Le régime de Vichy
3. Le régime et l’occupant
L’occupant
L'outil de la répression
L’outil de répression du régime
3.1. L’occupant
Suite à l’armistice du 22 juin 1940 et à l’annexion de l’Alsace – Lorraine au Reich, la France est partagée en deux zones : une zone occupée au Nord et une « zone libre » au Sud, séparées par la ligne de démarcation qui suit à peu près le cours de la Loire. Cette division en zone cessera le 11 novembre 1942 suite au débarquement allié en Afrique du Nord.
Le pouvoir revient en principe au « Militärbefehlshaber » (Otto von Stülpnagel de novembre 1940 à février 1942 puis son cousin Karl Heinrich von Stülpnagel) et à ses dispositifs régionaux. L’occupant utilise en zone occupée la bureaucratie française pour mettre en oeuvre la politique allemande. A sa tête, le « Doktor » Schmid, secondé par Werner Best et le Dr Michel. Mais bientôt deux autres services allemands vont déborder le « Militärbefehlshaber » :
- Un « Ambassadeur », Otto Abetz, disposant de pouvoirs étendus « Le Führer a expressément ordonné que l’ambassadeur Abetz soit seul responsable du traitement de toutes les questions politiques en France occupée et non occupée. Dans la mesure où sa tâche devra inclure des intérêts militaires, l’ambassadeur Abetz n’agira qu’avec l’accord du Militärbefehlshaber en France. » (Lettre de Ribbentrop à Keitel du 3/8/40, NG-1719)
- Les SS et la Police : D’abord attachés à Abetz, les hommes de Himmler finissent par occuper le devant de la scène, particulièrement en ce qui concerne les questions Juives.
Entre 1940 et 1944, le rapport inégal entre vainqueur et vaincu va se manifester par un flot ininterrompu d’exigences de la part des Allemands, auxquelles Vichy s’oppose d’abord difficilement pour finir par collaborer. Le gouvernement Laval tente de maintenir le processus de destruction à l’intérieur de certaines limites, en évitant toute action radicale et en se ménageant des positions de repli graduel : ainsi les Juifs étrangers et immigrants sont abandonnés à leur sort lorsqu’il n’est possible d’agir autrement, et l’on fait le maximum pour protéger les Juifs nationaux : en renonçant à épargner une fraction on tente de sauver une grande partie de la totalité. Cette stratégie réussit dans une certaine mesure.
Pourquoi cette réussite partielle ? Parce que les Allemands ont besoin de l’aide des Français, et dans aucun des autres territoires conquis les Allemands ne dépendent autant qu’en France de l’administration locale. Enfin, aucun pays occupé n’a posé aux Allemands problème plus complexe que la France : en effet, la juridiction de Vichy s’étend à la fois sur la Zone Nord et Sud, alors que le régime Allemand ne s’étend qu’en zone occupé. Les Juifs du Nord sont soumis à une double législation, ceux du Sud uniquement à celle de Vichy.
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