La solution de la voûte d’arête sur nef centrale, si elle est intéressante en théorie (la poussée est absorbée par des piles supports et non plus par un mur et l’on peut réaliser l’éclairage direct de la nef…) rencontre cependant des difficultés de taille : elle peut difficilement franchir un vide supérieur à huit mètres et il est très difficile de passer du plan carré du bas-côté au plan rectangle (barlong) de la nef centrale ; aussi la voûte d'arête n’est que tardivement (XIIè) et rarement utilisée au-dessus du vaisseau central (l'apparition des ogives résoudra cette difficulté).
 | | Architecture romane : la voûte d’arêtes romane des bas-côtés exerce une poussée sur les supports des angles de la travée… Elle est assez rare sur la nef centrale |
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Chaque voûte d'arête est séparée de la suivante par un arc doubleau à double rouleau. Deux morceaux de cette voûte d'arêtes (deux voûtains) s'appuient donc chacun sur un doubleau. Les deux autres aboutissent dans les murs. On construit alors en légère saillie dans le mur même un arc en pierre appareillée sur laquelle les voûtains viennent s'appuyer. Cet arc s'appelle l'arc formeret.
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| Loches (Indre et Loire) : Saint-Ours, ancienne collégiale Notre-Dame : mur de la nef renforcé d’un arc formeret pour supporter un dube |
On la trouve à Sainte Madeleine de Vézelay, Saint Lazare d'Avallon, Saint Philibert de Dijon, Anzy le Duc, Gourdon, Sainte Marie de Laach…
 | | Avallon : collégiale saint Lazare : la nef centrale de 6 travées est voûtée d’arêtes |
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 | | Vézelay (Yonne), basilique sainte Madeleine. La nef, élévation |
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 | | Anzy le Duc, église de la Trinité. La nef centrale couverte d’une voûte d’arêtes |
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