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SCHONGAUER Martin

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4. Les principales oeuvres

Peinture
Gravures et dessins

4.1. Peinture

Les peintures attribuées à Schongauer sont relativement rares : sont de la main du peintre :

  • Le retable d’Orlier du musĂ©e d’Unterlinden de Colmar ;
  • Le retable des Dominicains du MusĂ©e d’Unterlinden de Colmar ;
  • La Vierge au buisson de roses de l’église saint Martin de Colmar ;
  • L’adoration des bergers du Staatlisches Museum de Berlin ;
  • La Sainte famille de l’Alte Pinakothek de Munich ;
  • La sainte famille du Kunsthistorisches Museum de Vienne ;
  • La Vierge Ă  l’enfant du Getty Museum de Los Angeles ;
  • Les fresques du Jugement dernier de la collĂ©giale Saint Etienne de Vieux Brisach (1489-1491), malheureusement très dĂ©gradĂ©es.

4.1.1. La Vierge au buisson de roses (1473)

Martin Schongauer : la Vierge au buisson de roses. 1473. Tempera sur bois, 201 x 112 cm. Colmar, collégiale Saint-Martin. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : la Vierge au buisson de roses. 1473. Tempera sur bois, 201 x 112 cm. Colmar, collégiale Saint-Martin.
(Histoire de l’art)
Tempera sur bois, 201 x 112 cm. Collégiale saint Martin, Colmar.

Considérée par beaucoup comme un chef d'œuvre de la peinture allemande de tous les temps en raison de son caractère harmonieux, délicat et équilibré et de la finesse de sa composition la « Vierge au buisson de Roses » est l’œuvre maîtresse de la peinture de l’école du Rhin supérieur du XVè siècle, témoignage unique de ce naturalisme poétique de l'art alsacien du Moyen Age.

La perception du tableau est malheureusement très faussée, car à l’origine il était beaucoup plus grand et de forme rectangulaire. Il a en effet par la suite été coupé sur ses quatre côtés… Une petite copie du XVIè qui se trouve au musée Isabella Steward Gardner de Boston en restitue la composition originale.

La vierge, assise de face est toute de rouge vêtue. Elle apparaît délicate, rêveuse, et tient délicatement l’enfant debout sur les genoux de sa mère, qui agrippe le manteau et la chevelure et sourit au fidèle : saisissant accord entre l'humain et le sacré. Derrière le couple s'élève une treille de roses rouges et blanches, symboles de l'amour et de la pureté, où volètent et s’ébattent de nombreux oiseaux chamarrés. Au dessus de la vierges, deux anges en bleu tiennent une extraordinaire couronne, véritable pièce d’orfèvrerie. Dans le nimbe d’or de la Vierge, un texte fait parler une rose : « Me carpes genito tu quoque o Sanctissima Virgo » : « Tu iras, toi aussi, me cueillir (pour ton fils), ô très Sainte Vierge »

Le banc et le gazon à ses pieds sont fleuris : avant que le panneau ne fût amputé de ses bords, on y voyait un lys, un gros pied de pivoines (dessin préparatoire offert à Dürer) et un chardon roland, symbole de la douleur du Christ et de la Vierge.

4.1.2. Les trois panneaux du retable d'Orlier

Martin Schongauer : le retable de Jean Orlier. Panneau de l’annonciation. Colmar, musée Unterlinden. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : le retable de Jean Orlier. Panneau de l’annonciation. Colmar, musée Unterlinden.
(Histoire de l’art)
Le « Retable d’Orlier » est une commande de 1470 faite par Jean d'Orlier, supérieur du couvent des Antonites à Issenheim de 1466 à 1490, pour l’église conventuelle. Il sera remplacé trente ans plus tard par un autre retable, chef d’œuvre de la peinture mondiale, le retable d’Issenheim de Mathis grübewald.

Le retable d’Orlier est exposé dans la chapelle du musée Unterlinden de Colmar. On y voit Le donateur agenouillé aus pieds de saint Antoine et le panneau de l'Annonciation, représentatif de la finesse d'exécution du peintre : Le geste majestueux de l'ange est en harmonie avec l'attitude délicate de la Vierge qui écoute attentivement son annonce.

4.1.3. Les petits panneaux

Les quatre petits panneaux de la Nativité, de la Sainte famille, de la Vierge à l’enfant et de l’adoration des bergers (le plus grand mesure 37 sur 28 centimètres), sont de petites œuvres précieuses et délicates, avec une iconographie simple et accessible à tous : à but didactique, elles interrogent les fidèles sur les mystères de l’Incarnation et de l’Eucharistie.

4.1.3.1. La Sainte famille de Munich et la Sainte famille de Vienne

Martin Schongauer : la sainte famille. Vers 1470 ; bois, 26 x 17 cm. Munich, Alte Pinakothek.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : la sainte famille. Vers 1470 ; bois, 26 x 17 cm. Munich, Alte Pinakothek.
(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : la sainte famille 2. 1475-1480. Huile sur bois, 26 x 17 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : la sainte famille 2. 1475-1480. Huile sur bois, 26 x 17 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.
(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : la sainte famille 2, détail. 1475-1480. Huile sur bois, 26 x 17 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : la sainte famille 2, détail. 1475-1480. Huile sur bois, 26 x 17 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.
(Histoire de l’art)

4.1.3.2. L’adoration des bergers de Berlin

La scène se passe dans une écurie à moitié en ruine, sous un auvent en toit de chaume disjoint soutenu par des poteaux. Entre les poteaux, la vue porte sur un paysage estival de collines plongeant dans un cours d’eau. Au loin, une ville. L’enfant est couché sur une couverture rapiécée, elle-même couvrant une espèce de matelas fait de paille.

A droite, trois bergers en adoration. Le plus âgé, qui a les cheveux gris, se met à genoux près de l'enfant. Derrière lui un second pâtre, légèrement plus jeune, tient un chapeau de paille de sa gauche et une flûte de sa droite. Le troisième berger est légèrement penché en avant et tient un cor lui permettant de rassembler le bétail. Devant les bergers le boeuf et l'âne, qui, selon la tradition, partagent l'écurie avec la famille sainte et symbolisent l’ancienne et la nouvelle alliance.

Martin Schongauer : nativité, détail. Vers 1480. Panneau de chêne, 37,5 x 28 cm. Berlin, Staatliche Museen.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : nativité, détail. Vers 1480. Panneau de chêne, 37,5 x 28 cm. Berlin, Staatliche Museen.
(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : nativité. Vers 1480. Panneau de chêne, 37,5 x 28 cm. Berlin, Staatliche Museen.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : nativité. Vers 1480. Panneau de chêne, 37,5 x 28 cm. Berlin, Staatliche Museen.
(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : nativité, détail. Vers 1480. Panneau de chêne, 37,5 x 28 cm. Berlin, Staatliche Museen.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : nativité, détail. Vers 1480. Panneau de chêne, 37,5 x 28 cm. Berlin, Staatliche Museen.
(Histoire de l’art)

4.1.3.3. La Vierge à l’enfant de Los Angeles

La vierge à l’enfant. Vers 1485-1490 Los Angeles, J. Paul Getty Museum<br>(Histoire de l’art)
La vierge à l’enfant. Vers 1485-1490 Los Angeles, J. Paul Getty Museum
(Histoire de l’art)

4.1.4. Les fresques du jugement dernier de Breisach

Lorsqu’en 1885 débute la rénovation de l’intérieur de l’église saint Etienne de Vieux Brisach, apparurent sour la couche de plâtre plusieurs image et plusieurs textes : c’est ainsi que débute la découverte de la plus grande peinture à fresque de Moyen Age au nord des Alpes, le « Jugement dernier » de Martin Schongauer. Œuvre monumentale de premier ordre, malheureusement très dégradée par des couches successives de blanchissement, par des destruction des guerres, par de couches de peinture…

Les scènes du jugement dernier se trouvent sur le mur occidental et les murs sud et nord de l’édifice. Lorsque Martin Schongauer se trouve vers 1469 en Bourgogne, il est émerveillé par le retable de l’Hospice de Beaune peint par Rogier van der Weyden. Il en copie des parties, dont un Christ du Jugement conservé au Louvre. On y voit l’influence que la peinture flamande, et particulièrement celle de Van der Weyden, a exercée sur le maître alsacien.

4.1.4.1. Le mur occidental

Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach sur le mur occidental : la scène principale du Jugement avec le Christ trônant. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach sur le mur occidental : la scène principale du Jugement avec le Christ trônant.
(Histoire de l’art)
Au centre de la fresque, le Christ du jugement accompagné de “sa cour de serviteurs” portant les marques et attributs de sa puissance et de sa gloire. Il est à moitié dénudé, et présente sa chair, car « le Verbe s’est fait chair » (Jn I, 14)… Il est assis sur un arc en ciel, symbole de l’alliance entre Dieu et les hommes, alliance fondée sur la justice. De sa bouche sort l’épée, symbole du jugement mais aussi de la justice ; de l’autre coté de la bouche sort un lys, symbole de la miséricorde : le tribunal de Dieu est un tribunal de justice, mais aussi de miséricorde et de pardon.

Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Les anges portent les instruments de la passion du Christ. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Les anges portent les instruments de la passion du Christ.
(Histoire de l’art)
Au dessus du Christ, les ange à droite et mais la crois et la lance, gauche portent non le sceptre et le globe de majesté, alors qu’au desuus de la fenêtre un troisième montre les clous du crucifié. Les signes de la plus extrême faiblesse du Christ, de sa souffrance et de sa mort, deviennent ici les signes de sa puissance et de son triomphe. Les inscriptions autour appuient la scène : « Hoc signum crucis erit in celo, cum Dominus ad iudicium venerit. » :ce signe de la croix apparaîtra dans le ciel lorsque viendra le Seigneur pour le jugement ; et encore : « Tempus misericordia praetererit, tempus iusititiae advenit. » : il est passé le temps de la miséricorde : voici le temps du jugement ! 

Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Le Christ du Jugement. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Le Christ du Jugement.
(Histoire de l’art)
A coté du Christ se trouvent, tels des courtisans, de nombreux personnages. A sa gauche est agenouillé Jean le Baptiste, le dernier prophète, le dernier représentant de l’Alliance ancienne. Derrière lui, d’autres représentant de l’ancienne alliance, patriarches et prophètes ; Moïse est identifiable à ses cornes et aux tables de la loi. A sa droite, Marie, la première représentante de l’Alliance Nouvelle. Derrière elle, les apôtres, représentant de la chrétienté. Seul Pierre est identifiable grâce aux clés.

Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. La résurrection des morts. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. La résurrection des morts.
(Histoire de l’art)
Dans le registre inférieur, à droite et à gauche de la porte, est représentée la résurrection des morts alors que deux anges sonnent la trompette du jugement. Côté nord, les damnés sortent de leur tombe, la terreur dans les yeux. Côté sud, les bienheureux se lèvent : plein d’espérance, ils se trournent vers le juge divin.

4.1.4.2. Le mur sud

Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Mur sud de l’église : la procession des élus vers le Paradis. (Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Mur sud de l’église : la procession des élus vers le Paradis.
(Histoire de l’art)
Le mur sud prolonge la scène du jugement : sur une surface de 14,4 x 7,3 m est représentée la procession des Justes vers le paradis. La fresque est malheureusement très abîmée.On a du mal à reconnaître l’anges qui accueille la procession des élus, à la tête desquels marchent le pape, les évêques, l’empereur et des femmes de la noblesse. De l’autre côté de la fenêtre, un autre ange mène la procession des paysans et de bourgeois : les trois états de la société marchent ainsi ensemble vers le paradis, vers la grande porte que précède une balustrade gothique et qui domine une inscription tirée de la « Philosophiae Consolatio » de Boèce (480-546) dont l’interprétation reste mystérieuse. Sur le jubé, des anges musiciens jouent et chantent. Sur la partie sud, une grande inscription, presqu’une affiche, parle de l’amour de Dieu, de l’appel de l’homme à la lumière et à la vérité, du chemin vers le paradis…

D’aucuns critiques pensent que ce texte était connu des cercles humanistes de Colmar et de Sélestat, et qu’il proviendrait d’un certain Prosper d’Aquitaine, écrivain du Ve siècle après JC., clerc, conseiller du pape Léon I, auteur d'une chronique universelle connue sous le nom d'« Epitoma chronicon » qui s'étend jusqu'à l'année 455.

4.1.4.3. Le mur Nord

Sur le mur nord, la où le soleil n’apparaît jamais, l’artiste décrit le sort des damnés, avec une grande fantaisie des couleurs et des formes. Grands et petits démons y torturent les hommes dans un immense brasier qui couvre tour le mur. Tout y est désordre, tempête, torture, effroi, à l’inverse de l’ordonnancement divin et de la sérénité de la procession des élus. Au moment ou Schongauer peint cette scène, la peste, qui va l’emporter, sévit à Breisach : l’épidémie à sans aucun doute influencé le trait de l’artiste dans cette description du monde infernal.

Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Mur nord de l’église : l’enfer des damnés.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Mur nord de l’église : l’enfer des damnés.
(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Mur nord de l’église : l’enfer des damnés : un moine.<br>(Histoire de l’art)
Martin Schongauer : fresque du Jugement dernier de l’église saint Etienne de Vieux Brisach. Mur nord de l’église : l’enfer des damnés : un moine.
(Histoire de l’art)
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