Le camp de concentration de Bergen Belsen
3.3. Le « Camp de repos »
Dès mars 1944, le KZ de Bergen-Belsen reçoit une nouvelle affectation : il est chargé d'héberger les prisonniers des autres KZ qui, malades, épuisés, trop âgés, sont devenus incapables de travailler. Ce camp de repos est installé dans la partie du KZ réservée aux « Häftlinge ». Tous les grands camps envoient donc des hommes et des femmes et font vite augmenter la population jusqu'alors restreinte. Néanmoins, ce camp n'intéresse pas le W.V.H.A. car il n’a aucune activité économique importante ; aucun crédit supplémentaire n’est donc accordé pour agrandir les installations ou pour améliorer les conditions de vie. Le premier convoi arrive de Dora le 27 mars 1944 avec 1.000 déportés (dont 200 Français), la plupart tuberculeux. Le 8 avril 1944 le camp est mitraillé par un avion allié, qui croit attaquer un camp de la Wehrmacht. Une trentaine de déportés, blessés, sont laissés sans soins et vont tous mourir.
Fin mai arrive un nouveau convoi de Dora avec 156 détenus malades. En juillet, ce sont 200 malades de Sachsenhausen. Le 1 et 2 août 1944 débarquent les « Mischlinge » du dernier convoi de juifs déportés d'Italie. Le 3 août 1944 ce sont 100 malades de Neuengamme et en novembre 1944 plus de 3.000 femmes et fillettes « malades » d’Auschwitz. Parmi elles, Anne Frank et sa sœur Margot. Les deux vont mourir à Bergen en mars 1945. En décembre 1944 arrivent encore 400 malades de Buchenwald.
Entre temps, en juillet 1944 est ouverte une nouvelle section dans le camp, le camp des Juifs hongrois. 1.683 juifs raflés dans ce pays arrivent le 8 juillet 1944. Prévus comme otages, ils sont mieux traités que les juifs du « camp de l'étoile », ne sont pas obligés de travailler : ils feront l'objet d'un échange qui leur permet de gagner la Suisse le 6 décembre 1944.
On ouvre aussi une autre section, le « Camp des neutres », composée de deux baraques. On y parque des juifs possédant la nationalité d'états neutres. Ils sont 366 en mars 1945, dont 155 Espagnols, 19 Portugais, 35 Argentins, 105 Turcs. Eux non plus ne sont pas soumis au travail obligatoire. Leur nourriture est plus abondante, tout au moins pendant les premiers temps de leur détention.
Enfin, les SS ouvrent le « Camp des Tentes », et le 1 août 1944 arrive le premier convoi de femmes, la plupart juives hongroises et polonaises. Elles sont parquées dans le « camp de femmes » constitué de ces tentes. La plupart seront envoyées dans les Kommandos de travail dépendant de Buchenwald.
Dès l’été le camp est envahi par des épidémies de tuberculose, typhus, typhoïde, dysenterie… Ni l’administration du camp, ni les médecins et infirmiers déportés ne peuvent faire face, faute de moyens. En fait de « camp de repos », Bergen est en réalité un camp de concentration. La direction des SS n'a nullement l'intention de remettre sur pied ces personnes malades. D'ailleurs aucun équipement médical particulier n'existe. Vieillards, malades, infirmes, épuisés, à qui avaient été promis soins et repos, découvrent la terrible réalité : celle de la faim, de la souffrance, de la dégradation et bientôt de la mort. Peu à peu, Bergen se transforme en enfer des enfers…
Des déportés médecins s'efforcent d'apporter les soins aux autres détenus. Ils se heurtent aux cadres mis en place par l'administration SS du camp : kapos et « infirmiers » qui, pour la plupart, sont des criminels de droit commun sans aucune connaissance médicale, qui malmènent et même torturent les prisonniers. L'un d'eux, Karl Rothe, nommé infirmier chef par les SS, se spécialise dans les piqûres au cours de l'été 1944 : il tue ainsi plus de 200 captifs par injection de phénol dans le cœur, choisissant ses victimes arbitrairement.
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