Le camp de concentration de Bergen Belsen
3.4. Le camp mouroir
Le 2 décembre 1944 le SS Haupsturmführer Josef Kramer remplace Haas au commandement du camp avec de nouvelles directives de Pohl. Avec l’accélération de la défaite allemande, les camps en périphérie du Reich sont abandonnées l’un après l’autre et leurs détenus, s’ils ne sont pas massacrés, sont « rapatriés » vers l’Allemagne par marches forcées, les terribles « Marches de la Mort ». Bergen devient l’un des camps destiné à les accueillir. Kramer est chargé de le transformer en camp de concentration. La fiction du « camp de repos » est morte.
Le « camp de l'étoile » et les autres camps spéciaux passent uniformément sous l'autorité brutale des kapos. Les SS désignent des déportés pour encadrer leurs compagnons de misère. Cet encadrement des Kapos, « Blockälteste » et « Stubenälteste » est assuré par les droits communs, ce qui a pour les SS le double avantage de faciliter leur propre tâche et de jouer les prisonniers les uns contre les autres. De plus, un second camp est installé à quelques kilomètres du camp 1, dans les casernes de Belsen, avec 10 nouveaux blocks.
La tragédie débute après le 2 décembre 1944, alors que l'effectif du KZ est de 15.227 détenus (dont 8.000 femmes et fillettes). C’est alors que l'afflux des déportés provenant d’autres camps devient quotidien et considérable. À pied, au terme d'un effroyable parcours, en camions ou en trains arrivent des milliers de déportés évacués d'Auschwitz (25.000 femmes de décembre à mars, dont Simone Jacob, la future Simone Veil), Buchenwald (6.000 en janvier 1945), Dora (30.000 en avril), Dachau, Neuengamme, Sachsenhausen (7.000 en février), Flossenbürg (2.027), Struthof (258)… Il est impossible de connaître le nombre exact de ces arrivants car des milliers meurent dans les convois de trains ou lors de marches forcées.
Le 1er janvier 1945, le camp compte 22.286 détenus (5.811 hommes et 16.475 femmes), le 15 janvier, 41.520 (14.797 hommes et 26.723 femmes), le 1er mars, 45.117 (14.730 hommes et 30.387 femmes), le 15 mars, 44.060 (13.338 hommes et 30.722 femmes) et 39.789 le 6 avril.
Cet afflux de convois arrivant en désordre et les méthodes employées par Kramer provoquent une effroyable tragédie. Tandis qu’on déverse dans le camp des milliers de nouveaux détenus, l’approvisionnement en vivres est coupé, les appels cessent et les détenus, mourant de faim, sont livrés à eux-mêmes. Le typhus et la diarrhée sévissent sans contrôle aucun et ne sont pas combattus. Les cadavres pourrissent dans les baraquements et sur des tas d’immondices. Les rats attaquent les prisonniers encore vivants, les détenus affamés se nourrissent des corps des morts.
Le camp de concentration de Oranienbourg - Sachsenhausen
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