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Histoire de Strasbourg : quand Strasbourg était Argentorate

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2. Histoire

Les premières installations humaines
La création du « Castrum »
D’Auguste aux Flaviens : 9-96
Le second siècle : 97-193
Des Sévère à Constantin : 193-337
Les derniers feux de Rome : 340-451

2.4. Le second siècle : 97-193

En 96 Domitien, le dernier empereur Flavien est assassiné par Nerva qui se proclame empereur. Par fidélité aux Flaviens, les Champs Décumates et le nord-est de la Gaule, alliés à la Légion XXI stationnée à Mayence, se soulèvent. Argentorate, Ehl, Saletio, Saverne et Brumath sont détruits.

Nommé empereur en 98, Trajan (98-117) rétablit l'ordre et reste deux ans dans les Agri afin de reconstruire la paix. Sa politique de conciliation entre l'armée et le sénat ouvre une période de paix et de prospérité dont bénéficie l'Alsace. La légion VIII reconstruit le castrum et le « modernise » ; son enceinte de pierre portée à sa hauteur définitive.

La légion ne se contente pas uniquement de l’aménagement du camp fortifié. Elle se consacre aussi alors à de grands travaux d’aménagement, à la production de matériaux de construction et à la fabrication d’objets plus modestes. Ainsi, comme l’eau du lieu est peu salubre, la VIIIè construit un aqueduc de 20 km de long entre une source d’eau potable située à Kuttolsheim et le castrum. Cet ouvrage franchit un dénivelé de soixante mètres et dessert, avec une pente régulière de 2%, les thermes légionnaires, les maisons des officiers, les fontaines de la cité. Une tuilerie légionnaire est construite à Strasbourg-Kœnigshoffen et produit plus de 8 500 tubes en terre cuite, chacun mesurant 65 cm de long pour 30 cm de large : ainsi est réalisée la conduite constituée d’une double canalisation.

L’aqueduc double amenant l’eau de Kuttolsheim à Argentorate. Vue d’un dégagement réalisé en 1930 entre Dingsheim et Oberhausbergen
L’aqueduc double amenant l’eau de Kuttolsheim à Argentorate. Vue d’un dégagement réalisé en 1930 entre Dingsheim et Oberhausbergen

L’atelier fabrique également des tuiles estampillées pour beaucoup de castri, tout le long du limes (Ladenburg, Saalburg…), pour des villes de la province (Rottenburg, Baden-Baden…), ou des provinces voisines de Germanie inférieure ou Rhétie (Aalen). Elle alimente, essentiellement par voie d’eau, l’ensemble des sites militaires soumis à l’autorité de son légat mais aussi la Gaule, les Pays-bas... Mais l’atelier, situé sous la rue du Schnockeloch et le long de l’actuelle route des Romains, produit aussi de la céramique ordinaire utilisée à Argentorate et dans la région.

La VIIIè légion exploite aussi des carrières dans la région : celle de la « Champagnermühle » (grès) près de Reinardmunster qui a livré une inscription « Officina Leg.VIII Aug. », celle du Koepfel dans la région de Mackviller (grès gris), celle du Mont Sainte-Odile (poudingue), celles de granit à Dieffenthal et Scherwiller.

Sous Hadrien (117-138), La VIIIè aménage les rives de l’Ill pour installer un port fluvial qui va devenir la clef de la navigation sur le Rhin. Elle contrôle ce trafic comme le laisse supposer la célèbre inscription du légat Oppius Severus, inscription dédiée au « Père Rhin » (« Rheno Patri Oppius Severus Leg. Aug. ») Cette dédicace constitue à ce jour le seul témoignage épigraphique d’un culte rendu au dieu celtique « Père Rhin ». Elle correspond au développement du port et du trafic fluvial destiné à ravitailler le limes de Germanie supérieure. Le dédicant est un légat légionnaire de la VIIIe légion Augusta en poste entre122 et 134 ; Oppius Severus appartient sans doute à la grande et vieille famille sénatoriale des Oppii d’Auximum (Osimo), la noblesse provinciale du Picenum, qui a donné deux consuls à Rome.

La stèle au « Père Rhin » d’Oppius Severus trouvée au 1, rue du Puits. Strasbourg, musée Archéologique
La stèle au « Père Rhin » d’Oppius Severus trouvée au 1, rue du Puits. Strasbourg, musée Archéologique

La fin du siècle voit deux époques troublées comme l'attestent les fouilles. La première en 165-170, la seconde en 180-190. Elles sont dues, sous les règnes de Marc Aurèle (161-180) et de Commode (180-193) à des incursions barbares, des guerres civiles et des troubles chez les Séquanes. Le castrum d'Argentorate aurait subit un nouveau siège en 186.

C'est aussi à cette époque qu'apparaissent les cultes orientaux, qu’atteste à Argentorate le sanctuaire dédié à Mithra découvert à Kœnigshoffen, et que travaille le « Maître du grand relief de Kœnigshoffen ».

Reconstitution du relief de Koenigshoffen dédié au dieu Mithra. Strasbourg, musée archéologique
Reconstitution du relief de Koenigshoffen dédié au dieu Mithra. Strasbourg, musée archéologique


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