La Grèce classique : 480-323
2. Les guerres médiques (499-479 av. J.-C.)
Introduction
La révolte de l’Ionie
La première guerre médique
La seconde Guerre Médique
2.3. La première guerre médique
2.3.1. Les préparatifs
Darius ne pardonne pas aux Grecs du continent l’aide qu’ils avaient apportée aux Ioniens. On raconte même que pour mieux attiser son désir de vengeance, ses serviteurs doivent lui répéter chaque jour : « Maître, souviens-toi des Athéniens !». Il est probable aussi qu’il voit là une occasion d’étendre son emprise vers l’ouest, d’autant qu’il avait aussi échoué contre les Thraces et les Scythes dans la région de l’embouchure du Danube. Il ne faut cependant pas exagérer, du point de vue perse, l’importance de l’affaire : il s’agit plus pour Darius d’une opération de police que d’une offensive générale contre le monde Grec ! Il prépare donc une expédition dont l’objectif premier est de mettre de l’ordre en Ionie, en mer Egée et accessoirement en Attique. Une première tentative de son gendre Mardonios en 492 échoue, la flotte perse étant mise à mal par une énorme tempête au large du Mont Athos en Chalcidique.
Ce n’est que partie remise : en 491, dans un premier temps, Darius envoie des ambassades dans toutes les villes de Grèce, exigeant leur soumission : les cités d’Ionie et des îles se soumettent (les Phocéens choisissent l’exil), celles du Péloponnèse restent dans une prudente expectative, et à Athènes on se divise : les anciens partisans du tyran Hippias, qui accompagne les Perses, sont pour la reddition, mais les tenants de la résistance l’emportent aisément.
En septembre 490, à la tête d’un corps expéditionnaire d’environ 20 000 hommes et 500 à 600 trières, les généraux perses Artapherne pour l’armée de terre et Datis pour la marine traversent la mer Egée, s’emparent de Naxos et de Délos, débarquent sur l’île d’Eubée qu’ils ravagent et dont ils déportent une partie des habitants dans la région de Suse. Puis sur les conseils d’Hippias nue partie de l’armée perse débarque sur la plage de Marathon, à 40km d’Athènes. La ville est seule avec ses 7 à 8 000 soldats commandés par Miltiade, auxquels se sont joints 1 000 hommes envoyés par la ville de Platées. Sparte à promis des renforts. Miltiade se rend avec ses troupes à Marathon, au devant de l’armée ennemie. Une partie de celle-ci rembarque alors pour se porter par mer vers Phalère dans l’intention de débarquer tout près d’Athènes dans le dos de l’armée athénienne et de se rendre maître de la ville sans défense. Les grecs n’ont pas le choix : il faut battre rapidement les Perses à Marathon pour regagner Athènes et la défendre.
2.3.2. Marathon
Miltiade, qui a combattu les Scythes avec l’armée perse du temps où il était tyran de Chersonèse, connaît bien ses adversaires : ce sont des soldats d'origines différentes qui ne parlent pas les mêmes dialectes et n'ont pas l'habitude de combattre ensemble. De plus leur armement léger (boucliers en osier et piques) ne saurait résister à une charge d’infanterie lourdement armés, ce qui est le cas des hoplites couverts de leur armure, leur casque, leurs cnémides et brassards en airain, protégés par un bouclier de cuir et de lamelles de métal, armés d’une longue lance et d’une grande épée, et combattant en ordre de phalange, véritable mur de lances. Il dispose ses meilleures troupes face aux ailes perses afin d’envelopper l’armée ennemie.
Dès qu’ils sont à portée de flèche, les Athéniens se mettent au pas de charge (et non depuis les hauteurs, d’une distance de plus de 1 000 mètres comme le prétendent la plupart des récits). Les ailes des Perses composées de piètres troupes, se débandent rapidement et se réfugient dans les navires, alors que le centre grec plie et commence à céder. Mais sur les ailes, la tenaille se referme et le centre de l’armée perse s’effondre alors progressivement. La bataille est gagnée : entre 6 et 7 000 Perses gisent sur le terrain, alors que les Athéniens ne déplorent que 192 tués.
Dès la victoire gagnée, les Athéniens entament une marche forcée sur Athènes, afin de prévenir le débarquement perse sur Phalère. Ils réussissent à devancer les ennemis, qui les voyant de leurs navires, renoncent à débarquer. Cette victoire a en Grèce un énorme retentissement et confère à Athènes un immense prestige. Pour les Perses c’est simplement un débarquement manqué et un échec mineur, car leur expédition a réussi à soumettre la majorité des îles de la mer Egée qu’ils contrôlent désormais. Devant l’affront, Darius prépare cependant une revanche, qu’il souhaite d’envergure. Mais une révolte du satrape d’Egypte Aryandès retarde l’expédition et le souverain meurt en 486.
Athènes, forte de sa victoire et sous l’impulsion de son stratège Thémistocle, décide de se doter d’une flotte puissante pour contrer la flotte perse et son alliée phénicienne, et développe considérablement son port du Pirée.