SCHONGAUER Martin
2. Eléments biographiques
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Rogier van der Weyden : polyptique du Jugement dernier. 1446-1452. Huile sur bois, 215 x 560 cm. Beaune, Musée de l'Hôtel Dieu. (Histoire de l’art) |
Martin Schongauer, « hipsch Martin » (le « beau Martin ») naît sans doute en 1445 à Colmar. Il est le fils de l'orfèvre Caspard Schongauer d'Augsbourg, installé à Colmar en 1440 et ayant acquis le droit de bourgeoisie en 1445. En 1465, il est inscrit à la faculté de théologie de l'université de Leipzig où il se lie avec Nicolas Eisenberg, peintre et moine. Mais au bout de 6 mois il retourne à Colmar pour se former dans l’atelier de son père où il apprend la maîtrise du stylet, de la plume et de la pointe. Il est sans doute en contact avec le fameux graveur « Maître ES » dont il subit l’influence, ainsi que celle, probable, de Caspar Isebnmann de Colmar. Entre 1468 et 1470 il effectue son voyage de compagnonnage qui le mène en Bourgogne (il copie en 1469 à Beaune le « Jugement dernier » de Rogier Van der Weyden), peut-être en Espagne (Saint Jacques de Compostelle ?) et aux Pays-Bas. Il y subit l’influence de l’école flamande, et plus particulièrement celle de Van de Weyden. Cette influence unit dans son œuvre l'expressionnisme et l'idéalisme du gothique international au naturalisme de la Renaissance nordique.
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Martin Schongauer : le Christ du Jugement dernier (d'après Rogier Van der Weyden). Encre brune, plume (dessin) 26 x 18,5 cm. Paris, musée du Louvre. (Histoire de l’art) |
De retour à Colmar, il ouvre un atelier de peinture et de gravure, réalise en 1473 sa première grande œuvre picturale, la « Vierge au buisson de roses » et en 1477 achète la maison « Au Cygne », non loin de la collégiale Saint Martin. Son atelier produit de nombreux tableaux comme le retable des Dominicains de Colmar, le retable des Antonites d’Issenheim (qui précède celui de Grünewald), de nombreuses « Saintes familles » et « Nativités »...
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Martin Schongauer (école de) : nativité : la Vierge et l'Enfant entourés d'anges. Dessin à l’encre brune, mine de plomb, plume, 21,8 x 21,1 cm. Paris, musée du Louvre. (Histoire de l’art) |
En même temps, Schongauer pratique la gravure (sur bois et sur cuivre) et en fait une branche majeure de l’art : il devient le plus grand graveur de la seconde moitié du XVè au nord des Alpes et exerce une énorme influence dans tous l’Empire, particulièrement sur Dürer. On possède aujourd’hui 116 de ses gravures, signées « MS » et une centaine de dessins : vie de la Vierge, passion du Christ, parabole des vierges sages et des vierges folles.
En 1488, Schongauer quitte Colmar pour Vieux Brisach dont il devient bourgeois en 1489 : la ville lui a en effet demandé de décorer son église saint Etienne. Il y réalise la monumentale fresque du « Jugement dernier », œuvre de dimensions impressionnantes malheureusement inachevée et fort abîmée, car au printemps 1491 la peste l’arrache à la vie en pleine maturité…
Un de ses élèves, Urbain Huter (1471-1501) créé le cycle des fresques du cloître des Dominicains de Colmar vers 1490, et peut-être le retable des Catherinettes de Colmar (Actuellement à Bühl) ; avec d’autres élèves dont Hans Burgkmair (1473-1531) et Heinrich Lützelmann, ils forment l’école du Haut Rhin.
| Martin Schongauer : le Christ aux outrages. Vers 1475. Gravure sur bois, 16,2 x 11,5 cm. Colmar, Musée Unterlinden. (Histoire de l’art) |
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| Martin Schongauer (attribué à ) : étude pour un retable d'autel; scènes de l'Annonciation, de l'Adoration des Mages, de la Nativité; Crucifixion. Paris, musée du Louvre, collection Rothschild. (Histoire de l’art) |
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| Martin Schongauer : mise au tombeau. Vers 1480. Gravure sur cuivre, 162 x 114 mm. Vienne, Graphische Sammlung Albertina. Cette gravure fait partie d’une série de 12 gravures dépeignant la passion du Christ. (Histoire de l’art) |
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