Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
4.5. L’essor des villes
La population a connu une profonde mutation, avec d'importants flux migratoires vers la Fiance et les États-Unis et un exode rural provoqué par des campagnes surpeuplées et affectées par la longue dépression des années 1875-1895.
Les départs n'ont été compensés qu'en partie par une arrivée massive d'Allemands. Ceux-ci représentent, avec leurs enfants nés en Alsace, un sixième de la population en 1910. Ils se fixent en priorité dans les trois grandes villes et les cercles ruraux du Bas-Rhin.
L'essor urbain s'explique par le développement des activités industrielles, commerciales et tertiaires. Alors qu'en 1871 la population urbaine ne s'élevait qu'à 35,8% du total, elle dépasse la moitié (51,2%) en 1910. Strasbourg a plus que doublé, sa population passant de 85 654 habitants en 1871 à 178 891 en 1910. Celle de Mulhouse passe de 52 892 en 1871 à 95 041 en 1910 et celle de Colmar de 23 700 à 44 000.
Il en résulte une véritable fièvre architecturale, dont Strasbourg constitue le modèle, à travers une extension qui augmente la surface bâtie de la ville de 230 à 614 ha.