Le camp de concentration de Stutthof (Sztutowo)
8. Témoignages
La vie quotidienne
Le Waldkommando
La fabrication du savon
Evacuation du camp de Stutthof : la tragédie de la côte de l’ambre
8.1. La vie quotidienne
Brutalités
« Bien des fois, nous avons trouvé des fractures du crâne provoquées par le moyen classique du camp de concentration : l'homme est maintenu debout contre une poutre, sa tête est projetée contre celle-ci, jusqu'au moment où il perde connaissance. La mort arrive alors irrémédiablement au bout de quelques heures par hémorragies intracrâniennes qui ne laissent aucune trace extérieure. »Wagons à gaz
« Plusieurs fois, le dimanche en particulier, les femmes devaient partir pour des kommandos fictifs ; elle étaient entassées dans des wagons à cloisons hermétiques ; puis un SS jetait une bombe à gaz asphyxiant au milieu d'elles. Le soir, c'était le tour des hommes. On les parquait dans un bâtiment et, un à un, on les envoyait de diriger en courant vers le lieu où ils allaient être exécutés. »Piqûres
« Le médecin SS passe chaque semaine dans les « stations », choisit les plus maigres et les envoie, ainsi que ceux dont les résultats de laboratoire sont positifs, dans une station spéciale, attenante à la salle de dissection. Chacun d'eux viendra s'allonger sur une table pour recevoir d'un sous officier SS, toujours ivre, la piqûre intracardiaque de formol et d'acide phénique à saturation qui le tuera sur le coup... Auparavant, la même injection était pratiquée par une piqûre intraveineuse, de sorte que le moribond devait encore aller se jeter de lui-même sur le tas des morts. Rien n'effacera la vision de ces pauvres loques, au corps flottant dans leurs rayés maculés, attendant à la porte de la salle de mort leur tour de recevoir la piqûre. Nous la voyions pratiquer par la fenêtre de la maisonnette. Elles attendaient, couchées sur le gazon. Le Kapo avait donné à chacune d'elles une cigarette et elles allaient l'une après l'autre, sans soutien, d'elles-mêmes, recevoir la mort. »Thyphus, fin 1944
« Ce fut une épouvantable hécatombe... Les fours crématoires se révélèrent insuffisants pour absorber l'énorme monceau de morts qu'on y apportait tous les jours. Les autorités du camp firent faire d'immenses bûchers dans la forêt... Chez les femmes juives, la typhoïde s'ajouta au typhus. Un Block, le trop fameux Block 30, fut réservé aux moribondes. On y entassa les malades sur la terre, sans literie, et chaque matin, des volontaires venaient ramasser une moyenne de 200 mortes. Tous ceux qui visitèrent ce lieu affirmèrent qu'il n'exista jamais quelque chose d'équivalent en horreur à cette baraque où les femmes étaient couchées sur des déjections d'une vingtaine de centimètres de hauteur... »Sanctions
« La sanction la plus sévère consistait à forcer le « délinquant » à se tenir longtemps dans la position de garde-à -vous. La flagellation au nerf de bœuf était infligée sur place dès le délit commis. Quelquefois elle fut ajournée jusqu'au jour férié le plus proche pour que puissent y assister le plus grand nombre possible de prisonniers. Le délinquant était placé sur un cheval de bois et, en présence d'un SS, on lui faisait subir le supplice de la flagellation auquel il était condamné. Après le supplice, le délinquant était tenu à en faire le rapport au SS, qui souvent ordonnait la répétition de la punition, estimant les coups trop faibles. La peine de mise aux arrêts consistait en l'incarcération du délinquant dans une cellule. En cas de délit grave, on l'enfermait dans un cachot noir ou on lui supprimait les vivres. Lorsqu’à l'appel du soir on constatait l'absence d'un prisonnier, tous ses camarades étaient retenus sur la place jusqu'à l'aboutissement des recherches. Tant que le fuyard n'était pas retrouvé, tout le monde devait rester debout sur la place d'appel, en toute saison et en tout temps. Très souvent, après toute une nuit de garde-à -vous, de nombreux prisonniers faibles ou âgés mouraient sur place. »Paul Weil. Témoignages Strasbourgeois.
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