Le monde roman : hommes et culture
2.1. L’Eglise en crise
La « féodalisation » du clergé
Le nicolaïsme et la simonie
La faible christianisation des consciences
Avec le déclin du pouvoir carolingien et les invasions en occident, l'Église et la chrétienté souffrent à divers degrés de maux et de désordres liés à l'insécurité et à l'absence de pouvoir central fort : cette crise se manifeste dans de nombreux domaines :
2.1.1. La « féodalisation » du clergé
De nombreux évêques sont devenus des seigneurs totalement impliqués dans le système féodalo-vassalique. Des principautés ecclésiastiques se forment peu à peu, comme par exemple celle de l'archevêque de Reims ou de Strasbourg qui possèdent des prérogatives comtales (ban, pouvoir de frapper monnaie et de lever les impôts). Les paroisses rurales sont aux mains des seigneurs laïcs qui nomment à leur tête des desservants peu instruits, parfois de simples serfs. À l'ouest du royaume de France, les princes contrôlent leur clergé : le duc de Normandie donne l'investiture aux évêques de sa principauté qui deviennent ses vassaux et lui doivent les mêmes services que les vassaux laïcs : l'ost, le service armé. Certains clercs participent aux combats et des évêques normands prennent part à la bataille d’Hastings en 1066. Les clercs s'éloignent ainsi de leurs fonctions pastorales et religieuses.
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