Les églises d'Auvergne constituent un groupe restreint fortement caractérisé et localisé dans le Puy-de-Dôme. Ces églises n’ont subi que des influences isolées, bourguignonnes au nord, languedociennes au sud, et on marqué des édifices au Cantal, en Velay et en Forez jusqu'à Saint Rambert et Champdieu dans la Loire.
![Besse en Chandesse (Puy du Dôme) : collégiale saint André. Nef romane de quatre travées](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCBESSECH001.jpg) | Besse en Chandesse (Puy du Dôme) : collégiale saint André. Nef romane de quatre travées |
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Il reste peu de traces d’édifices du XIè, notamment celles de l’édifice majeur du Xè-XIè, la cathédrale de Clermont (consacrée le 2 juin 946). L’ensemble des églises remonte au XIIè.
![Mauriac (Cantal), Notre Dame des Miracles. Tour de croisée](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCMAURIAC005.jpg) | Mauriac (Cantal), Notre Dame des Miracles. Tour de croisée |
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Ces églises sont construites en arkose, roche sédimentaire détritique très dure provenant de l’altération des granites et de gneiss permettant dans certains édifices de jouer avec les couleurs naturelles de la pierre.
![Clermont Ferrand : Notre Dame du Port : le bras sud du transept](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCCLERNDP028.jpg) | Clermont Ferrand : Notre Dame du Port : le bras sud du transept |
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Elles sont massives, trapues, de petites dimensions, mais bien proportionnées, avec une nef étroite couverte d'une voûte en berceau de blocage, sans doubleau, sans fenêtres hautes, contrebutée par la voûte en quart de cercle des collatéraux ou des tribunes qui sont au-dessus. Les petites églises ont une nef avec des collatéraux sans tribunes, un transept non débordant et un chœur en hémicycle sans déambulatoire ni chapelles rayonnantes.
![Issoire (Puy du Dôme), saint Austremoine : le bas-côté](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCISSOAUS029.jpg) | Issoire (Puy du Dôme), saint Austremoine : le bas-côté |
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Les grandes églises sont en quelque sorte des modèles réduits des grandes églises de pèlerinage : La nef à collatéraux avec grand transept sur lequel donne un chœur à déambulatoire. Le chœur possède 4 chapelles rayonnantes lorsque l'église est consacrée à la Vierge, et 5 lorsque l'église est consacrée à un saint, la chapelle axiale étant alors consacrée à la Vierge. Ces chapelles sont rondes, sauf trois à Artonne et la chapelle d'axe de Saint Paul - Saint Austremoine d'Issoire qui sont carrées. Le déambulatoire de Saint Saturnin est sans chapelles rayonnantes.
![Saint Saturnin (Puy du Dôme) : l’église saint Saturnin. Le chevet](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCSTSATUR006.jpg) | Saint Saturnin (Puy du Dôme) : l’église saint Saturnin. Le chevet |
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Sous le chœur une crypte voûtée reproduit le plan de celui-ci. A l'ouest un narthex voûté, surmonté d'une tribune ouvrant largement sur la nef est une réminiscence des édifices carolingiens.
La nef centrale est en général voûtée en plein cintre (sauf Issoire et à Riom, voûte brisée) ; les collatéraux, carrés, sont voûtés d’arêtes et les tribunes qui les surmontent en quart de cercle. En l’absence de tribunes, les voûtes sont en quart de cercle, supprimant l’éclairage direct de la nef.
![Issoire (Puy du Dôme), saint Austremoine : le chœur](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCISSOAUS023.jpg) | Issoire (Puy du Dôme), saint Austremoine : le chœur |
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Sur le carré du transept s'élève une coupole sur trompes épaulée par une voûte en quart de cercle prolongeant les voûtes des collatéraux ou des tribunes et prise, à l'extérieur, dans un grand massif rectangulaire d'où naît le clocher octogonal qui surmonte la croisée.
Le déambulatoire est couvert de voûtes d'arêtes et, dans la partie tournante, d'un berceau annulaire sans doubleau avec pénétration de lunettes. Tous ces arcs sont en plein cintre, même dans la deuxième moitié du XIIè siècle.
![Mozac (Puy du Dôme) : l’abbaye saint Pierre. Le chapiteau des Vents](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCMOZACAB024.jpg) | Mozac (Puy du Dôme) : l’abbaye saint Pierre. Le chapiteau des Vents |
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Le chœur est éclairé par les fenêtres percées sous le cul-de-four de l'abside ; il possède un décor soigné où les chapiteaux à personnages sont souvent plus nombreux que dans la nef.
La façade principale possède fréquemment un linteau en bâtière ; son décor est assez pauvre, et contraste avec la richesse de l’ornementation extérieure du transept et du chevet : appareil de couleur dessinant rosaces, étoiles, losanges, figures géométriques, marqueterie de pierres alternées noires et blanches, de grès rouges et bruns, de scories volcaniques d'un puissant effet décoratif que viennent encore accentuer les colonnettes portant l'entablement, les archivoltes de billettes, les corniches chargées de damiers, dont la tablette creusée au dessous de fleurettes à quatre pétales, est soulagée par des modillons à copeaux rappelant ceux en bois de la grande mosquée de Kairouan (Xè) et en pierre de la mosquée de Cordoue (IXè-Xè) : l’emprise de l'art arabe sur cette région est nette, emprise plus sensible encore à la cathédrale du Puy.
![Saint Nectaire (Puy du Dôme) : détail de l’abside du chevet](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCSTNECTA006.jpg) | Saint Nectaire (Puy du Dôme) : détail de l’abside du chevet |
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La sculpture romane n'a pas laissé en Auvergne d'ensembles monumentaux comparables à ceux du Languedoc ou de la Bourgogne; le plus important, celui de Conques est en Rouergue. Les artistes ont dû se contenter des étroits linteaux en bâtière, et les proportions des figures se ressentent de la forme écrasée et irrégulière du cadre.
Plus lourde qu'en Languedoc et en Bourgogne la sculpture produit des chapiteaux à feuillages ou à personnages, d'une exécution lourde et avec une recherche marquée du pittoresque et de l'expression populaire dans les gestes et les attitudes.
![Clermont Ferrand : Notre Dame du Port : chapiteau de la nef : Michel terrasse le dragon](http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/image/FRROMARCCLERNDP040.jpg) | Clermont Ferrand : Notre Dame du Port : chapiteau de la nef : Michel terrasse le dragon |
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Quelques thèmes iconographiques reviennent régulièrement en Auvergne : Antiquité, scènes empruntées à l'Evangile et à la vie des saints, thèmes moraux et condamnation des vices. Ainsi les chapiteaux du tour du chœur de Notre Dame du Port à Clermont-Ferrand (histoire d'Adam et d'Eve associée à celle de la Vierge, la Faute et le Rachat, scènes de la Psychomachie…) chapiteaux signés « Rotbertus me fecit »