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Le ghetto de Minsk

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3. La constitution du ghetto de Minsk

Un Judenrat est rapidement constitué à Minsk : les Allemands prennent simplement dix personnes dans la rue pour le former. Eliyahu Myshkin, ancien vice-directeur du ministère du commerce, est nommé à sa tête. Le premier travail du Judenrat consiste à enregistrer la population juive, ce qui est fait le 15 juillet 1941. A cette date, les juifs sont tenus de porter un insigne jaune sur la poitrine et le dos, ainsi qu'une pièce de tissu blanc sur leur poitrine portant leur numéro de maison.

Le ghetto de Minsk est établi le 20 juillet 1941. Des juifs venant de Slutzk, de Dzerzhinsk (Koidanovo), de Cherven et d'autres localités à proximité de Minsk y sont enfermés. Le ghetto comprend 34 rues et ruelles, notamment les rues Perekopskaia, Kolkhoznaia, Nemiga, Shornaia, Kollektornaia, Respublikanskaia, Obuvnaia, Zaslavskaia, Kolhkoznyi, Mebel'nyi, Vtoroi Opanskii, place Yubileiny, aisni que le cimetière juif. Les hommes et les femmes juifs qui avaient épousé des non-juifs sont aussi enfermés dans le ghetto, ainsi que leurs enfants.

La population totale du Ghetto voisine les 100.000 personnes. Le ghetto est ceint de barbelés. Des miradors sont construits et des tours de garde réguliers établis. A l’intérieur, chaque personne dispose en moyenne de 1,5m2 d’espace pour se loger (les enfants ne sont pas comptés…) Des milliers de personnes vivent dans les ruines des maisons détruites ou éventrées, sans planchers ni fenêtres. Le couvre-feu est imposé de 10 heures du soir à 5 heures du matin. Comme dans tous les ghettos des territoires occupés allemands, en raison de la surpopulation et des conditions de vie déplorables, les maladies font rapidement rage. Les approvisionnements alimentaires officiels sont largement en dessous du niveau minimum vital.

Tous les hommes dans le ghetto sont inscrits au travail obligatoire et un camp de travail est installé rue Shirokaya, où sont envoyés les prisonniers de guerre soviétiques aussi bien que les Juifs. Ce camp est également utilisé comme camp de transit pour ceux qui sont envoyés à la mort. Parmi les multitudes d'atrociés commises par les bourreaux, il y a celle du 21 juillet : 45 juifs sont ligotés les uns aux autres, et les Allemands ordonnent à 30 prisonniers soviétiques de les enterrer vivants. Les Russes refusent. Tous les 75 captis sont alors exécutés d’une balle. En trois « Aktionen », les 14, 26 et 31 août 1941, environ 5.000 juifs sont rassemblés et disparaissent… Ils ont été sélectionnés, non pour le travail, mais pour l'exécution.

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