Sobibor
7.10. L’arrivée de Stangl au camp, par Arad
Stangl fut nommé à la tête de Sobibor alors que la construction prenait du retard au printemps 1942. Son officier supérieur,Globocnik, l'envoya se présenter à Wirth à Belzec. Voici comment il décrit cette visite :
« Wirth me dit que je devais devenir commandant de Sobibor. Je répondis que je n'étais pas qualifié pour cela... Je reçus de Globocnik la tâche d'ériger le camp. Que ce ne fut pas un camp de fabrication de munitions mais un camp pour tuer les Juifs, cela je l'appris finalement de Wirth... Wirth me dit pendant notre discussion que je n'aurais pas à le faire moi-même, que quelqu'un d'autre viendrait. Qu'il me mettrait alors de nouveau à disposition du Brigadeführer [Globocnik]. En fait, je ne fus pas relevé [de mon poste]. Je restai à Sobibor. Les transports arrivaient et étaient liquidés. »Yitzhak Arad, Belzec.
« Je suis arrivé en voiture. En arrivant, on trouvait d'abord la gare de Belzec, sur le côté gauche de la route. [...] L'odeur... Oh! Dieu, l'odeur, dit-il. Elle était partout. Wirth n'était pas dans son bureau. Je me souviens qu'on m'a conduit auprès de lui.... il était debout sur une colline, près des fosses... les fosses, pleines, elles étaient pleines. Je ne peux pas vous dire; pas des centaines, mais des milliers, des milliers de cadavres. Oh! Dieu... C'est là que Wirth m'a dit, il m'a dit que Sobibor c'était pour ça, et qu'il m'en chargeait officiellement. »Témoignage de Stangl
Gita Sereni, Au fond des ténèbres, Denoël, 1975, p. 118

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