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Alsace, le temps du Reich : 1870-1918

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0. Alsace, le temps du Reich : 1870-1918

La guerre de 1870
Le traité de Francfort
De la germanisation à la conciliation: 1873-1880
1880-1910: L’essor économique
1885-1911: le raidissement
La vie artistique et culturelle
1911-1914: vers la guerre
La Première Guerre Mondiale

3. De la germanisation à la conciliation: 1873-1880

3.1. 1873 : la germanisation à outrance

Otto von Bismarck déclare que l’Alsace Lorraine ne pourra jamais bénéficier de l’autonomie interne dont jouissent les 25 autres Länder du IIè Reich : ces provinces annexées constituent plutôt un « Glacis» nécessaire à la sécurité de l’Allemagne face à la France, dont le redressement économique inquiète le chancelier. Après trois années de tutelle politique, le gouvernement allemand autorise l’élection de 15 députés appelés à siéger au Reichstag, mais uniquement avec voix consultative. Les candidats autochtones protestataires sont tous élus et se font remarquer dès la première séance au Reichstag, le 18 février: Edouard Teutsch, député de Saverne, réclame le retour à la France, alors que Mgr Raess, plus nuancé, réclame l’autonomie. Sont aussi élus Lauth à Strasbourg, Haeffely à Mulhouse, Guerber, Simonis...

« Elle attend » : cette toile de Jean Jacques Henner de 1871 symbolise l’Alsace aux mains de l’envahisseur allemand. Elle rencontre en France un immense succès. Paris dédia à son auteur un musée
« Elle attend » : cette toile de Jean Jacques Henner de 1871 symbolise l’Alsace aux mains de l’envahisseur allemand. Elle rencontre en France un immense succès. Paris dédia à son auteur un musée
Monseigneur Raess. Un long et bénéfique épiscopat (1842-1887) qui s’acheva malheureusement dans la confusion
Monseigneur Raess. Un long et bénéfique épiscopat (1842-1887) qui s’acheva malheureusement dans la confusion

3.2. La constitution de 1874

Le 1er janvier 1874, la Constitution de l'Empire d'Allemagne est mise en vigueur en Alsace-Lorraine. Les Alsaciens -Lorrains envoient 15 députés au Reichstag. Le 29 octobre, une délégation régionale est créée (« Landesaußchuss »). Le 02 mai 1877, l'Alsace obtient l'autorisation de délibérer sur les lois à émettre par le Kaiser (l'Empereur d'Allemagne). Cette autorisation sera élargie le 04 juillet 1879  au droit de faire des propositions de loi. Un Statthalter, représentant le Kaiser, est nommé à Strasbourg, où il est assisté d'un ministère d'Alsace-Lorraine (un secrétaire d'État, trois sous-secrétaires), deux conseils renouvelés tous les trois ans : la Délégation (élue) 58 membres et le « Staatsrat » (Conseil d'État) 12 à 16 membres nommés par l'empereur.

3.3. 1879 : Erwin von Manteuffel et la conciliation

Le Statthalter von Manteuffel
Le Statthalter von Manteuffel

Le « Reichsland Alsace-Lorraine » est doté d’une nouvelle organisation administrative : le gouvernement de ce qui reste une terre d’empire est transféré à Strasbourg et un « Statthalter » est nommé, qui remplace et cumule les fonctions de l’ancien président supérieur. Le Statthalter est assisté de deux assemblées, l’une élue, l’autre nommée: la « Délégation d’Alsace Lorraine » (58 membres) et le Conseil d’Etat. Mais le paragraphe de la dictature est maintenu. Le premier Statthalter est Edwin von Manteuffel ; il le restera jusqu’à sa mort en 1885.

3.4. L’évolution de la vie politique

L’empereur Guillaume II à Strasbourg en 1899
L’empereur Guillaume II à Strasbourg en 1899

De 1895 à 1903, on assiste à la création de trois véritables partis modernes qui structurent la vie politique alsacienne :

  • Le courant libéral, qui regroupe la bourgeoisie, les campagnes protestantes et une partie des Allemands immigrés, est dirigé par Georges Wolf.
  • Le parti catholique, le Centre (Zentrum), veut influencer la vie de la cité dans un sens chrétien. Implanté surtout dans les régions rurales et le vignoble, c'est un parti de masse bien structuré qui bénéficie du vote confessionnel et qui obtient régulièrement près de 40% des suffrages exprimés.
  • La social-démocratie, un des rares produits allemands à faire souche en Alsace, devient la seconde organisation politique de la région. Les leaders sont à la fois des immigrés (Bernhard Böhle) et des Alsaciens (Jacques Peirotes). S'appuyant sur des syndicats et des coopératives, ses bastions se situent dans les centres industriels et les trois grandes villes.
Edwin Freiherr von Manteuffel, le Statthalter de la main tendue... D’après un document du Cabinet des Archives de Strasbourg
Edwin Freiherr von Manteuffel, le Statthalter de la main tendue... D’après un document du Cabinet des Archives de Strasbourg

Les élections au Reichstag ont lieu au scrutin d'arrondissement uninominal à deux tours dans 11 circonscriptions. Les premières élections en 1874 sont un raz de marée anti-allemand (78% des voix). Puis l'opinion évolue vers l'acceptation et l'autonomie. Le vote confessionnel demeure très accentué, alors que les problèmes régionaux disparaissent après 1900 des campagnes électorales. Lors des dernières élections législatives en 1912, le Centre obtient 37% des suffrages et le parti socialiste 34%. Le personnel parlementaire est à forte composante cléricale : 11 prêtres dont 5 siègent plus de vingt ans (Delsor, Joseph Guerber, Simonis, Wetterlé et Winterer). Les laïcs sont surtout des gens de professions libérales et des industriels.

L’abbé Landolin Winterer
L’abbé Landolin Winterer
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