En 1853 le commodore Perry de l’US Navy obtient le droit de commercer avec le Japon après une menaçante démonstration de force navale. Les Européens foncent dans la brèche ouverte et s’installent par la force : le Shogun perd son prestige, car la venue des Européens provoque la hausse des prix qui à leur tour entraînent de graves troubles sociaux.
| Le commodore Mattew Perry de l’US Navy reçoit les ambassadeurs de l’empereur à Yokohama. U. S. Naval Academ |
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| La mission militaire française de 1867 entraîne les troupes du shogunat juste avant la guerre de Goshin (1868-1869) qui aboutit à la restauration Meiji. Photo de 1868 |
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| Yoshinobu Tokugawa, le dernier des Shogun (1866-1867), tente vainement de moderniser le Japon. Il sera obligé de démissionner face au pouvoir impérial. Ici, il pose en uniforme militaire français |
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En 1866 le jeune Mikado Mutsu Hito renverse le Shogun et brise les révoltes des Daïmios et des Samouraïs. Il ouvre une ère de pouvoir personnel. Il comprend surtout que le Japon perdra son indépendance s’il ne se développe pas comme l’Europe. Le Japon n’utilisera donc pas la force contre les grandes puissances, mais rivalisera avec elles sur leur propre terrain, jusqu’à les vaincre. Aussi l’empereur entreprend-il de vastes réformes :
- Suppression du régime féodal en 1871 ;
- Constitution calquée sur celle de la Prusse (1889) avec deux chambres, qui donne de fait le véritable pouvoir au Mikado.
- Modernisation des finances, de l’administration et du système scolaire ;
- Mise en place du service militaire obligatoire ; création d’une armée de terre avec des spécialistes allemands et d’une marine de guerre avec des conseillers anglais.
| Meiji Tenno, l'empereur Meiji, prince Sachi no Miya, connu de son vivant en Occident par son nom personnel Mutsuhito (1852-1912), est le 122e empereur du Japon |
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| Masayoshi Matsukata (1835-1924), quatrième premier ministre de l'Empire du Japon sous l'ère Meiji |
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L’effort principal de l’ère Meiji va porter sur l’industrialisation du pays :
- Le Japon a passablement de handicaps : peu de charbon et de fer, peu de capitaux et de techniciens, pas de marché intérieur… De plus, il subit de plein fouet la concurrence étrangère.
- Mais il possède un atout exceptionnel : un main d’œuvre nombreuse, travailleuse, peu exigeante et docile (11 grèves en 1909, 22 en 1911 !)
- L’industrie se concentre en grands trusts, les « Zaibatsu », à caractère familial et féodal où dominent les anciens Daïmios (Mitsumi, Mitsubishi, Sumitomo, Yasuchi…)
- Le Japon fait appel à des capitaux étrangers, et rapidement il s’équipe d’un très bon réseau ferré, d’industries textiles, de chantiers navals, d’aciéries et hauts fourneaux.
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L’industrialisation japonaise vers 1880 d’après une estampe |
Malgré ces progrès, le pays reste très attaché à ses traditions (culte de la politesse, des jardins, des costumes, du thé…), à son Empereur divinisé, à ses chefs, très jaloux de son patriotisme et de son orgueil national.