Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
0. Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
La guerre de 1870
Le traité de Francfort
De la germanisation à la conciliation: 1873-1880
1880-1910: L’essor économique
1885-1911: le raidissement
La vie artistique et culturelle
1911-1914: vers la guerre
La Première Guerre Mondiale
5. 1885-1911: le raidissement
5.1. 1885: la lutte antifrançaise
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Le Statthalter Chlodwig Hohenlohe Schillingfürst |
Succédant en octobre au maréchal von Manteuffel, le Statthalter Chlodwig von Hohenlohe-Schilligsfürst, ancien ambassadeur en France, prend ses fonctions. Il inaugure une période de véritable répression, particulièrement active à partir de 1887 : actions de police, expulsions, procès politiques, dissolution des associations n’acceptant pas d’Allemands comme les chorales, les sociétés de Gymnastique ou les fanfares, imposition de passeports étrangers pour les sortants et les rentrants sur le territoire. En février 1887, aux élections du Reichstag dissous pour insubordination, victoire des protestataires et des champions de l’opposition contre les candidats gouvernementaux : Kablé est élu à Saverne, Lalance bat Jean Dolfuss à Mulhouse, Siffermann remplace Zorn de Bulach à Benfeld... Mais cette élection marque le chant du cygne de la protestation. Kablé meurt en août 1887 et de nouvelles élections ramènent Petri et Zorn de Bulach, députés gouvernementaux. A partir de 1888, le régime se durcit encore lorsqu’arrive au pouvoir Guillaume II, qui n’entend pas grand chose aux subtilités locales et renvoie Bismarck en 1890, marquant sa volonté de gouverner seul.
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Guillaume II, empereur d’Allemagne (1888-1918 |
5.2. 1893 : l’heure des gouvernementaux
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Révolte des conscrits alsaciens en 1896. Page de titre du Petit Journal |
Aux élections de 1893, net recul des protestataires qui n’obtiennent que 4 sièges : les abbés Landolin Winterer et Ignace Simonis, Joseph Guerber et Jacques Preiss ; les socialistes obtiennent 2 sièges avec Bueb et Bebel ; les « gouvernementaux » en obtiennent 5 : Zorn de Bulach à Erstein, Hoeffel à Saverne, Bostetter à Strasbourg campagne, Poehlmann à Sélestat et Alexandre de Hohenlohe-Schillingsfürst à Haguenau, ces deux derniers étant allemands. La chancellerie qualifie cette élection de « Bonne ». Mais le mouvement protestataire n’est par mort pour autant : il reçoit le renfort d’un militant de premier ordre : l’abbé Emile Wetterlé (1861-1931).
5.3. 1897: l’heure des autonomistes
Une nouvelle génération d’hommes politiques apparaît, tenants de l’autonomisme alsacien : ce sont les Preiss, Hauss, Ricklin, Charles Spindler, Laugel, Stoskopf dont les idées trouvent un formidable écho, beaucoup plus dans l’opinion que dans les arènes politiques.
Hormis Wetterlé qui reste indéracinablement français, ces hommes vont accentuer le côté alsacien de la région pour mieux se détacher de l’emprise allemande, ne pouvant pas réellement s’exprimer en français. Le théâtre alsacien, « D’r Herr Maire », « l’Ami Fritz », le « Hans im Schnokeloch » deviennent des armes protestataires et forgent la mentalité alsacienne d’opposition...
 | Charles Spindler : Sainte Odile au tombeau. Marqueterie. Strasbourg, Musée Alsacien |
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 | Gustave Stoskopf, le chantre de l’alsacianité et de la résistance à l’occupant |
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