Sobibor
4. Le processus
Le convoi pénètre dans l’enceinte du camp I en marche arrière, la rampe étant trop courte. Les camions ramassent ceux qui ne peuvent se déplacer, vieillards, invalides et nourrissons (ceux-ci étaient souvent lancés par les gardes dans les camions...) et les conduisent directement aux fosses… Là , ils sont abattus.
Les autres déportés sont séparés en fonction de leur sexe et de leur âge, les hommes d'une part, les femmes et les enfants d'autre part. Ils doivent remettre leurs bagages, puis aller se déshabiller… Un SS en blouse blanche, lors du déshabillage, tient le rassurant discours d’usage en faisant allusion a un Etat juifs que les déportés allaient fonder en Ukraine...
Les valises, vêtements et objets de tous ordres abandonnés par les victimes avant qu'elles soient gazées sont stockés dans les magasins voisinant le quai de débarquement. Comme à Belzec, la récupération est systématique. Les dépouilles sont envoyées à Berlin, au ministère de l'Économie du Reich. L'or et les bijoux sont adressés à la Chancellerie. À Sobibor, le responsable de cette récupération est le SS Beckmann (qui sera tué le 14 octobre lors de la révolte).
Une fois déshabillées, les victimes sont poussées, souvent avec brutalité, par le « Schlauch » vers les chambres à gaz… Les hommes sont toujours gazés en premier. Le même chien de Treblinka, Barry, s’attaque aux victimes trop lentes ou indociles... Le processus d'extermination prend environ 20 à 30 minutes. L'extermination d'un convoi de 20 wagons, soit environ 2.000 à 2.500 personnes, prend entre 2 et 3 heures…
Le gazage achevé, le Kommando juif de 200 à 300 personnes évacuent les chambres à gaz, arrachent les dents en or et fouillent les cadavres qu’ils acheminent ensuite vers les fosses… Plus tard, ils en extrairont les milliers de dépouilles pour les incinérer sur les grils géants mis en place par Blobel et son équipe de l’« Aktion 1005 »…
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