Le romantisme voit le triomphe de l'estampe. Tous les artistes ont plus ou moins gravé. L'opposition noirs - blancs, cette bataille de l'ombre et de la lumière, antithèse des contraires que Victor Hugo posait comme un dogme (le l'esthétique romantique, trouvait son champ d'élection dans l'estampe. L'illustration du livre est un des succès du romantisme (Tony Johannot, Célestin Nanteuil).
| Tony Johannot : frontispice de « Don Quichotte ». Paris, Bibliothèque nationale |
|
| Célestin Nanteuil : la reine Blanche dans la forêt de Fontainebleau. Lithographie, 23 x 28,4 cm |
|
Lorsque, après 1830, la liberté de la presse permet la caricature, celle-ci prolifère : Decamps, Raffet se lassent vite, Grandville (Jean Ignace Isidore Gérard, dit, 1804-1864) y apporte sa verve déjà surréaliste, Charles Joseph Traviès (1804-1859), Gavarni (1804-1866), spirituel et léger, Henry Monnier (1799-1877), surtout le génial Daumier (le Ventre législatif, Enfoncé Lafayette, et son chef-d'œuvre, la Rue Transnonain).
| Grandville : les deux rats, le renard et l’oeuf. Illustration pour les fables de La Fontaine |
|
| Grandville : le loup et le chien. Illustration pour les fables de La Fontaine |
|
| Charles Joseph Traviès : Le bon monsieur Mathias, le contrat de mariage. Dessin pour l'édition Furne de La Comédie humaine. 1842, tome III, p. 166 |
|
| Charles Joseph Traviès : « Il serait plus facile d’arrêter le soleil ». Dans « La Caricature ». 1833 |
|
| Henry Monnier : le curé de Tours, l’abbé Birotteau. Scènes de la vie de Province. |
|
| Henry Monnier : L'homéopathe et l'allopathe, en présence chez M. Jobard, se traient de polissons, se prennent à la gorge et le malade meurt faute de secours. Vers 1830. Scènes de la vie de Province |
|
| Honoré Daumier : le massacre de la rue Transnonain, 15 avril 1834. Lithographie |
|
| Honoré Daumier : Volé ! Rue Vide-Gousset... lithographie tirée des Emotions Parisiennes. 1839 |
|
Les artistes font un grand usage de la lithographie, procédé nouveau découvert en 1796 par un écrivain bavarois, Senefelder et introduit en France sous l'Empire ; en 1816 s'installèrent à Paris des imprimeries lithographiques, Lasteyrie, Engelmann et Delpech. Les premiers à pratiquer la lithographie sont Géricault, C. Vernet, Delacroix qui, en 1828, compose la série du Faust. Les caricatures de Daumier, les portraits d’Achille Devéria (1800-1857) sont dessinés sur pierre lithographique. Decamps, Chassériau, P. Huet, Isabey, E. Lami, Ch. Jacque, Raffet, Charlet sont de grands graveurs. La lithographie disparaît presque après 1850.
| Eugène Delacroix : Faust et Méphisto au sabbat des sorcières. Lithographie. 1825-1827 |
|
| Eugène Delacroix : Méphisto. Lithographie tirée du Faust de Goethe. 1825-1827 |
|
| Nicolas Toussaint Charlet : soldat, vieillard et enfants. Lithographie, 25 x 28,5 cm |
|
| Achille Dévéria : portrait de Henri Herz. Lithographie |
|
| Achille Dévéria : portrait de Franz Liszt à l’âge de 21 ans. Lithographie |
|
| Théodore Géricault : garçon donnant l'avoine à un cheval dételé. Lithographie |
|
L'eau-forte reparaît après 1828 avec P. Fluet (la Chaumière), Chassériau (série d'Othello, 1844). La gravure sur bois, renouvelée vers 1775 par Bewick en Angleterre, est revivifiée dans l'illustration romantique. Jean Gigoux (Gil Blas, 1835) et Tony Johannot (Histoire du roi de Bohême de Nodier (1830) Paul et Virginie (1838) en sont les grands maîtres.