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Le régime de Vichy

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2.3. L’évolution du régime

Phase I : le Vichy de la revanche réactionnaire : juillet 1940 - 13 décembre 1940
Phase II : le Vichy technocratique : 9 février 1941 – 18 avril 1942
Phase III : Le Vichy « pragmatique » de Laval : 18 avril 1942-1943

Au cours de son existence, le régime de Vichy a notablement évolué dans le sens d’un durcissement, aussi bien par infiltration en son sein de fascistes de Paris, que par évolution interne... « L'évolution amène à se rejoindre, dans un Vichy fascisé comme celui du printemps 1944, d'authentiques pétainistes comme Henriot ou Darnand et le fasciste parisien Déat. » Si Pétain, Laval et Darlan restent les trois personnalités qui ont joué les rôles de premier plan de juin 1940 à août 1944, de nombreuses autres personnalités se sont succédées au gouvernement durant les diverses phases du régime :

2.3.2. Phase II : le Vichy technocratique : 9 février 1941 – 18 avril 1942

Le 9 février 1941, l’amiral Darlan prend la tête du gouvernement de Vichy. Un personnel beaucoup plus jeune fait son entrée en politique : ce sont principalement des technocrates, des gestionnaires comme Pierre Pucheu à l’intérieur, François Lehideux à la production industrielle, René Bousquet, Yves Bouthillier, Jacques Barnaud…

Darlan espère, en échange de la collaboration économique avec le Reich, espère obtenir une refonte de l’armistice : sûr à terme de la défaite de l’Angleterre, il espère que dans l’Europe de l’Ordre Nouveau hitlérien, la France, et surtout sa marine, deviendraient la seconde grande puissance après l'Allemagne. Après sa visite à Hitler à Berchtesgaden en mai, il signe avec les Allemands les Protocoles de Paris (28 mai 1941) qui livrent aux Allemands une base militaire en Syrie, des véhicules, de l'artillerie et des munitions aux Allemands en Afrique du Nord, ainsi qu'aux Irakiens en lutte contre le Royaume-Uni en Syrie en échange d’une diminution de l’indemnité journalière versée par la France à l’Allemagne. Convaincu de la justesse de sa politique et voulant à tout prix maintenir l’Afrique sous domination française, il renforce son pouvoir au sein du gouvernement en devenant ministre de la Défense et en élimine Weygand avec lequel il est en conflit. En décembre, il tente de négocier avec Goering un mémorandum en sept points pour obtenir une collaboration politique sincère sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté française sur l’ensemble du territoire, de la disparition de la ligne de démarcation, d'assouplissements économiques et de la libération des prisonniers. Ce mémorandum est un échec, le IIIè Reich refusant de rétablir la souveraineté française sur tout le territoire. La collaboration apparaît clairement comme un marché de dupes.

En effet, la méfiance d'Hitler à l'égard de la France exclut toute possibilité d'une France alliée de l'Allemagne : toutes les propositions de Darlan restent lettre morte et début 1942, Hitler ne croit plus avoir besoin des Français, du fait de l'affaiblissement des Anglais.À la fin de février 1942, la politique de Darlan est un échec complet sur toute la ligne. Les Allemands ont rompu le contact, ils ne le reprendront plus.

Par ailleurs, les partisans de Laval ne cessent de dénoncer la composition de son gouvernement : pour Marcel Déat, Darlan et ses hommes représentent les intérêts des « trusts », de « la finance ». La cible principale de Déat est René Belin, ministre du Travail. La campagne « anti-technocratique » mené par Déat insiste particulièrement sur le poids de la Banque Worms au sein du gouvernement : Jacques Barnaud en est l’Associé gérant et Pierre Pucheu a été le patron d’une des entreprises majeures du groupe Worms, les établissements Japy. Sur fonds d’antisémitisme, Déat dénonce la prétendue mainmise de la « banque juive » sur le gouvernement Darlan. Cette stratégie lui permet en réalité de militer pour le retour de Laval. En effet, en attaquant Worms, Déat attaque son rival le plus direct, Doriot puisque la banque « politique » Worms aurait subventionnée son parti, le Parti Populaire Français (PPF).

Enfin Darlan, par ses demandes de concessions, irrite les Allemands qui exigent le retour de Laval au pouvoir. Il est de plus en butte à l'hostilité d’une partie de l'armée et de l'entourage du Maréchal. Il souffre de surcroît d'une certaine impopularité, du fait de la détérioration des conditions de vie des français.

Le 18 avril 1942 Pétain renvoie Darlan.



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