Le monde roman : hommes et culture
2.4. Bilan de la réforme grégorienne
Le bilan de la réforme grégorienne est inégal : simonie et nicolaïsme disparaissent presque totalement et la réforme contribue efficacement à une christianisation des consciences. Partout, la réforme monacale se réalise et avec les ordres nouveaux, une nouvelle spiritualité se développe dans la chrétienté. Les mouvements de la « Paix de Dieu » et de la « Trêve de Dieu » connaissent un véritable succès.
Sur le plan des relations avec les pouvoirs temporels, notamment avec les rois, des compromis sont atteints : En France, le processus de féodalisation des clercs s'arrête. Yves de Chartres distingue l'investiture temporelle (par le roi, pour les biens matériels) et spirituelle ou par la crosse (accordée par le peuple, le clergé et conférée par le métropolitain). En Angleterre le roi exige un serment de fidélité de la part des clercs.
Dans l'Empire, après de longues discussions entre le pape et l'empereur Henri V, le compromis du concordat de Worms est finalement accepté en 1122 : il marque la fin de la querelle des investitures. Mais, en 1152 débute la lutte du Sacerdoce et de l'Empire dont l'enjeu est la domination sur la chrétienté occidentale.