L’économie alsacienne
2.4. Les défis économiques
La forte implantation étrangère est un atout pour l’économie régionale. L’Alsace a su attirer depuis le début les années 70 et plus encore 80 de nombreux industriels étrangers ; on estime à plus de 1.000 le nombre de filiales d’entreprises étrangères implantées en Alsace dont un peu plus de la moitié (53%) d’origine allemande situées surtout dans le Bas-Rhin. Le Bas-Rhin a accueilli les deux tiers des implantations étrangères dans l’industrie, le Haut-Rhin un tiers, en particulier des sociétés suisses de la chimie et de la pharmacie bâloise. En 2004, l’Alsace avait glissé au 11ème rang des régions françaises accueillant les investissements étrangers
Les trois quarts des exportations industrielles de la région sont le fait de filiales de multinationales étrangères, essentiellement allemandes, suisses et américaines et plus de 35% des effectifs industriels travaillent pour un groupe étranger en Alsace ce qui est le double de la moyenne nationale. Corollairement, on note une relative absence de grands groupes multinationaux à capitaux majoritairement français. Le seul grand groupe international à avoir eu son siège social en Alsace est Aventis, pour des raisons politiques ; il a été racheté par Sanofi. Peugeot a une grosse unité de production prés de Mulhouse ; mais de façon générale les exportations alsaciennes relevant de grands groupes français figurent exceptionnellement dans les classements de tête des vingt premiers exportateurs régionaux.
L’Alsace se caractérise donc par une moins forte proportion de PME indépendantes françaises que d’autres régions, même si elles restent industriellement et financièrement performantes. Leur taux d’exportation est en moyenne de 20% (47% pour les filiales de groupes étrangers). Cette forte présence étrangère et son histoire expliquent que le secteur public est représenté dans des proportions moindres qu’au niveau national et n’emploie que moins de 6% des effectifs industriels contre 16% au niveau national.
Mais les enjeux pour la poursuite de sa compétitivité demeurent : l’adaptation du potentiel productif exige une remise en question permanente et notamment une meilleure synergie entre l’industrie et la recherche ; or cette dernière reste en Alsace fortement dépendante de la recherche publique et notamment est concentrée en grande partie autour des établissements universitaires. Le renforcement du potentiel en matière de services aux entreprises doit se poursuivre. On assiste à une montée en puissance des services de logistique, des entreprises comme Osram, Timken servant de plateforme logistique pour l’ensemble de l’Union Européenne tandis que Daimler Benz a externalisé une partie de ses activités de distribution automobile auprès de la société Striebig.
L’Alsace s’est positionné sur 2 pôles de compétitivité dans le cadre de l’appel d’offres de la DATAR en 2005 : les thérapies du futur et les véhicules intelligents.
Surtout, l’industrie alsacienne est confrontée en permanence à un goulot d’étranglement en matière d’emplois qualifiés et à terme ceci pourrait constituer un facteur de ralentissement pour la croissance de l’économie régionale.