Sobibor
7.2. Le convoi, par Kogon
Eugen Kogon, dans « Chambres à gaz, secret d'État ».« Nous avions été entassés dans un wagon à bestiaux. L'encombrement y était tel que le moindre mouvement était impossible. L'air manquait, beaucoup de gens s'évanouissaient. Dans un endroit isolé, le train s'arrêta. Des soldats sont entrés dans les wagons, ils nous ont dévalisés. Ils coupaient même les doigts pour prendre les bagues. Ils disaient que, d'ailleurs, nous n'en aurions plus besoin. Ces soldats portaient l'uniforme et parlaient ukrainien.
En raison de la durée du voyage, nous avions perdu tout sens de l'orientation, et nous croyions être en Ukraine. Les jours et les nuits passaient. L'air du wagon était empuanti par l'odeur des corps et des excréments. Personne ne songeait à manger, on ne pensait qu'à l'eau et à l'air pur. Enfin, nous arrivâmes à Sobibor. »
Récit d'une femme juive, raflée en Hollande et ayant miraculeusement échappé à la mort à Sobibor.
