrande des baguettes au temple. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Ayant Ă©tĂ© Ă©duquĂ©e au temple, la Vierge Marie dooit ĂȘtre fiancĂ©e. Toutefois, Ă©tant donnĂ© que ses parents lâavaient consacrĂ©e Ă l'Ăternel, seul un miracle pourrait dĂ©signer son futur mari. Sera Ă©lu le prĂ©tendant qui verrait fleurir le rameau quâil apporterait au temple. La fresque montre le chĆur dâun sanctuaire sur l'autel duquel le grand prĂȘtre dispose les rameaux que lui apportent les prĂ©tendants attentifs et enthousiastes. Seul Joseph se tient un peu timide Ă l'extrĂȘme gauche. La lĂ©gende rapporte qu'il se considĂ©rait trop vieux pour la Vierge.
Les trois scĂšnes liĂ©es au mariage de Marie se passent dans le mĂȘme sanctuaire.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : priĂšre au temple. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Les jeunes hommes et le grand prĂȘtre s'agenouillent devant l'autel et prient pour le miracle qui va dĂ©signer lâĂ©poux de la Vierge Marie. Sur la coupole de l'abside, nous pouvons la trĂšs discrĂšte main de Dieu semble dĂ©signer un des rameauxâŠ
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : le mariage de la Vierge. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
AprĂšs ces deux scĂšnes prĂ©paratoires, rarement reprĂ©sentĂ©es dans lâiconographie, le mariage de la Vierge Marie dĂ©sormais Ă lieu en face du temple, dont l'architecture est montrĂ© ici pour la troisiĂšme fois. Le grand prĂȘtreprĂ©sente dĂ©licatement laz main de la Ă Joseph, qui fait le geste de lui passer la bague au doigt. Le regard de Marie est baissĂ© et sa main gauche est posĂ©e sur son ventre allusion Ă sa grossesse imminente.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : la procession de mariage. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : la procession de mariage, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Marie marche devant ses compagnes et est conduite Ă la maison par d'autres parents, oĂč elle est reçue par les musiciens. Ce groupe Ă lui seul donne un air enjouĂ© Ă la procession. De la baie vitrĂ©e de la maison jaillit une feuille de palmier, autre allusion Ă l'imminence de la naissance du Seigneur ; cette mĂȘme fenĂȘtre apparaĂźtra Ă nouveau dans la scĂšne de l'Annonciation. De cette maniĂšre, Giotto incorpore la procession nuptiale de la Vierge dans le dĂ©roulement logique de la narration.
L'influence de la sculpture gothique française est trÚs nette dans les figures féminines.
La fresque a été sérieusement endommagée par l'humidité.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : Dieu envoie lâange Ă la Vierge. 1304-1306. Fresque, 230 x 690 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Dans la section supĂ©rieure de la lunette de lâarc triomphal du chĆur est reprĂ©sentĂ© Dieu le PĂšre trĂŽne est peint, alors que les cĂŽtĂ©s de la lunette sont occupĂ©s par la scĂšne de l'Annonciation.
Les cieux ont ouvert et des rangĂ©es dâanges entourent Dieu le PĂšre sur son trĂŽne. Parmi les anges, qui se dĂ©placent avec Ă©lĂ©gance, Dieu, avec sa robe dĂ©licate, chatoyante et lumineuse et son visage hiĂ©ratique, donne le sentiment dâappartenir Ă une sphĂšre diffĂ©rente.
L'effet est aussi le fruit d'une technique picturale diffĂ©rente : Dieu nâest pas peint Ă fresque, mais Ă tempera sur un panneau de bois mobile. Cette « porte » Ă©tait vraisemblablement ouverte durant les « mystĂšres » jouĂ©s pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte de l'Annonce Ă Marie, afin que la colombe de l'Annonciation puisse voler.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : Dieu envoie lâange Ă la Vierge, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : Dieu envoie lâange Ă la Vierge, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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De maniĂšre magistrale, Giotto combine ici l'architecture rĂ©elle de l'Ă©glise avec des Ă©lĂ©ments architecturaux peints pour crĂ©er une vĂ©ritable unitĂ©. Ă droite et Ă gauche de l'arc, l'ange et Marie s'agenouillent dans leurs bĂątiments respectifs. Ce n'est que grĂące ce cadre architectural que la tension est maintenue dans la reprĂ©sentation de l'Annonciation, malgrĂ© la grande distance qui sĂ©pare les personnages de lâaction : Dieu au sommet de l'arc de triomphe, lâAnge annonciateur et la Vierge.
L'Annonciation se dĂ©roule Ă gauche et Ă droite de la courbe de lâarc triomphal : Marie et l'Ange de l'Annonciation sont agenouillĂ©s dans une Ă©troite piĂšce Ă gauche et Ă droite de l'arc. Les quatre balcons en saillie sont tellement bien mis en perspective quâils absorbent en quelque sorte la vĂ©ritable architecture, et l'arc de triomphe semble ainsi transmettre le salut de l'ange.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : lâAnnonciation : lâange Gabriel. 1306. Fresque, 150 x 195 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : lâAnnonciation : la Vierge accueille le message. 1306. Fresque, 150 x 195 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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La MĂšre de Dieu, enceinte, et de ses deux compagnes rendent visite Ă Elisabeth, qui attend Jean-Baptiste. Les deux femmes sâembrassent devant le portique. Comme souvent chez Giotto, les scĂšnes de rencontre sont focalisĂ©es sur lâintensitĂ© des regards.
| Giotto : ScĂšnes de la vie de la Vierge : la Visitation. 1306. Fresque, 150 x 140 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Sous cette fresque et sous la fresque qui lui fait face de lâautre cĂŽtĂ© de lâarche, (Judas payĂ© pour sa trahison), Giotto Ă dĂ©corĂ© le mur de marbre peint, et y a ouvert en tromp lâĆil une chapelle voĂ»tĂ©s dâogives percĂ©e au fond dâune Ă©troite fenĂȘtre gothique. Un cadĂ©labre suspendu donne de la profondeur Ă lâespace, donnant lâillusion que le cheur est flanquĂ© Ă sa droite et Ă sa gauche de chapelles latĂ©rales.
La figure de droite a Ă©tĂ© fortement endommagĂ©e par l'humiditĂ©. 2.2.2.3. ScĂšnes de la vie du ChristLa jeunesse du Christ et l'histoire de la Passion sont racontĂ©s sur les deux registres infĂ©rieurs des murs de la Chapelle des Scrovegni. 2.2.2.3.1. ScĂšnes de la vie Christ : N° 1 Ă 5Les cinq scĂšnes de la paroi de droite reprĂ©sentent la NativitĂ©, l'Adoration des Mages, la PrĂ©sentation au Temple, la fuite en Ăgypte et le Massacre des Innocents.
La nativité.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la NativitĂ©, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, largeur: 100 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Le simple abri sous lequel la Vierge et son enfant cherchent refuge est situĂ© au milieu d'un sombre paysage rocheux. Marie se tourne de cĂŽtĂ© sur le lit afin de recevoir le nouveau-nĂ© des bras d'une sage-femme - un geste naturel et spontanĂ© que le regard de la mĂšre et de lâenfant amplifie encore. Bien pĂ©riphĂ©rique, cet Ă©change de regards semble ĂȘtre le vĂ©ritable centre de l'image, encore Ă©largie pour inclure la scĂšne de l'annonce aux bergers.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la NativitĂ©, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, largeur: 100 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Lâadoration des mages.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : lâadoration des Mages. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
A chameau, les trois rois ont suivi la comÚte le long de l'étroit chemin rocailleux les menant à l'étable de Bethléem avec leurs cadeaux. Sur la fresque, cette étable est vraiment la bout du chemin. Le plus vieux roi a retiré sa couronne et se met à genoux devant l'enfant Jésus. Toutes les personnes présentes regardent ce qui se passe tranquillement et pieusement. Un seul personnage, dépeint de façon trÚs vivante, le chamelier, préfÚre s'occuper de ses animaux. Giotto utilise ce contraste pour augmenter l'effet de la scÚne principale.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : lâadoration des Mages, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 89 cm de large. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La présentation au temple.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la prĂ©sentation au temple. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Lâenfant semble vouloir Ă©chapper des bras du prĂȘtre, et tend ses bras vers sa mĂšre, qui approche Ă bras ouverts. Ces trois personnages, placĂ©s sous lâĂ©difice, forme avec lui une unitĂ© de groupe.
Le temple de cette scĂšne est le mĂȘme que celui de l'expulsion de Joachim du Temple et de la prĂ©sentation de la Vierge au Temple ; mais cette fois, Giotto ne montre que le naos et l'autel.
La fuite en Egypte.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la fuite en Egypte. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Sur un Ă©troit sentier rocailleux, la procession semble passer outre le spectateur. Portant des d'objets de la vie quotidienne, tous les personnages sont en mouvement, en se regardant et en se parlant lâun Ă l'autre, alors que la Vierge Marie reste immobile et silencieuse. Sa position « statuesque » est encore renforcĂ©e par le rocher Ă lâarriĂšre. MĂȘme si l'enfant est aussi naturel que possible, les figures centrales de l'image se dĂ©marquent nettement de leur environnement et ont un effet sublime.
Le massacre des innocents.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : le massacre des innocents. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Un grand nombre d'enfants sont massacrĂ©s et jetĂ©s sur un tas. Un soldat se tient debout sur les cadavres et, sur ordre du roi HĂ©rode (qui apparaĂźt dans le tableau), arrache un petit garçon Ă sa mĂšre pour le tuer. Les femmes hurlent, pleurent et tentent de protĂ©ger leurs enfants. De l'autre cĂŽtĂ©, les hommes se dĂ©tournent, Ă©crasĂ©es de honte. 2.2.2.3.2. ScĂšnes de la vie du Christ : N° 6 Ă 11Les six scĂšnes sur la paroi gauche, le Christ au milieu des docteurs, le BaptĂȘme du Christ, les noces de Cana, la rĂ©surrection de Lazare, l'entrĂ©e Ă JĂ©rusalem, et l'expulsion des changeurs du temple possĂšdent de toutes les fresques du cycle un ton narratif trsĂš solennel.
Le Christ parmi les docteurs de la loi.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : le Christ parmi les Docteurs de la loi. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Dans une riche robe rouge, Jésus, alors agé de douze ans, est assis parmi les docteurs de la loi et converse avec eux. Les arcatures et voûtes de la salle semblent faire écho à ses paroles. Les docteurs écoutent attentivement et réagissent différemment. Seul l'un d'entre eux est complÚtement distrait par l'apparition des parents inquiets.
Le baptĂšme du Christ.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : le baptĂȘme du Christ. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
En dépit de la grande qualité des détails de cette scÚne, la représentation irrationnelle de l'eau dans laquelle le Christ est baptisé montre que Giotto était alors encore influencé par les conventions iconographiques médiévales.
Ls noces de Cana.
La légÚreté et le comique qui caractérisent les invités et les serviteurs est remarquable dans cette scÚne.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les Noces de Cana. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les Noces de Cana. Ce dĂ©tail montre les serviteurs attendant de verser le vin pendant que lâun dâeux goute la boissonâŠ1304-1306. Fresque, 73 cm de large. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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La résurrection de Lazare.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la rĂ©surrection de Lazare. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Cette scĂšne est composĂ©e entiĂšrement autour du regard et du geste du. Le rythme des gestes et les rĂ©actions des personnes prĂ©sentes montrent clairement l'Ă©nergie qui Ă©mane de Christ, qui semble pĂ©trifier les spectateurs en levant Lazare d'entre les morts. Cette Ă©nergie se transmet presque comme une vague que rĂ©vĂšlent les dĂ©tails picturaux : l'agencement des plis sinueux du linceul de Lazare, celui du manteau du disciple Ă cĂŽtĂ© de lui, les visages trĂšs typĂ©sâŠ
Giotto, ou un de ses Ă©lĂšves a peint une scĂšne similaire dans la chapelle sainte Madeleine de lâĂ©glise infĂ©rieure Saint François Ă Assise, dans une plus grande version, en utilisant les mĂȘmes personnages avec des attitudes semblables.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la rĂ©surrection de Lazare, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
LâentrĂ©e Ă JĂ©rusalem.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : lâentrĂ©e Ă JĂ©rusalem. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
AccompagnĂ© de ses disciples, le Christ entre Ă JĂ©rusalem montĂ© sur un Ăąne. Les gens se portent Ă sa rencontre, sortant de la ville par la « Porte DorĂ©e » dĂ©jĂ dĂ©crite dans le cycle de Joachim. Pour accueillir leur Seigneur, certains d'entre posent leurs manteaux sur le sol. Giotto montrent clairement comment les Ă©vĂ©nements se dĂ©roulent Ă travers diffĂ©rentes Ă©tapes : d'une part les gens posant leurs vĂȘtement, dautre part, la marche de l'Ăąne. Mouvement et contre-mouvement marquent l'origine et la fin de la procession.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : lâentrĂ©e Ă JĂ©rusalem, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 52 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
JĂ©sus chasse les vendeurs du temple.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les changeurs de monnaie chassĂ©s du temple. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Le Christ chasse les marchands et changeurs du temple dâun geste violent et sĂšme une certaine panique parmi eux : les marchands reculent brusquement sous la menace du fouet, les animaux fuient en courant et dâautres en sâĂ©chappant de leur cagesn un enfant se rĂ©fugie auprĂšs de lâapĂŽtre Jean qui lui offre la protection de son manteau, alors que les scribes marmonent perfidementâŠ
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les changeurs de monnaie chassĂ©s du temple, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 31,5 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les changeurs de monnaie chassĂ©s du temple, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 31,5 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les changeurs de monnaie chassĂ©s du temple, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 67 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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2.2.2.3.3. ScĂšnes de la vie du Christ : N°12 Ă 17AprĂšs la scĂšne de la trahison de Judas sur l'arc triomphal du mur, le rĂ©cit se poursuit sur le registre infĂ©rieur, sur le cĂŽtĂ© de la fenĂȘtre (Ă droite) de la chapelle. Ici, nous avons un arrangement symĂ©trique (une scĂšne en plein air flanquĂ©e de deux scĂšnes d'intĂ©rieur), de scĂšnes de la Passion du Christ - la derniĂšre CĂšne, le Lavement des Pieds, le Baiser de Judas, le Christ devant CaĂŻphe, et de la Flagellation.
La trahison de Judas.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la trahison de Judas. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Cette scĂšne, trĂšs peu reprĂ©sentĂ©e dans lâiconographie, est affichĂ© sur l'arc de triomphe du mur. Les scribes, ceux qui chuchotaient dans la scĂšne prĂ©cĂ©dente, persuadent Judas de trahir son maĂźtre. Judas, le diable dans son dos, tient un sac d'or et Ă©change briĂšvement en complicitĂ© avec un pharisien.
La derniĂšre scĂšne.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la derniĂšre CĂšne. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
JĂ©sus lave les pieds de ses apĂŽtres.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : le lavement des pieds. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Le lavement des pieds se dĂ©roule dans une salle ouverte. Cet Ă©vĂ©nement est reprĂ©sentĂ© dâune maniĂšre rĂ©aliste : un disciple est occupĂ© Ă mettre ses sandales, un autre se gratte le pied, et Pierre soulĂšve sa tunique pour l'empĂȘcher se faire mouiller. En dĂ©pit de ces nombreuses touches narratives, Giotto concentre la scĂšne sur l'Ă©change de regards entre le Christ et Pierre. Ce dernier se tient la tĂȘte dâune main, incapable de toute Ă©vidence de croire ce que son Seigneur lui dit.
Lâarrestation du Christ.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : le baiser de Judas et lâarrestation du Christ. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Avec force, Judas se presse contre le Christ, qui semble disparaĂźtre sous le manteau du traĂźtre. La scĂšne exprime l'inĂ©vitable consĂ©quence de cette confrontation Ă©crasante. EntourĂ©s, cernĂ©s de nombreux visages, les profils du Christ et de Judas entrent presque en collision. Les deux regards sont encore le centre de la scĂšne et leur Ă©change semble infiniment long, lâun empli de dignitĂ© et de gravitĂ©, l'autre plein de malice.
Le Christ devant CaĂŻphe.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : le Christ devant CaĂŻphe. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La scĂšne se dĂ©roule dans un lieu clos, la salle obscure du sanhĂ©drin. Une torche est allumĂ©e, et une seule une fenĂȘtre est lĂ©gĂšrement ouverte. CaĂŻphe presque terrassĂ© sur son siĂšge, dĂ©chire sa robe en colĂšre, alors quâun de soldat frappe le Christ qui vient de « blasphĂ©mer ». Dans les prĂ©cĂ©dentes fresques, le Christ apparaĂźt de profil ou de demi-profil. Ici, son visage est montrĂ© de face. De cette façon, Giotto illustre un changement radical : le Christ semble avoir perdu toute sa force majestueuse au profit du Christ souffrant sa passion.
La flagellation.
Le contraste est flagrant entre les figures caricaturales des bourreaux et le visage introverti du Christ, enveloppĂ© dans son manteau royal, manteau de dĂ©rision. Deux mondes totalement diffĂ©rents sâaffrontent dans cette scĂšne. Comme dans toutes les scĂšnes qui suivent son arrestation, le Christ montre un visage dâhomme souffrant, tragique, victime de son destinâŠ
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la flagellation. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : les la flagellation, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 76 cm de large. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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2.2.2.3.4. ScÚnes de la vie du Christ : N° 18 à 23Dans le registre inférieur sur la paroi gauche se trouventla montée au Calvaire, la Crucifixion, la Lamentation sur le Christ mort, la Résurrection (représentée par le « Noli me tangere » au lieu des « trois Maries au tombeau »), l'Ascension et la PentecÎte.
La montée au calvaire.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la montĂ©e au calvaire. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La foule a quittĂ© JĂ©rusalem par la porte DorĂ©e et chemine vers la colline du Calvaire. Certains repoussent la malheureuse mĂšre, d'autres fustigent le Christ afin quâil avance. Celui-ci est isolĂ© Ă droite du centre de la toile, ce qui accentue encore la solitude de sa souffrance sur le sentier du sacrifice. En mĂȘme temps, Giotto donne l'impression d'une procession en utilisant les deux personnages « tronquĂ©s » sur le bord droit de l'image.
La crucifixion.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la Crucifixion. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Le Christ est crucifiĂ© entre deux groupes de personnages que tout oppose. Dans le ciel, autour de lui, bourdonne un essaim dâanges qui expriment chacun une grande variĂ©tĂ© de rĂ©actions de deuil et de douleur. Marie-Madeleine est tombĂ©e Ă genoux au pied de la croix. Son manteau a glissĂ© par terre et laisse voir son ample chevelure dĂ©licatement peinte. La Vierge Marie est effondrĂ©e, soutenue par deux disciples. De l'autre cĂŽtĂ©, les soldats se disputent la magnifique tunique du Christ. Seul le centurion qui a reconnu le Christ tente de sâĂ©loigner de cette foule excitĂ©e.
La dramaturgie de la scĂšne est amplifiĂ©e par ces figures dâanges flottant autour du crucifiĂ©. Ils ont la partie infĂ©rieure de leur corps cachĂ©e par les nuages, solution beaucoup plus efficace que celle dâAssise, oĂč les corps angĂ©liques sont simplement tronquĂ©s. Ces petits ĂȘtres communiquent leur dĂ©sespoir presque sauvage Ă travers une extraordinaire variĂ©tĂ© d'attitudes et d'expressions faciales, reflĂ©tant la douleur exprimĂ©es par les visages humains.
La lamentation du Christ mort.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la lamentation sur le Christ mort. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la lamentation du Christ mort, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Avec des attitudes de douleur variĂ©es et graduĂ©es, les femmes, Jean et dâautres disciples entourent le corps du Christ mort. Leurs gestes semblent ouvrir sur la plus intense expression de chagrin, qui atteint son paroxysme dans l'Ă©treinte et le regard de la mĂšre. En mĂȘme temps, les attitudes des femmes et des disciples trouvent une fois de plus leur Ă©cho dans les anges qui survolent la scĂšne. Les figures tĂ©moignent leur profonde douleur avec une sobriĂ©tĂ© de gestes qui s'inspire de motifs de l'art antique.
« Noli me tangere. »
Conformément au texte évangélique, la résurrection du Christ n'est pas représentée directement, mais à travers le témoignage de certains épisodes.
Marie-Madeleine reconnaßt le Christ au matin de Pùques devant le tombeau ouvert. Elle tente de parler à son Seigneur et de le toucher. Mais il refuse en lui interdisant de la toucher « Noli me tangere ! ».
Giotto dĂ©peint un Christ qui nâest plus tout Ă fait de ce monde, mais qui nâest pas encore de lâautre monde par le biais de son attitude et de la dĂ©licate coloration des ses vĂȘtements. Le contraste avec Marie Madeleine et le sommeil des soldats renforce cette impression.
Les figures des soldats endormis fournissent Ă Giotto l'occasion de faire quelques remarquables portraits, comme dans la rĂ©surrection dâAssise.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la RĂ©surrection (« Noli me tangere »). 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la Resurrection, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 48,5 cm de large. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Lâascension et la pentecĂŽte.
L'Ascension et la PentecĂŽte ne sont pas parmi les fresques les plus cĂ©lĂšbres de la chapelle de lâArena, en dĂ©pit de leur trĂšs grande qualitĂ©.
La PentecĂŽte est cĂ©lĂ©brĂ©e dans une structure architecturale construite obliquement dans l'espace, et dont les arcades gothiques permettes de voir Ă l'intĂ©rieur. Les disciples se sont rĂ©unis, et les rayons de l'Esprit-Saint descendent sur eux. Leurs visages montrent lâĂ©tonnement et sont transfigurĂ©s. Il est intĂ©ressant de noter que cette scĂšne de la PentecĂŽte est Ă peu prĂšs la seule Ă Padoue qui reflĂšte directement lâarchitecture contemporaine gothique de lâĂ©poque.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : lâAscension. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la PentecĂŽte. 1304-1306. Fresque, 200 x 185 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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2.2.2.4. Le jugement dernierOn pĂ©nĂštre dans la chapelle de l'ouest, du cĂŽtĂ© oĂč le soleil se couche. ConformĂ©ment Ă une vieille tradition, le mur d'entrĂ©e de la chapelle occupĂ© par la reprĂ©sentation du Jugement Dernier. Cette scĂšne, comme les fresques des murs latĂ©raux, est concentrĂ©e et rĂ©duite Ă l'essentiel.
| Giotto : Le Jugement dernier. 1306. Fresque, 1000 x 840 cm. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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Cette immense reprĂ©sentation du Jugement Dernier (10 mĂštres de large !) est dominĂ©e par le grand Christ en majestĂ©. Les douze apĂŽtres sont assis Ă sa gauche et Ă sa droite. Cette grande fresque est divisĂ©e en registres dâune maniĂšre trĂšs traditionnelle : le rĂšgne cĂ©leste et le rĂšgne des enfers, entres lesquels lâhumanitĂ© est jugĂ©e, les juste Ă droite du Sauveur, les damnĂ©s Ă gauche. Câest dans la transcription des dĂ©tails et dans sa tentative de transcrire les divers domaines (enfer, ciel, terreâŠ) que la crĂ©ativitĂ© de Giotto est particuliĂšrement apparente.
Au centre de la reprĂ©sentation, le Christ est intronisĂ© comme juge suprĂȘme dans une mandorle de couleur arc-en-ciel. Le profond et rayonnant fond or, le style de peinture, et la dĂ©licate substance donnent l'impression que les cieux se sont ouvert dans lâunique but de rĂ©vĂ©ler la puissante et trĂšs robuste figure du Christ : elle est le centre de tout et vers lui convergent les armĂ©es des anges, les apĂŽtres, et au dessus de lui les portes Ă peine entr âouvertes de la JĂ©rusalem cĂ©leste.
La façon dont Giotto Ă©tablit un lien entre le monde des fidĂšles et le monde de lâau-delĂ , le monde du Jugement dernier, contient un autre dĂ©tail intĂ©ressant : Le donateur, Scrovegni, toujours vivant Ă lâĂ©poque, est Ă genoux Ă cĂŽtĂ© des ressuscitĂ©s et offre « son Ă©glise » pour les trois Maries, assistĂ© d'un prĂȘtre.
| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena. ConformĂ©ment Ă la vision de l'Ă©vangĂ©liste Jean, qui prophĂ©tise la fin du monde et la seconde venue du Christ, les gardiens du paradis font reculer le firmament. DerriĂšre eux apparaĂźt la Nouvelle JĂ©susalem |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena. Le dĂ©tail montre le Christ juge au sein d'une mandorle et entourĂ© d'anges |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena. Ce dĂ©tail reprĂ©sente lesanges situĂ©s sous les ApĂŽtres sur le cĂŽtĂ© gauche de la fresque et menant une partie des Ă©lus |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena. Les bienheureux, hommes et femmes, laĂŻcs ou clercs, sont accompagnĂ©s dans leur ascension par des anges, tendus vers un unique but : le Christ juge |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
La terre s'est ouverte et les morts nus rĂ©ssuscitĂ©s sâextraient de leurs cercueils. Certains sont encore complĂštement occupĂ© Ă se lever, certains aident les autres, d'autres sont dĂ©jĂ en priĂšre. Ils apparaissent, les processionnaires au dessus dâeux, pleins d'espoir. Les bienheureux, hommes et femmes, laĂŻcs ou clercs,de toutes origines et de tout statut sont accompagnĂ©s dans leur ascension par des anges, tendus vers un unique but : le Christ juge.
| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
Le donateur Enrico Scrovegni, placĂ© du cĂŽtĂ© des Ă©lus, offre aux trois Maries l'Ă©glise qu'il leur a consacrĂ©e. Il est aidĂ© en cela par un ecclĂ©siastique, dont la frange de la robe dĂ©borde sur le cadre architectural. Giotto tente, par le biais de cet artifice dâillusion, dâattirer en quelque sort le spectateur dans l'image.
| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena. Le Prince de l'Enfer, un monstre gĂ©ant, trĂŽne sur un dragon dĂ©vorant. Il attrappe les damnĂ©s et les engloutit. Les tourments du peuple nu, attaquĂ© par les crĂ©atures infernales, sont dĂ©peints de maniĂšre trĂšs dĂ©taillĂ©e |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. Les damnĂ©s, qui se trouvent dans le coin infĂ©rieur droit, tombent dans lâenfer dominĂ© par la figure de Satan. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : Le Jugement dernier, dĂ©tail. 1306. Fresque. Padoue: la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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2.2.2.5. Anges : détails des fresquesCertaines des parties les plus dramatiques de la fresque sont jouées par les petits angéliques, qui semblent avoir la partie inférieure de leur corps caché par les nuages dans les scÚnes de la Crucifixion et de la Lamentation.
| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : La lamentation du Christ mort, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 28 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : La lamentation du Christ mort, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 28 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : La lamentation du Christ mort, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 28 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : La lamentation du Christ mort, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 28 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : La lamentation du Christ mort, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque, 62 cm de large. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie de Joachim : le rĂȘve de Joachim, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la PrĂ©sentation au Temple, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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| Giotto : ScĂšnes de la vie du Christ : la fuite en Egypte, dĂ©tail. 1304-1306. Fresque. Padoue : la chapelle Scrovegni ou chapelle de lâArena |
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