Le camp de concentration de Dora
7. Témoignages
Gardelegen par G. Crétin
L’évacuation par P. Hagenmuller
Pendaisons, par Charles Sadron
Ellrich
Dora par Jean Michel
Harzungen par J.H. Tauzin
Harzungen par Jacques Bernardeau
7.3. Pendaisons, par Charles Sadron
Charles Sadron : Témoignages Strasbourgeois.« Ca se passe habituellement à l'extrémité du Tunnel B, non loin de la sortie, en face de la halle 41. Les condamnés sont amenés, à la pause, sur le lieu de l'exécution. Ils ont les mains liées derrière le dos et la tête découverte. Un morceau de bois grossier est enfoncé, comme un mors, entre leurs mâchoires et maintenus en place par un fil de fer rapidement tordu derrière la nuque. Ce jour là ils sont neuf... Au dessus de leurs têtes pendent neuf filins d'acier, bien parallèles, terminés par des noeuds coulants et dont les extrémités supérieures sont rattachées à une longue vergue horizontale qui sert à la manipulation des torpilles. La vergue est soutenue en son centre par un câble qui va, là -haut sous la voûte, s'enrouler sur le tambour d'un treuil électrique.
« Un détenu est là , de haut grade, qui passe avec soin le noeud coulant autour du cou de ses camarades impassibles... Puis le bourreau va à son poste et saisit les poignées de commande du moteur. Un geste des SS. Le moteur ronronne. Doucement les étranglés s'élèvent en tournant lentement sur eux-mêmes. Le moteur s'arrête lorsqu'ils sont à 30cm du sol... Quelques spasmes agitent à peine les corps où l'on devine la crispation atroce. Ca n'en finit pas. Il faut plus d'une minute pour mourir ainsi... Nous, maintenant, nous devons défiler devant la brochette, en regardant bien en face ces yeux révulsés qui sont à la hauteur des nôtres... »










