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Le monde roman : hommes et culture

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1. La renaissance du XIè siècle

La fin des invasions
La France et le Saint Empire
L'univers féodal et l’église
Les progrès du XIè

1.3. L'univers féodal et l’église

L’Europe occidentale est donc à l’aube du XIè morcelée en une multitude de petits territoires, tenus par des hommes dont les liens de vassalité et d'hommage constituent le fondement de la féodalité. Le clergé lui-même se féodalise, surtout le séculier, celui qui vit « dans le temps » (prêtres et évêques), par opposition aux ordres monastiques demeurés cloîtrés, comme séparés du monde. Dans cet univers éclaté, fragmenté en quantité de fiefs où chaque petit seigneur a droit de vie et de mort, où les guerres et violences sont le lot quotidien, ravagent les pays et perturbent l’activité agricole, l’Eglise, et par elle le clergé – surtout régulier- tente de se substituer à un pouvoir royal encore beaucoup trop faible et d'apparaître comme le seul garant d'une loi plus haute, d'un ordre universel ; pour ce l’Eglise créé une véritable institution qu’elle contrôle de bout en bout : la « Paix de Dieu », pour laquelle les clercs vont jusqu'à armer des milices.

À partir du concile du Puy, en 987, le clergé fait écho aux aspirations du peuple et tente de limiter ces violences pour ramener l'ordre dans le royaume. Ce mouvement de la « Paix de Dieu » tient des assemblées avec le soutien des grands, au premier rang desquels le roi, qui y voient une occasion de rasseoir leur autorité et d'assurer le paiement des droits qui leur sont dus. Lors de ces réunions chevaliers et vassaux jurent publiquement la paix sur les reliques de saints locaux et font le serment de respecter certaines interdictions : ne pas s'en prendre aux biens de l'Église ou aux hommes d'Église, ne pas enlever contre rançon les paysans d'un seigneur…

La « Paix de Dieu » s'étend rapidement du nord, d'abord en Aquitaine, puis dans le midi, jusqu'en Catalogne et jusqu'au Lyonnais. Le mouvement, dont l'idéologie gagne tout le royaume, fait l'objet d'une série de conciles : Charroux (989), Narbonne (990), Limoges et Anse (994), Poitiers (1000 et 1014).

En 1022 - 1023, les assemblées font porter l'interdit de toute violence non plus seulement sur des lieux ou sur des personnes, mais sur des périodes précises, comme les dates des grandes fêtes du calendrier liturgique. De même, à partir des années 1020, le souci de faire respecter la Paix entraîne le développement de pratiques pénitentielles à l'usage des contrevenants. Le caractère religieux de la Paix s'affirme : codifiée à travers la « Trève de Dieu » (« triuga Dei » en latin), elle s'inscrit désormais dans la perspective du Salut. Bientôt les chevaliers ont interdiction de faire la guerre, d'abord le samedi, puis du mercredi soir au lundi matin (conciles d'Arles, en 1037-1041). Enfin, outre la pénitence, le non-respect de la Trêve peut se solder par l'anathème pour le pécheur qui est privé de sépulture chrétienne.

Dans la lutte, aussi bien économique et politique que spirituelle, qui les oppose aux seigneurs laïcs, le clergé, et surtout le clergé régulier des ordres monastiques, s'arme d'un Dieu devenu le « Seigneur des seigneurs », afin de rappeler aux seigneurs laïcs (et ecclésiastiques « séculiers ») que face à leur pouvoir existe une hiérarchie éternelle. L’« équilibre » roman, la pureté et l’unité de son architecture sont le reflet de ce sentiment d’un ordre divin écrasant, immanent, éternel que veut représenter l’Eglise dans un monde disloqué. Au peuple qui ne comprend rien aux messes en latin, l'ordre même de l'architecture apparaît comme la meilleure preuve de l'existence de cet ordre divin éternel. L'art roman est donc aussi un étrange mélange de sérénité et d'inquiétude : les monstres qui tapissent les chapiteaux et rappellent les désordres extérieurs à la maison de Dieu, les processions et les chants, les longs pèlerinages et la descente dans de sombres cryptes où ils peuvent de leurs mains toucher les reliques, constituent pour les fidèles les cadres d'une spiritualité qui s'inspire de la crainte du juge et du seigneur éternel.

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