L’économie alsacienne
2.1. Une prospérité traditionnelle
L’Alsace abrite dès le XVIIIè siècle des industries chimiques et textiles à partir desquelles se développe une industrie mécanique (initialement en conjonction avec les métiers à tisser) qui prend rapidement un essor autonome. Outre le pôle mulhousien et la diffusion rapide des techniques dans le Piémont des Vosges, l’ensemble des deux départements connaît une rapide industrialisation au XIXè siècle. L’Alsace est un des berceaux de l’industrie automobile : Peugeot et Bugatti y sont installés dès le début du siècle dernier. La découverte des gisements pétrolifères de Pechelbronn et potassiques de l’Ochsenfeld accentue encore l’industrialisation.
L’Alsace représente aujourd’hui 3% du PIB de la France et 4,2% de celui des régions. Sur la dernière décennie, la population active s’est accrue de 8.000 personnes par an. Cette progression, conjuguée à une élévation des qualifications, a redistribué la structure sociale et professionnelle de la région. Bien que la catégorie des ouvriers demeure la plus importante, les professions intermédiaires et les cadres ont profité largement de cet essor économique et fait bénéficié l’emploi régional de qualifications supérieures et de taux horaires ou salaires proches de la référence nationale.
Outre sa puissance industrielle propre, l’Alsace bénéficie de la proximité géographique des bassins d’emplois du Bade Wurtemberg et de la région de Bâle où 60 000 travailleurs frontaliers se rendent chaque jour. Son taux de chômage, traditionnellement un des plus bas de France, a cependant augmenté régulièrement dans les cinq dernières années pour atteindre 8,9% en mars 2005.
Bien que l’industrie soit répartie sur tout le territoire alsacien, la région présente quelques grands pôles économiques : Mulhouse avec une tradition manufacturière ouvrière fortement ancrée, Colmar plus récemment et davantage liée aux investissements étrangers (en particulier japonais) et le triangle Strasbourg - Haguenau - Molsheim qui concentre plus du quart de l’emploi industriel de la région et qui par ailleurs a fortement bénéficié de l’essor du secteur tertiaire des années 90.
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