Art roman : l’aspect technique : l’équilibre roman
1.2. Le problème posé par la voûte appareillée
Plus légère que la voûte concrète, plus facile à mette en œuvre par une équipe peu nombreuse, la voûte appareillée recèle cependant un terrible danger, dû au phénomène des poussées : en théorie, une voûte appareillée transmet à son support, le mur, l'ensemble de son poids. En réalité, parce que ses éléments, les claveaux, (ou voussoirs) sont indépendants et que leurs surfaces de contact comportent nécessairement des irrégularités, ce report n'est pas absolument vertical : une force d'écartement horizontale est engendrée, à hauteur des supports, la poussée. Cette poussée dévie l'ensemble du poids. La résultante de la charge (verticale) et de la poussée (horizontale) est une force oblique extrêmement dangereuse qui s'exerce sur toute la longueur de la voûte et donc, dans le cas d’une voûte en berceau, sur toute la longueur de la nef. Elle tend à déstabiliser les supports et à écarter les murs : si aucun obstacle ou force contraire ne lui est opposée, elle fait irrémédiablement s'effondrer l'édifice. A cette poussée, il faut donc répondre par une contre poussée, un contrebutement qui va équilibrer la poussée première.
 | Architecture romane : système de poussées, de contre poussées et de contrebutement |
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Les premiers à construire des voûtes en pierre sur de vastes nefs sont les moines bénédictins de l'ordre de Cluny et les cisterciens de Cîteaux, au XIè. Tout ce XIè siècle est celui des expériences, car dès le début, les premières voûtes trop lourdes, jettent à terre murs et piliers sur lesquels elles reposent.
 | Le système de construction roman |
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