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Le monde roman : hommes et culture

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3. Le monde monastique et le rôle de Cluny

L’abbaye : un rôle capital
Cluny, le fer de lance
Les ordres nouveaux

3.1. L’abbaye : un rôle capital

Au cœur de cette renaissance, les abbayes et monastères sont les maîtres d’œuvre de l’art roman. Lieux de regroupement des moines, les premiers monastères de l'Occident ne sont que des enclos rassemblant de façon assez anarchique des cabanes autour d'un oratoire (du latin orare, « prier »). Lentement, ces communautés s'organisent et se hiérarchisent. À partir du IXe siècle, les abbayes, dirigées par un abbé (de l’araméen passé au grec ecclésiastique « abba », «père»), se développent selon la règle de saint Benoît. Les abbayes sont installées dans les campagnes, au contact du vrai pouvoir économique et politique, celui de la féodalité : bientôt enrichies par les nombreux dons des souverains et des seigneurs, protégées par la papauté, elles sont jusqu'au Xllè siècle, les seuls centres de conservation du savoir - qui se réduit souvent à l'activité des copistes dans les scriptoria. Elles sont les centres de développement de l'architecture religieuse : les principales églises romanes - dont les églises de pèlerinage - sont des églises abbatiales.

Le site d’une abbaye est toujours admirablement choisi, avec de l'eau en abondance et le nom de la fondation répond en général à la beauté du site et aux aspirations de ceux qui l'ont choisi. « Ora et labora » : Prier et travailler, tel est l’essentiel de l'emploi du temps des moines qui nécessite une architecture compacte organisée autour de l'église et du cloître.

3.1.1. L’abbatiale

L'église abbatiale, monastique ou prieurale varie par ses dimensions et par son plan, suivant les ordres et suivant son importance. Chez les Bénédictins et les Clunisiens, elle est grande et richement décorée ; le vaste chœur peut être flanqué soit de collatéraux de profondeur décroissante terminés par des chapelles communiquant entre elles et avec le choeur - le plan est alors dit « bénédictin » -, soit d'un déambulatoire sur lequel ouvrent des chapelles rayonnantes.

Chez les Cisterciens, elle est encore vaste mais de décor austère ; le choeur, peu profond, se termine par un hémicycle ou un chevet plat ; sur les bras du transept ouvrent de petites chapelles, généralement carrées. Les églises de l'ordre des Prémontrés s'inspirent des précédentes par leur simplicité, leur plan et leur technique. Les chapelles des Grandmontains, des Chartreux et des Templiers sont de petites dimensions et souvent à nef unique terminée par un choeur en hémicycle.

3.1.2. Le cloître

Le cloître, dans les abbayes comme dans les chapitres et les collégiales (Eglise où les chanoines mènent la vie des réguliers), se trouve contre l'église, tantôt au nord, tantôt au sud, suivant l'état des lieux ; il y a même une dizaine de cloîtres placés à l'est ou à l'ouest de l'église. Le cloître est le centre de la vie des religieux, le lieu où ils méditent et se promènent. Des arcades font communiquer les galeries avec le préau ; au centre du cloître se trouve en général un puits et dans l’un des coins un lavabo pour les ablutions.

Dans les cloîtres bénédictins ou canoniaux, les chapiteaux des colonnes ou des piliers sont en général historiés et offrent de splendides décors : ainsi les cloîtres des cathédrales d'Arles, Aix-en-Provence, Le Puy, Elne, Saint-Lizier, Saint Bertrand de Comminges ; ceux des abbayes de Montmajour, Saint Paul de Mausole, Conques en Rouergue, Moissac, Lavaudieu, Saint-Front de Périgueux…

Les cloîtres cisterciens, dont ceux de Fontenay, du Thoronet, Sénanque, Fontfroide n'ont pas de chapiteaux historiés, un tel décor étant interdit par la Règle, du moins aux XIIè et XIIIè siècles.

Tout autour du cloître sont disposés les bâtiments réguliers réservés aux seuls moines, où règne le silence.

3.1.3. Bâtiments à l’est

A l'est, le bâtiment qui prolonge le transept de l'église, comprend au rez-de-chaussée la sacristie et l'« armarium » ou bibliothèque (Silvacane, Le Thoronet). A côté, la « salle capitulaire » communique avec le cloître par trois baies, jamais closes, celle du milieu formant entrée. C’est là que sont enterrés les abbés. Tous les matins, le supérieur de la communauté réunit les moines : il leur donne des avis spirituels et les ordres pour la journée. Le prieur distribue à chacun son travail pour la journée. Suit le parloir, l'escalier menant au dortoir ; le couloir conduisant au jardin et la salle de travail. A son extrémité, le noviciat qui souvent constitue un pavillon à part.

Tout l'étage du bâtiment des moines est occupé par le dortoir qui communique directement avec l'église par un escalier débouchant dans le transept et permettant l’accès direct pour les offices de nuit ; près de cet escalier se trouvent la chambre de l'abbé et le lit du sacristain.

Le dortoir est couvert soit de charpente rythmée par des arcs diaphragmes (Santa Creus ou Poblet en Espagne), soit d’un berceau (Thoronet), soit d’ogives retombant sur des colonnes médianes (Abbaye Notre Dame du Val). Il est éclairé et aéré par des fenêtres basses.

3.1.4. Bâtiments au sud

Sur la galerie du cloître opposée à l'église se trouvent le chauffoir, le réfectoire  et la cuisine. Le réfectoire, bien éclairé de grandes fenêtres, est couvert d'une voûte ou d'une charpente en berceau puis, à partir de 1150 environ, d'une série de voûtes d'ogives retombant sur une file de colonnes (Royaumont, Saint-Martin des Champs de Paris, Noirlac...). Sur un des côtés est aménagée dans l'épaisseur des murs une chaire où un moine fait la lecture pendant le repas.

La cuisine s’appuie chez les Cisterciens directement au réfectoire ; ailleurs elle est souvent un bâtiment isolé. Elle comprend plusieurs foyers et des cheminées. A Fontevrault elle est de plan octogonal et compte huit absidioles abritant huit foyers.

3.1.5. Autres bâtiments

Sur le dernier côté du cloître, et séparé de lui par une ruelle (« ruelle des convers ») ouvrant directement sur l'église, s'élève le bâtiment des convers, comprenant, au rez-de-chaussée, le cellier et le réfectoire voûtés en berceau ou d'arêtes, et à l'étage, le dortoir couvert d'une charpente apparente ou de voûtes.

Souvent, dans quelques grandes abbayes, comme Cluny, Clairvaux, Cîteaux, un second cloître prolonge les bâtiments vers l'est : c’est le cloître des copistes qui travaillent à la copie et à l'enluminure des manuscrits ; ils sont installés dans des cellules sous la bibliothèque qui occupe alors une ou deux des faces de ce cloître. Du même côté se trouvent les bâtiments de l'infirmerie où les malades et les vieillards reçoivent des adoucissements à la rigueur de la Règle.

Non loin se trouvent granges, étables et écuries, colombier, moulins, forge, et ateliers où travaillent les artisans (Fontenay, près de Montbard). Une enceinte enferme bâtiments, jardins et vergers. Une maison est réservée à l'abbé chez les Clunisiens ; pour les Cisterciens, une simple chambre près du dortoir des moines suffit. A la porte de l’abbaye enfin, l'hôtellerie accueille visiteurs et pèlerins.

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