Sobibor

La direction et l’administration de Sobibor sont confiées à une vingtaine de SS, dont la plupart sont des anciens de l’opération d’euthanasie « T4 ». De vrais « pros » qui logent dans les coquettes villas du Vorlager, avec le commandant du camp.

Les camps I, II et III sont chacun sous l'autorité d'un Lagerführer SS qui commande les auxiliaires ukrainiens, les « Trawnikis » à uniforme noir qui assurent la garde et les patrouilles, qui mènent les déportés à la mort et qui veillent sur les déportés chargés des corvées. Ces Ukrainiens sont des volontaires recrutés par les nazis, appelés les « noirs » par les détenus du fait de la couleur de leur uniforme. Ils ont été entraînés dans le camp de Trawniki, construit à l'automne 1941. Ce sont en général des brutes épaisses. Ils sont placés à Sobibor sous le commandement d'Erich Lachmann qui les avait formés à Trawniki. Mais comme Lachmann, ancien fonctionnaire de police, n'est pas un ancien de T4, il est remplacé à l'automne 1942 par le SS Kurt Bolender. L'effectif des « noirs » varie entre 60 et 120. Ils sont répartis en trois groupes qui se relaient dans leurs missions.

Parmi les « pointures » SS, il y a naturellement le chef du camp, Franz Stangl, qui va par la suite faire preuve de sa redoutable efficacité à Treblinka puis en Italie du Nord… mais aussi le SS Hermann Michel, dit « le Prédicateur », ou le SS Karl Frenzel, qui un jour abat un jeune garçon parce qu'il avait mangé des sardines...