Le ghetto de Minsk
2. L’occupation de la Biélorussie et les premiers sévices
Au 22 juin 1941 au début des hostilités l'Allemagne et l’Union soviétique, on estime que la population juive de Minsk atteint 90 000 personnes. Ce chiffre élevé est du en partie à l’arrivée dans la ville de nombreux juifs qui on fui vers l’est lors de l’invasion de la Pologne. La ville tombe aux mains des Allemands le 28 juin 1941. Dans des heures qui suivent l’occupation allemande, 40.000 hommes entre 15 et 45 ans sont enregistrés sous peine de mort. Ce sont principalement des Juifs, des prisonniers de guerre et des civils non juifs. Pendant quatre jours ils sont parqués dans un champ, sous la surveillance de mitrailleuses et de projecteurs. Le cinquième jour, tous les membres juifs de l'intelligentsia sont appelés à sortir des rangs. 2.000 hommes, croyant qu’on leur proposerait une situation privilégiée, se déclarent. Ils sont promptement emmenés dans un bois voisin et éxécutés d’une balle dans la nuque… avant-goût de ce qui allait se passer. Le 8 juillet, les Allemands tuent encore 100 Juifs, puis les meurtres de juifs par les Allemands, individuellement ou en groupe, vont faire partie du quotidien.
C’est à Alfred Rosenberg qu’échoit la tâche d’administrer les territoires soviétiques conquis, en sa qualité de Reichsministre pour les territoires occupés à l’est (« Reichsminister für besetzte Ostgebiete »). Les territoires occupés sont été divisés en deux régions, chacune avec son gouverneur (« Reichskommissar ») : Le « Reichskommissar Ostland » est Hinrich Lohse. L’Ostland est subdivisé en quatre districts (« Generalbezirke ») : le « Generalbezirk Weissruthenien » (Ruthenie blanche), dont Minsk devient le centre administratif est confié au Generalkommissar Wilhelm Kube. Après son assassinat en 1943, Kube sera remplacé par Curt von Gottberg.
Minsk fait partie de la région à « épurer » attribuée principalement à l’Einsatzgruppe B que commande Arthur Nebe, l'ancien chef de la Kriminalpolizei allemande (police criminelle). L’Einsatzgruppe B est assisté des bataillons et des auxiliaires de police enrôlés dans la population locale, dans les états de baltes et en Ukraine. Grâce au décriptage « Enigma » des messages allemands de police, dès le 18 juillet 1941 on est au courant en Angleterre des massacres à l'est des Juifs et des prisonniers de guerre soviétiques
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